Les terroristes vont-ils remettre Netanyahou au pouvoir ?

Benjamin Netanyahou rend visite, le 31 mars 2022, aux parents de l'agent de la police des frontières Shirel Aboukrat, tué dans une attaque terroriste. - Twitter

83% des Israéliens arabes et 64% des Israéliens juifs ne se sentent pas en sécurité, selon un sondage de l’Institut israélien pour la démocratie (IDI). Et le chef de l’opposition Benjamin Netanyahou mène maintenant une campagne alléguant que le gouvernement Bennett ne parvient pas à faire face à la menace terroriste.

La grande majorité des Israéliens juifs et arabes sont plus pessimistes sur la situation sécuritaire d’Israël qu’ils ne l’ont été depuis des années, selon un nouveau sondage réalisé à la suite de la série d’attaques terroristes meurtrières à la fin du mois dernier.

Le sondage*, publié lundi par l’Institut israélien pour la démocratie, révèle les faits suivants :

A la question de savoir s’ils pensaient que les Arabes israéliens soutenaient le terrorisme :

À la question de savoir s’ils pensent que leur propre communauté est favorable à la perpétration d’attentats contre des Arabes par vengeance :

Interrogés sur le rôle que joue le leadership arabe dans la prévention du terrorisme :

Si l’on divise les participants en fonction de leur appartenance politique :

En ce qui concerne l’intégration dans la société israélienne :

En ce qui concerne la possibilité de se séparer du peuple palestinien dans un futur accord qui verrait la création d’un État palestinien :

Selon IDI, le niveau de pessimisme concernant la sécurité est le plus élevé depuis deux ans.

Netanyahou, monsieur anti-terrorisme

En conséquence, l’ancien premier ministre mène une campagne dans laquelle il affirme que le gouvernement de changement n’est pas capable de faire face à la nouvelle vague de terreur.

Personne en Israël ne peut surpasser Netanyahou en ce qui concerne l’utilisation du thème de la terreur pour récolter des voix.

D’un autre côté, il y a une chance que la vague actuelle de terreur s’estompe. Le gouvernement Bennett, qui dépend des votes du parti arabe pour la majorité à la Knesset, pourrait traverser le mois de Ramadan sans problème. Dans ce cas, Netanyahou pourrait se voir reprocher par le public d’avoir utilisé des tactiques démagogiques, pour faire peur – chose que la gauche pratique constamment sans que cela ne lui soit jamais reproché, parce que la plupart des médias sont de son bord.

Il est très difficile de prédire quelle sera la dynamique politique au cours des prochains mois. Mais Netanyahou n’a pas l’intention de faire de pause. Il sait que les attaques terroristes fragilisent politiquement Bennett, le parti de droite Yamina, et la coalition. D’un autre coté, c’est un homme rejeté par une majorité d’Israël (il n’a décroché que 6 sièges) qui siège au poste de Premier ministre.

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org

* L’enquête a été menée par le Viterbi Family Center for Public Opinion and Policy Research de l’IDI entre le 29 mars et le 1er avril, quelques jours après que cinq personnes aient été abattues par un terroriste à Bnei Brak. Cette attaque a suivi une autre attaque à Hadera dans laquelle deux officiers de police ont été tués. Quelques jours auparavant, quatre personnes avaient été tuées dans une attaque combinée à l’arme blanche et à la voiture piégée à Beersheba, ramenant la question de la terreur sur le devant de la scène après presque une année de calme relatif.

L’enquête a été menée en ligne et par téléphone. Il a porté sur 605 hommes et femmes qui ont été interrogés en hébreu et 156 en arabe, constituant un échantillon national représentatif de l’ensemble de la population adulte d’Israël âgée de 18 ans et plus. L’erreur d’échantillonnage maximale pour l’ensemble de l’échantillon était de 3,59%± à un niveau de confiance de 95%.

Quitter la version mobile