Le budget comprend des dizaines de nouvelles initiatives et de réformes dans les domaines des importations, de la cacherout, de la bureaucratie, des infrastructures de transport, de l’âge de la retraite des femmes et du secteur bancaire, entre autres.
Avec l’approbation jeudi du budget de l’État et de la loi sur les arrangements économiques (EAL), Israël se lance dans un large éventail de réformes économiques qui affecteront presque tous les secteurs de la société et chaque citoyen.
Le plan de dépenses pour 2021 est de 609 milliards de NIS (194 milliards de dollars). Pour 2022, il est de 562,9 milliards de NIS (180 milliards de dollars).
- 1 – Importations : Réduire le coût de la vie en levant les barrière administratives et la bureaucratie des douanes sur les importations, en acceptant les normes internationales de produits des États-Unis et de l’Union européenne. Autrement dit, si un produit est aux normes internationales, il n’aura plus besoin de certification supplémentaire israélienne.
Presque toutes les importations dans le pays nécessitent actuellement une approbation réglementaire nationale.
Permettre à plusieurs parties d’importer des produits en parallèle.
Ces mesures visent à accroître la concurrence pour les produits électroniques, alimentaires, cosmétiques, jouets, etc. – sur le marché et à faire baisser les prix pour les consommateurs.
Cette réforme devrait permettre au public d’économiser environ 8 milliards de NIS par an, selon le ministère des Finances. - 2 – Cacherout : Actuellement, le système de la cacherout est un monopole contrôlé par le Grand Rabbinat. Et comme tous les monopoles, il est au détriment du consommateur, qui n’ayant pas le choix, ne peut pas faire jouer la concurrence et inciter les entreprises à offrir un meilleur service pour moins cher. La réforme propose d’ouvrir le marché de la certification cacher à la concurrence afin que des organismes privés puissent également autoriser la Cacherout et réduire le coût des aliments pour les consommateurs.
Selon une étude récente de l’Institut israélien pour la démocratie (IDI), le système israélien de certification de la cacherout est criblé d’inefficacités et de processus non transparents qui coûtent aux contribuables environ 13,1 millions de NIS (4 millions de dollars) supplémentaires par an et conduisent à des certifications en double, voire en triple.
- 3 – Réglementations : Assouplissement des réglementations applicables aux petites et moyennes entreprises pour des processus tels que l’octroi de licences, les demandes de financement public, le paiement des impôts et l’accès aux investissements étrangers.
Cette mesure vise à supprimer les obstacles au capital, à réduire les obstacles bureaucratiques et à créer un environnement plus favorable aux nouvelles entreprises en tant que moteur de la croissance économique.
Israël se classe actuellement au 35e rang mondial dans le rapport annuel Doing Business de la Banque mondiale, qui examine les réglementations commerciales applicables aux entreprises locales dans 190 économies. Les mesures comprennent la facilité d’enregistrement de la propriété, l’obtention de crédits, le paiement des impôts, le commerce transfrontalier et l’exécution des contrats.
Le plan encouragera la croissance du secteur des Affaires, qui devrait se traduire par environ 75 milliards de NIS de croissance supplémentaire sur une décennie, soit une croissance de 6 % du PIB par habitant. - 4 – Âge de la retraite pour les femmes : L’âge de la retraite des femmes en Israël, actuellement de 62 ans, est l’un des plus bas au monde. La moyenne de l’OCDE est de 65,8 ans. L’âge de la retraite sera porté à 65 ans progressivement, sur 11 ans, et un budget important sera alloué pour aider les femmes qui approchent de cet âge.
Le relèvement de l’âge se fera sur 11 ans, à raison de quatre mois par an pendant trois ans, puis de trois mois par an pendant huit autres années, afin d’augmenter le taux d’emploi des femmes âgées, de réduire l’écart salarial entre les sexes et de stabiliser les fonds de l’Institut national d’assurance.
L’âge de la retraite des hommes, 67 ans, restera le même.
- 5 – Secteur bancaire : La réforme de l’ouverture bancaire, qui rendra le secteur bancaire plus transparent et permettra aux Israéliens de comparer les coûts des différents services financiers, entrera en vigueur dès juin 2022. La nouvelle loi exigera que les entités financières soient en mesure de montrer à leurs clients quels services financiers ils consomment, combien ils paient et combien ils pourraient économiser s’ils changeaient de fournisseur.
Injection de la concurrence dans le secteur financier israélien en permettant aux non-banques d’offrir des services à des taux compétitifs, réduisant ainsi les coûts pour les consommateurs, en assouplissant les réglementations strictes sur les institutions financières.
Aujourd’hui, le système bancaire israélien est très concentré sur deux banques principales, Leumi et Hapoalim, qui dominent le secteur, ce qui met le consommateur à leur merci. - 6 – Transports : Le niveau de congestion sur les routes en Israël coûte à l’économie environ 40 milliards de NIS par an en raison de la perte d’heures de travail et de loisirs, des accidents de la route et de la pollution.
