Initialement publié le 30 novembre 2022 @ 10h26
Le 29 novembre 1947 est le jour où les musulmans ont déclaré qu’ils ne voulaient pas d’un Etat en Palestine, jour que les médias s’activent à faire oublier. Pas Dreuz.
Le 29 novembre 1947, les Arabes ont refusé la recommandation du Comité spécial sur la Palestine des Nations Unies, qui par un vote majoritaire, a approuvé la résolution 181 : « Création d’un Etat arabe indépendant [l’ONU ne dit pas « Etat palestinien », car le peuple palestinien n’existait pas encore, et c’est pourquoi les pays arabes ne demandaient pas la création d’un tel Etat, une notion qui apparaîtra bien plus tard], et création d’un Etat juif indépendant, à l’ouest du fleuve Jourdain », sur une terre conquise sur l’Empire ottoman effondré, et administrée par la Grande-Bretagne.
- 33 pays contre 13, et 10 abstentions, votèrent en faveur de la division de cette terre.
- Selon le droit international, à cette date, cette Terre n’appartenait ni aux juifs palestiniens, ni à des Arabes, contrairement à la propagande.
- Ceux qui gardent cette décision en travers de la gorge ne peuvent pas nier sa réalité, alors ils tentent de la disqualifier, et affirment que le vote majoritaire fut « extirpé » grâce aux pressions des Etats-Unis. L’examen des pays qui ont voté leur donne tort : beaucoup étaient des ennemis des Etats-Unis, à commencer par l’URSS et les pays sous son influence.
- Les pays qui ont voté pour la création d’un Etat arabe et d’un Etat juif : Australie, Belgique, Bolivie, Brésil, R.S.S. de Biélorussie, Canada, Costa Rica, Tchécoslovaquie, Danemark, République dominicaine, Equateur, France, Guatemala, Haïti, Islande, Liberia, Luxembourg, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Nicaragua, Norvège, Panama, Paraguay, Pérou, Philippines, Pologne, Suède, R.S.S. d’Ukraine, Union d’Afrique du Sud, USA, URSS, Uruguay, et Venezuela.
Et pour achever la destruction de ce fallacieux argument liminaire, des alliés des Etats-Unis se sont abstenus : la Grande-Bretagne, l’Argentine. D’autres aussi se sont abstenus : Chili, Chine, Colombie, El Salvador, Ethiopie, Honduras, Mexique, et la Yougoslavie.
Les pays qui ont voté contre : Afghanistan, Cuba, Egypte, Grèce, Inde, Iran, Irak, Liban, Pakistan, Arabie Saoudite, Syrie, Turquie et Yémen, pas tous des « amis éternels » d’Israël. - Les Nations arabes rejetèrent catégoriquement la résolution, car elles refusaient d’admettre les liens entre les juifs et leur Terre, niant plusieurs millénaires d’histoire.
- Au lieu de cela, les Etats arabes décidèrent d’entrer en guerre contre le nouvel Etat juif. Et ils échouèrent.
Plusieurs constats s’imposent
- Les Arabes ont fait un choix, celui de la confrontation et non du compromis, et ils ont perdu. Ils en paient le prix, le même que tous les agresseurs qui ont perdu une guerre : l’humiliation et la défaite que la propagande médiatique ne remplace pas.
- Se dire victime d’une guerre qu’ils ont déclenchée et perdue s’est retourné contre eux : cela a solidifié au cours du temps la résilience israélienne lors des négociations de paix.
- Puisque c’est aujourd’hui leur désir affirmé d’avoir un Etat, les Arabes auraient pu, à l’époque, accepter ce partage, même s’il n’était pas alors question d’Etat palestinien mais arabe. L’erreur de leur refus est attestée par leur demande, sept décennies plus tard, on ne le rappelle jamais assez. Ils ont perdu 70 ans de paix, et ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Même s’ils accusent Israël.
- Les Juifs palestiniens, à l’époque, ont accepté le partage, ils ont accepté la création d’un Etat arabe à côté d’eux. Le monde arabe a refusé. Les ennemis de l’humanité ne sont pas ceux qui sont montrés du doigt.
- Le pragmatisme juif l’a emporté sur le radicalisme musulman. Israël a progressé, les musulmans ont stagné dans la misère.
- L’ONU, ce jour-là, a validé la création d’un « Etat juif ». Rappelons l’histoire : ce n’était pas un « Etat pour les juifs », un « Etat démocratique et laïque pour les juifs », mais un « Etat juif ». Son nom, Israël, n’existait pas encore, personne ne savait comment cet Etat s’appellerait. Ce n’est que le 14 mai 1948, jour de l’indépendance d’Israël, que le nom Israël a été officiellement choisi. Jusque là, il s’agissait, pour le monde, d’un « Etat juif ». Et le monde entier s’offusque aujourd’hui que l’Etat juif ait rappelé lors d’un vote récent à la Knesset qu’il est un Etat juif.
- Ce 29 novembre, l’Assemblée générale des Nations Unies déclara que « le peuple juif [notez : peuple juif] mérite un foyer national et souverain sur son ancienne Terre [notez : ancienne Terre], et il a tous les droits de disposer de son propre destin ». Que ceux qui discutent de la légitimité de l’Etat juif, sans questionner la légitimité des Etats arabes créés à la même époque, qu’ils s’éduquent et lisent les archives de 1947.
