Professeur Ariel Merari, spécialiste du terrorisme :
« Le sentiment qu’Israël doit reconsidérer sa politique de longue date, endurcir son cœur et envoyer un message brutal à ses ennemis est de plus en plus présent en Israël
La situation actuelle est différente pour deux raisons principales », explique Ariel Merari, professeur à la retraite qui s’est concentré sur la lutte contre le terrorisme et a fait partie d’une équipe de négociation de l’armée.
- « La première est qu’Israël est en état de guerre. La plupart des citoyens, même s’ils compatissent avec les otages et leurs familles, estiment que la guerre doit être gagnée.
- La deuxième raison est que le public comprend mieux que jamais l’énorme erreur qui a été commise dans la gestion des enlèvements passés. »
En d’autres termes, selon M. Merari, Israël a donné beaucoup trop, en a payé un prix terrible, et il commence à en prendre conscience, dans la douleur des 200 otages.
- En 1985, rapelle Merari, Israël a libéré 1 151 prisonniers en échange de trois soldats israéliens capturés lors de la guerre du Liban en 1982.
L’un des prisonniers libérés était Ahmed Yassin, qui a ensuite créé un nouveau mouvement – le Hamas – dès sa sortie de prison. - Le dernier grand échange de prisonniers a eu lieu avec le Hamas en 2011, lorsque 1 027 Palestiniens ont été libérés en échange d’un seul soldat kidnappé, Gilad Shalit, qui était détenu à Gaza depuis cinq ans.
C’est le Premier ministre Benjamin Netanyahou, qui était également Premier ministre à l’époque, qui a procédé à cet échange.
L’un des prisonniers libérés à l’époque était Yahya Sinwar, qui est aujourd’hui le principal dirigeant du Hamas à Gaza.
Israël affirme qu’il est responsable de l’initiation, de la planification et de la direction des attaques du 7 octobre. Il est la cible privilégiée de l’armée israélienne qui pilonne l’enclave côtière et se prépare à une invasion terrestre. Six autres prisonniers libérés en 2011 sont devenus de hauts responsables du Hamas à Gaza et en Judée Samarie.
« Un tel bilan modifie la tendance du public à accorder la priorité à la libération des otages », déclare M. Merari.
L’attaque du Hamas au début du mois a choqué non seulement par le sadisme affiché – têtes coupées, bébés brûlés, femmes violées et corps décapités – mais aussi par sa sophistication, son degré de préparation, et le fait que les terroristes ont exploité la fibre humanitaire des hauts-responsables israéliens, qui ont accordé massivement des permis de travail à des agents du Hamas infiltrés.
Une partie de la justification non déclarée des précédents accords déséquilibrés d’échanges de prisonniers était le sentiment qu’Israël était tellement plus fort que ses ennemis, qu’il pouvait supporter un accord perdant pour montrer qu’il se souciait de ses citoyens, qui consacrent deux à trois ans de leur vie au service militaire. Le message était que les citoyens israéliens ont droit à toute la force de l’État pour les ramener chez eux s’ils sont capturés.
Aujourd’hui, ce sentiment a cédé la place à un sentiment de vulnérabilité et à la conviction qu’il serait plus prudent de projeter l’image d’un Israël suffisamment endurci pour éloigner les ennemis.
« Pendant des décennies, nous avons fait de nos captifs et de nos disparus un outil de chantage », a écrit Nadav Haetzni, avocat et écrivain, dans le journal Yisrael Hayom lundi.
« Nous avons capitulé devant l’ennemi et nous nous sommes retrouvés avec beaucoup plus de personnes assassinées et kidnappées. Pire encore, comme on vient de nous le prouver une fois de plus, nous avons risqué notre existence même ».
Israël a confirmé que 199 Israéliens ont été enlevés. Le Hamas affirme qu’il détient 200 otages et que 50 autres sont détenus par d’autres organisations.
Le tragique massacre de 1 300 innocents juifs montre qu’une autre alternative à la « Solution à deux États » doit être trouvée : personne en Israël ne veut d’un Etat dirigé par le Hamas, et les faits ont douloureusement montré avec une clarté ensanglantée ce qu’ils font lorsque la « prison à ciel ouvert » arrache sa clôture.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël247
Très intéressant.
Mais il me semble que le Hamas n’a pas enlevé que des Israéliens. N’y a-t-il pas parmi les otages des travailleurs étrangers, notamment thaïlandais ?
C’est précisément une de leurs erreurs.
Je réitère sans aucune mauvaise pensée je reste à croire que le président Obama serait la meilleur personne au monde pour essayer de libérer les Otages je dis cela car il avait supporté l’ex président égyptien Mohamed Morsi. ,il avait également invité les membres du Hamas à la maison blanche au cour de son mandat et si il .le veut il pourrait faire la meilleure action de sa vie en sauvant des vies
Vous plaisantez, n’est-ce pas?
On aurait plus de chance avec Obama qu’avec Macron.
Si Israël doit « s’endurcir », est-ce qu’il ne devrait pas d’abord faire fi des réactions internationales qui l’ont déjà privé de victoire et de sécurité durable ? Puisque quoi qu’il fasse, il a le monde à dos. Ces manifestations pro hamas obsédées par les victimes de Gaza (dont la responsabilité incombe à leurs dirigeants exclusivement) et un arrêt des bombardements israéliens (mais les roquettes du hamas peuvent continuer) montrent bien la violence antisémite en Europe, USA et bien sûr monde arabe. Rien de semblable n’existe avec aucun autre pays, même un pays qui bombarderait son voisin en visant délibérément les civils et sans avoir subi des actes aussi barbares que ceux qu’Israël à connus.