Une taxe d’embouteillage pour les conducteurs entrant dans la région de Tel Aviv à l’heure de pointe à partir de 2024 contribuera à réduire le trafic et à collecter environ 2,7 milliards de NIS qui seront utilisés pour financer la modernisation des routes et la construction de voies rapides.
De nouvelles politiques de stationnement permettront également aux autorités locales d’ajuster les prix du stationnement en fonction de la demande.
En outre, un plan massif de 150 milliards NIS visant à construire un nouveau métro dans le centre du pays devrait permettre à l’économie d’économiser entre 26 et 34 milliards NIS par an. La construction commencerait vers 2025 et pourrait s’achever en 2032. Elle permettra de créer 125 000 nouveaux emplois.
Révision des transports publics en supprimant les restrictions permettant aux entités privées, notamment les employeurs et les municipalités, de mettre en place des systèmes de transport privés, en facilitant l’utilisation de solutions de covoiturage comme alternative à la possession d’une voiture, et en fournissant aux citoyens un rapport annuel sur les transports publics basé sur des indices établis par le ministère des Transports.
Le ministère s’efforcera également de mettre en place des partenariats entre les secteurs public et privé pour le développement de places de stationnement en dehors des zones urbaines.
Il est également prévu d’introduire des lignes de bus plus récentes et plus rapides, de paver de nouvelles pistes pour les cyclistes et d’améliorer les conditions pour les piétons dans les centres-villes afin d’encourager la marche.
Le ministère prévoit également de recruter et de former des milliers de chauffeurs de transports publics, et d’acheter 3 500 bus au cours des cinq prochaines années, dont 2 500 seront électriques. - 7 – Logement : Dans le cadre du plan gouvernemental à plusieurs volets visant à tenter de contenir la flambée des prix de l’immobilier d’habitation, certains espaces de bureaux seront convertis en appartements, en dortoirs et en logements locatifs à long terme, dans le but d’ajouter des milliers de logements à court terme sur le marché.
Le gouvernement s’est fixé pour objectif de lancer la construction de 280 000 logements au cours des quatre prochaines années, soit beaucoup plus que ces dernières années, d’avancer des plans pour 500 000 logements supplémentaires, de publier des appels d’offres pour 300 000 logements sur des terrains appartenant à l’État et d’avoir 180 000 appels d’offres réussis.
Un autre projet vise à promouvoir les projets de location à long terme en créant des incitations fiscales pour encourager les investissements dans le développement de projets d’immeubles locatifs.
Une réforme de l’octroi des permis facilitera également l’obtention des permis de construire. En outre, des plans de rénovation urbaine comme le Tama 38 seront améliorés et promus par les autorités locales, ce qui permettra d’ajouter environ 4 500 projets par an.
Parmi les autres mesures prévues par le plan figurent l’augmentation à 8 % de la taxe sur l’achat de résidences pour les investisseurs et la réduction des taxes pour ceux qui construisent sur des terrains privés. - 8 – Secteur arabe : Quelque 30 milliards de NIS seront alloués sur cinq ans pour améliorer les conditions dans le secteur arabe, y compris des investissements dans l’éducation et l’infrastructure, dont plus de 2 milliards de NIS (630 millions de dollars) pour le développement, la planification et la suppression des obstacles à la construction de nouveaux logements dans la communauté arabe.
Les fonds destinés au secteur arabe comprennent de l’argent pour l’éducation, l’emploi, les Arabes bédouins dans le sud du désert du Néguev, les soins de santé et les infrastructures.
Plus tôt cette année, le Cabinet israélien sous Netanyahu a approuvé 150 millions de shekels supplémentaires (près de 50 millions de dollars) pour lutter contre la criminalité dans le secteur arabe.
En 2015, un accord budgétaire quinquennal a accordé au secteur arabe entre 10 et 15 milliards de shekels (3,2 à 4,8 milliards de dollars).
Un rapport de la chaîne israélienne Channel 13 affirme que des fonds des contribuables israéliens prévus pour une ONG liée au parti Ra’am et destinée à aider les orphelins sont allés au Hamas. Le Hamas et le parti Ra’am tirent tous deux leurs fondements idéologiques des Frères musulmans.
- 9 – Énergie verte : Des amendements législatifs encourageront l’utilisation de véhicules électriques et supprimeront les obstacles au développement de centrales électriques à énergie renouvelable, en augmentant les investissements dans les projets d’infrastructure verte, y compris la construction d’installations solaires, la mise à disposition de terrains pour des projets d’énergie renouvelable et le renforcement des installations de stockage dans tout le pays.
- 10 – Revenu complémentaire : Les personnes âgées auront droit à une augmentation de 473 à 481 NIS par mois de leur pension, ce qui les amènera à 70% du salaire minimum. Les prestations pour les couples seront augmentées entre 745 et 761 NIS par mois, de sorte que leur prestation totale sera d’au moins 5 865 NIS par mois. Les prestations d’invalidité seront également augmentées, avec un supplément de 379 NIS pour les personnes invalides.