- Pendant l’invasion manquée, des Arabes ont fui la région. Un corps spécial, avec des règles spéciales qui ne sont pas offertes aux autres réfugiés a été créé pour maintenir ces réfugiés en l’état, l’UNRWA. Notons que l’objectif de l’agence de l’ONU pour les réfugiés est de leur permettre de retourner chez eux ou d’être réinsérés ailleurs le plus vite possible, alors que depuis sa création, l’UNRWA n’a pas réintégré ou recasé un seul d’entre eux, raison pour laquelle les « réfugiés » palestiniens sont considérés par beaucoup comme la fabrication d’un abcès contre Israël.
- Les arabes qui n’ont pas choisi de fuir, et leurs descendants, représentent les 17% de la population arabe israélienne. Ils jouissent de droits qu’on n’offre pas aux êtres humains dans les pays arabes. Ils possèdent les mêmes droits, à quelques exceptions près concernant la terre et l’immigration, que ceux dont disposent les juifs israéliens.
- A la même période, un autre groupe de réfugiés est apparu : ce sont les juifs chassés de leurs terres, de leurs maisons, de leurs biens dans les pays arabes. Certains vivaient là bien avant l’invasion arabe. On parle peu de ces 700 à 800 000 juifs : contrairement aux réfugiés arabes parqués dans des camps dans les pays arabes voisins, ces réfugiés juifs ont tous été accueillis à bras ouverts en Israël et ailleurs.
- Pendant toutes les années qui ont suivi, quand l’Egypte contrôlait Gaza et que la Jordanie régnait sur Jérusalem et la Judée Samarie, aucune nation arabe n’a envisagé de créer un Etat arabe en Palestine, encore moins un Etat palestinien. Aucun de ceux qui se disent aujourd’hui palestiniens n’ont réclamé un Etat. Ils avaient la capitale qu’ils réclament aujourd’hui, ils avaient la terre qu’ils réclament aujourd’hui, et pourtant ils n’ont pas créé un Etat.
- C’est même l’inverse qui se produisit : au lieu de créer un Etat arabe, ou palestinien, la Jordanie annexa la Judée Samarie à sa terre, et l’appela Cisjordanie. Et les Arabes vivant dans la région n’ont ni protesté contre l’occupation, ni réclamé la libération des territoires, ni demandé la création d’un Etat. Rien.
- L’emploi du mot Cisjordanie – qui a eu une existence légale pendant 19 ans, de 1948 date de l’invasion par la Jordanie, à 1967 date de sa libération lors de la guerre des 6 jours, n’est pas la preuve que cette terre a été confisquée au « peuple palestinien » tel qu’inventé dans les années 60.
L’histoire de ces 70 années aurait pu être bien différente, si les Arabes avaient accepté alors ce qu’ils réclament aujourd’hui.
Les nations arabes ont créé 70 années très amères pour les Arabes de Palestine. Résultat, ils sont maintenant les occupants illégaux d’une terre qu’ils ont refusée en 1947.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Merci pour ce résumé « incroyable « .
Que de vérités qu’il est nécessaire de rappeler regulierement . Seule la vérité triomphera à jamais .
Magnifique, et tellement vrai, faire l’éducation des haineux n’est pas chose facile, merci !
Excellent article, mais deux réflexions complémentaires.
-Il y a eu un accord israélo-arabe.
Le 3 janvier 1919, un accorda été signé entre l’émir Fayçal ibn Hussein, fils du roi du Hedjaz et futur roi de Syrie (1920), d’Irak (1921 à 1933) et du Hedjaz (1924 à 1925), et Haïm Weizmann, futur président de l’Organisation sioniste mondiale (1920 à 1931, 1935 à 1946) et de l’État d’Israël (1948 à 1952), à l’occasion de la conférence de paix de Paris de 1919, organisée pour négocier les traités de paix après la Première Guerre mondiale. Cet accord devait entamer une coopération judéo-arabe pour le développement d’un foyer national juif dans la Palestine mandataire et d’une nation arabe indépendante sur la plus grande partie du Moyen-Orient, occupée en partie par le Royaume uni et la France.
Fayçal ben Hussein accepta, par cet accord, les termes de la déclaration Balfour à condition que les Britanniques et les Français tiennent les promesses d’indépendance faites aux Arabes pendant la guerre et acceptent la création d’une nation arabe indépendante. L’Angleterre et la France s’y refusèrent et l’accord ne fut pas appliqué.
Si on cherche donc les causes premières du conflit israélo arabe, il faut idonc mettre en avant les colonialismes français et britanniques, car la déception des leaders arabes modérés alimentera le radicalisme islamique, à commencer par la création des « Frères musulmans » en 1928 par Hassan el-Banna, instituteur égyptien, à Ismaïlia d’ou est sorti l’OLP et le Hamas.
Le soutien de l’URSS, à la résolution 181 venait du fait qu’elle voyait les événements en Palestine mandataire comme la lutte du peuple juif pour son indépendance nationale contre le colonialisme anglais et ses supplétifs arabes.
On en trouvera largement la preuve dans le L’Humanité de mai 1945, dont vous trouverez de large extrait dans mon livre « l’invention de la Nation Palestinienne » en diffusion libre sur ce site.
Cependant « pour le fun », voila le texte d’un communique de la « Pravda » du 31 mai 1948 et paru dans « L’Humanité » du 1er juin.
« « Les armées arabes ont attaqué l’Etat d’Israël dès son établissement en dépit du fait qu’il a été créé sur la base des décisions prises par les Nations-Unies dont font partie plusieurs états Arabes. L’action des états Arabes ne saurait être considéré autrement que comme une agression non provoquée, une atteinte aux droits légaux du peuple juif et une violation des principes mêmes de la Charte des Nations-Unies »
Les pays arabes reconnaitront Israël lorsque celui-ci se suicidera en acceptant la solution à deux états