Encore un exemple qui montre à quel point l’idéologie obscurcit les cerveaux les plus brillants et les plus cultivés – cela est vrai autant à gauche qu’à droite, mais c’est beaucoup plus vrai chez les extrémistes, de gauche et de droite, car l’idéologie prend une part beaucoup plus importante dans l’organisation de leur pensée.
Ainsi, l’université de Tel-Aviv, dont on pourrait croire que la fonction consiste à ouvrir les esprits des jeunes, a exprimé, dans un communiqué envoyé aux étudiants, et dont Israel247 a obtenu une copie, sa vision étriquée, idéologiquement polluée, légalement fausse, et moralement pervertie de la démocratie.
Le président de l’université de Tel-Aviv, qui signe le communiqué, ne doit probablement pas être un électeur du Likoud. Et la formation du gouvernement ne doit probablement pas convenir à ses opinions personnelles. Mais dans opinions personnelles, il y a le mot « personnelles » : ses opinions, il devrait les garder pour lui.
Voici ce qu’il écrit, avec mes commentaires entre crochets.
Chère communauté du campus,
Ces derniers jours, des extrémistes ont exprimé des idées dangereuses, qui menacent de porter atteinte au délicat tissu social de notre démocratie, ne serait-ce que par leur simple expression. Ce qui est absurde, c’est que les auteurs de ces idées semblent croire qu’elles sont tout à fait légitimes tant qu’elles sont soutenues par une majorité à la Knesset. [C’est la définition de la démocratie, et ce qui est absurde, c’est de l’ignorer. Lorsque des idées sont considérées comme légitimes parce qu’elles sont soutenues par les élites, les riches et les puissants, c’est un système ploutocratique. Lorsqu’elles sont soutenues par les représentants du peuple, c’est un système démocratique. La démocratie, c’est quand le peuple est souverain] Il n’y a pas de plus grande distorsion du concept de démocratie ! [Le président de l’université, dont l’idéologie est si forte qu’elle domine l’ensemble de ses connaissances, a oublié le concept basique de démocratie, parce que la démocratie a fait des choix qui lui déplaisent]
Il y a quelques jours, avant que nous ne soyons informés de l’idée d’abroger l’interdiction criminelle de la rhétorique raciste, ou d’autoriser la discrimination dans la fourniture de services (y compris les services médicaux), j’ai brièvement parlé, lors d’un événement, de la signification de la démocratie et du devoir le plus fondamental d’un régime démocratique – protéger les droits de ses groupes minoritaires.
Un enregistrement vidéo (en hébreu) peut être trouvé ici : https://youtu.be/Pk6XotOAU0I.
À l’instar d’autres institutions qui ont fait une telle déclaration, l’Université de Tel-Aviv ne coopérera pas non plus avec les organismes qui adoptent une politique de discrimination injustifiée.
J’espère que les jours à venir seront plus lumineux, que les nuages sombres s’estomperont et que les voix de la raison prévaudront. Nous devons tous rester sur nos gardes.
Bonne année 2023 à vous et à vos familles,Cordialement,
Prof. Ariel Porat
Président, Université de Tel-Aviv
Débat
La démocratie, c’est primauté de la majorité, et droits des minorités. La démocratie exige de protéger les droits de la minorité autant que la primauté de la majorité. Cela signifie que les droits de la minorité doivent être protégés, quoi qu’il arrive. Si la majorité pouvait exercer son pouvoir sans restriction, elle pourrait facilement tyranniser la minorité.
A l’époque des monarchies, seuls quelques aristocrates avaient le pouvoir politique, et cette minorité puissante opprimait la majorité impuissante. C’est, dans de nombreux pays occidentaux, ce que ressentent aujourd’hui les majorités : elles se sentent impuissantes face aux décisions de leurs élus, qui semblent n’entendre que les voix des minorités extrémistes – ces mêmes élus pour qui elles continuent de voter, par dépit et manque d’alternatives.
Aux États-Unis, quand la majorité s’est soulevée, elle a jeté des cargaisons de thé dans un port, c’était le Tea Party. En France, qui est bien plus évoluée et éduquée que l’Amérique, ils ont décapité les gens. Dans les deux cas, le but ultime était d’établir une république, un gouvernement régi par le concept démocratique selon lequel la majorité doit prendre les décisions politiques et, par conséquent, tous les individus méritent une représentation politique.
Il est vrai qu’aujourd’hui la majorité gouverne. Cependant, elle pourrait devenir oppressive pour les minorités. Si les droits des minorités ne sont pas suffisamment défendus, la majorité peut devenir tyrannique. Par définition, un groupe minoritaire ne dispose pas du pouvoir de vote nécessaire pour assurer sa propre protection par l’adoption de lois. Il incombe donc de préserver une norme minimale de protection pour tous les membres d’une société démocratique, y compris les minorités qui ne disposent pas elles-mêmes de mécanisme de protection.
Cependant, un renversement s’est opéré. Aujourd’hui, les minorités sont beaucoup plus protégées, grâce aux médias, que la majorité. Elles exigent toujours plus, et obtiennent toujours plus. La majorité est ridiculisée, traînée dans la boue, insultée et calomniée chaque fois qu’elle tente d’exprimer son opinion. La minorité, de plus en plus, impose la sienne à la majorité. On est passé de la phase où il était nécessaire de protéger les droits des minorités, à une période où il devient indispensable de rappeler les droits de la majorité, et de les protéger contre les coups de boutoir des activistes des minorités, largement soutenus par les médias dominants, qui censurent désormais la parole de la majorité.
Oui, nous sommes plongés dans la dictature des minorités, et un rééquilibrage s’est opéré en Israël. La gauche en a perdu la tête.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Toute est dit dans la dernière phrase de l’article!
Oui, nous sommes plongés dans la dictature des minorités, et un rééquilibrage s’est opéré en Israël. La gauche en a perdu la tête.
Bref le petit professeur fait exactement ce qu’il dénonce :
» des extrémistes ont exprimé des idées dangereuses, qui menacent de porter atteinte au délicat tissu social de notre démocratie, ne serait-ce que par leur simple expression. »
ariel porat devait demissionne