Souvent interviewé comme expert en Droit et sur le système judiciaire israélien, Il faudrait préciser que Maitre Philippe Koskas a été membre, ou du moins très proche, du parti Avoda. Par conséquent, probablement vivement opposé au leadership du Premier ministre Netanyahou. Il est indispensable de le savoir pour saisir la motivation de ses propos sur l’aspect juridique de cette affaire. En effet, il faudrait être bien naïf pour s’imaginer que Me Koskas s’exprimerait strictement en tant que juriste abstraction faite de tout biais politique.
En outre, Me Phillipe Koskas a été très intime avec l’ancien ministre de l’Intérieur et ancien député Ophir Pinès du parti Avoda. Il l’a même représenté plusieurs fois, notamment lors de l’Affaire Hébron/Baron. Cette proximité avec la gauche travailliste est bien entendu on ne peut plus légitime et ne constitue pas une effraction.
Qu’en est-il aujourd’hui de cette accointance de Me Philippe Koskas avec ce parti et de ce positionnement de gauche, élément essentiel pour évaluer l’approche d’un Israélien sur les dossiers du Premier ministre ? Il semble clairement que l’auditeur devrait en être informé.
Me Koskas omet bien soigneusement de mentionner la série impressionnante de malversations et d’effractions caractérisées à la Loi commises par les enquêteurs et par le Parquet dans la procédure contre le Premier ministre dont il apparait clairement aujourd’hui qu’elles n’avaient qu’un seul objectif, non pas mener à bout l’interminable processus judiciaire ni le faire condamner, mais l’acculer à conclure un deal avec le Parquet dont l’un des éléments consistait à le faire quitter la politique.
Cela a été révélé par nombre de personnalités de premier plan impliquées dans cette affaire, entre autres l’ancien Chef de la Police Rony Alsheikh, l’ancien conseiller juridique du Gouvernement Mandelblitt et le Grand Prêtre de la juristocratie israélienne, l’ancien tout puissant président de la Cour suprême Aharon Barak. Ces trois personnes se sont exprimé clairement qu’elles ne pensaient pas que Netanyahou irait jusqu’au bout pour plaider son innocence. Ils estimaient que ce dernier préfèrerait démissionner et s’engager définitivement à ne plus refaire surface sur la scène politique plutôt que d’être jugé en assises. Dans cette saga, ne pas mentionner cette information cruciale, en bon français, cela s’appelle mentir par omission.
© Meir Ben Hayoun