- 11 – Utilisation de l’argent liquide : Pour lutter contre le blanchiment d’argent et l’évasion fiscale, les paiements en espèces aux entreprises ne peuvent désormais pas dépasser 6 000 NIS, au lieu de 11 000 NIS précédemment, et les transactions en espèces entre particuliers sont plafonnées à 15 000 NIS, au lieu de 50 000 NIS. Les personnes achetant des voitures à des particuliers peuvent transférer jusqu’à 50 000 NIS en espèces.
L’introduction de moyens technologiques permettra de limiter l' »économie souterraine », un sous-ensemble de transactions financières qui se déroulent loin des yeux du gouvernement, ou plus précisément de l’administration fiscale. Elle renforcera l’application et la dissuasion en effectuant des contrôles fiscaux périodiques basés sur l’intelligence technologique en mettant en œuvre un modèle préventif qui, selon elle, permettra d’identifier les factures et les transactions et de les approuver en temps réel grâce à l’intelligence artificielle. - 12 – Education : Augmenter le budget de l’éducation pour les élèves éligibles aux services d’éducation spéciale, améliorer l’accessibilité pour les élèves ayant des besoins spéciaux et les intégrer dans les classes d’enseignement ordinaire.
Le ministère de l’Education prévoit de réduire les écarts éducatifs et sociaux qui sont apparus à la suite de la crise sanitaire du COVID-19 en mettant l’accent sur les études de langues, en introduisant l’anglais comme langue parlée dès l’âge de la maternelle et en développant des filières axées sur les technologies avancées dès les premières années d’études afin de préparer les élèves au marché du travail du XXIe siècle.
Le ministère prévoit également de faire avancer un programme visant à accroître l’autonomie des directeurs d’école pour une prise de décision plus souple et indépendante, et de superviser et d’encadrer les garderies pour les enfants jusqu’à l’âge de trois ans, qui étaient jusqu’à récemment exclues des règlements du ministère de l’Education. - 13 – Améliorer les soins de santé en se concentrant sur le bien-être général, la médecine préventive et l’expansion de l’accès numérique aux soins primaires, ainsi que l’accès aux soins et services de santé mentale.
Le ministère de la Santé a déclaré qu’il prévoyait d’introduire de nouveaux cadres comme alternatives possibles à l’hospitalisation psychiatrique, d’améliorer les infrastructures et les conditions hospitalières, et de renforcer la formation des psychothérapeutes et des psychiatres dans les zones périphériques.
Il prévoit également de promouvoir de nouvelles campagnes visant à réduire l’obésité infantile, les habitudes tabagiques et la mauvaise alimentation.
Une partie essentielle du plan du ministère sera également axée sur l’augmentation des effectifs du système de santé, afin de réduire l’épuisement professionnel et de fournir de meilleurs soins. - 14 – Stimuler l’industrie de la haute technologie avec un programme qui comprend l’approbation d’un plan national d’intelligence artificielle pour promouvoir le développement des technologies, la suppression de la bureaucratie pour encourager les fusions et acquisitions et encourager les investissements, l’amélioration de la fiscalité, la promotion des liens entre les chercheurs et les universitaires et les entrepreneurs, l’attraction des talents de l’étranger vers Israël, et la stimulation de l’intégration des travailleurs arabes dans le secteur de la technologie.
- 15 – Réformer le secteur agricole pour permettre l’importation de produits, y compris d’œufs et de produits laitiers de l’étranger. Cette mesure vise à accroître la compétitivité et à proposer une gamme plus large de produits aux consommateurs israéliens.
Le plan s’accompagne également d’un généreux ensemble de subventions gouvernementales pour la modernisation des exploitations et des infrastructures, ainsi que de nouveaux allégements fiscaux pour encourager les investissements commerciaux dans le secteur agricole.
Une réforme distincte verra la levée des restrictions sur l’exportation de cannabis médical, et permettra la croissance de l’industrie légale de la marijuana dans le pays.
Le budget prévoit également :
- Les processus d’octroi de licences aux entreprises seront rationalisés, tout comme les exigences pour les garderies.
- Les fonds de pension seront renforcés par un filet de sécurité émis par l’État garantissant un rendement de 5,15 % par an.
- Le plan vise à investir 8 milliards de NIS (2,5 milliards de dollars) dans le développement des infrastructures de transport, de drainage et d’égouts.
- 5,5 milliards de NIS (1,75 milliard de dollars) pour la création de nouveaux jardins d’enfants et de nouvelles écoles.
- 640 millions de NIS (202,6 millions de dollars) pour encourager les municipalités à approuver les permis de construire.
- Le budget prévoit également de nouvelles taxes « pour le péché » des boissons gazeuses à forte teneur en sucre comme le Coca Cola, des taxes supplémentaires sur les articles en plastique jetables mises en œuvre pour des raisons environnementales, et l’évaluation de la taxe sur la valeur ajoutée d’Israël sur les articles que les Israéliens commandent à l’étranger, en plus des droits d’importation perçus.
- Les nouvelles dépenses comprennent 58 milliards de NIS (17,8 milliards de dollars) pour le budget de la Défense pour 2022 et une augmentation de 2 milliards de NIS (619 millions de dollars) du financement des soins de santé.