Dans le cadre des préparatifs de sécurité pour le mois de Ramadan, connu pour entraîner une escalade et une augmentation des attaques terroristes dans le monde entier, une délégation israélienne a participé dimanche à une conférence de sécurité à Aqaba, en Jordanie, à laquelle assistaient des représentants de l’Autorité palestinienne, des États-Unis, de la Jordanie et de l’Égypte.
Le chef de la délégation israélienne était le conseiller à la Sécurité nationale, a participé à la réunion, ainsi que le chef de l’Assemblée nationale Tzachi Hanegbi, le chef du Shin Bet Ronan Bar, le coordinateur des opérations gouvernementales dans les territoires le major général Rasan Alian et le directeur général du ministère des Affaires étrangères Ronan Levy.
Après près de 10 heures de conférence, un haut responsable politique a annoncé les accords qui en ont résulté. Selon la source, la conférence portait principalement sur les efforts visant à prévenir une escalade sécuritaire avant le Ramadan. Au cours de la conférence, les chefs des cinq délégations ont rencontré le roi Abdallah de Jordanie, qui a salué la tentative de faire progresser les accords entre les parties avant le Ramadan et Pessah.
- Les participants sont parvenus à un accord sur la création d’un comité de sécurité conjoint qui examinera le renouvellement de la coordination sécuritaire.
- Les arabes se sont engagés à assumer la responsabilité de la lutte contre le terrorisme dans les territoires de l’Autorité palestinienne.
- Il a été convenu que les parties tiendraient une autre réunion avant le Ramadan, sous les auspices de l’Égypte, afin d’examiner les progrès réalisés sur l’axe de la sécurité.
- Il a également été convenu d’établir un comité civil conjoint qui s’efforcera de promouvoir des mesures économiques.
Gel des constructions ? Pas sûr
- Après la fin de la conférence, un rapport jordanien a été publié selon lequel Israël a accepté d’arrêter les permis de construire en Judée et Samarie pendant quatre mois, et que les deux parties ont convenu d’arrêter les actions unilatérales pendant 3 à 6 mois.
- Le département d’État américain a également publié une déclaration officielle selon laquelle, lors de la conférence d’Aqaba, un engagement israélien a été pris de ne pas approuver de nouvelles unités de logement en Judée et Samarie au cours des quatre prochains mois et de ne pas approuver la reconnaissance des localisations au cours des six prochains mois.
Peu de temps après, Israël a précisé que l’arrêt de la construction n’incluait pas les 9 000 unités de logement et le développement des neuf localités qui ont été approuvées la semaine dernière.
- De plus, le ministre des Finances Bezalel Smotrich a tweeté :
« Je n’ai aucune idée de ce dont ils ont parlé ou non en Jordanie. J’ai entendu parler de cette conférence inutile par les médias, tout comme vous. Mais je sais une chose : il n’y aura pas de gel des constructions et du développement, pas même pour une seule journée (cela relève de mon autorité). Tsahal continuera à agir pour contrer le terrorisme dans toutes les zones des territoires sans aucune limite (nous vérifierons avec le cabinet). C’est aussi simple que ça ».
- Le président de l’opposition, le député Yair Lapid, a attaqué les publications :
« Il est impossible que l’État d’Israël envoie une délégation officielle au plus haut niveau à une conférence parrainée par les Américains, qu’il parvienne à des accords, puis que des ministres de haut rang tweetent contre eux. Ce n’est pas un gouvernement, c’est un dangereux chaos ». On se souvient que le gouvernement précédent, avec sa coalition de partis aux objectifs diamétralement opposés, étaient régulièrement accusés de chaos – ce que sa durée très courte a confirmé.
- Peu de temps après, c’est le Premier ministre Binyamin Netanyahou qui a publié sur son compte Twitter une clarification :
« Contrairement aux tweets, la construction et la réglementation en Judée et Samarie se poursuivront conformément au calendrier de planification et de construction initial, sans aucun changement Il n’y a et n’y aura aucun gel. »
- Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a également tweeté en réponse à la publication des Américains et de la Jordanie :
« Ce qui s’est passé en Jordanie, si cela s’est passé, reste en Jordanie. »
- Le ministre du Néguev, de la Galilée et de la résilience nationale, Yitzhak Wasserlauf, a tweeté :
« Si quelqu’un organise une conférence en Jordanie sans impliquer le gouvernement, qu’il ne s’attende pas à un soutien du gouvernement pour ses conclusions. »
Conclusion
Tout cela sent la confusion, et demande à être clarifié. Voici quelques pistes – puisque mes confrères ne posent pas les bonnes questions :
- Les personnes qui ont participé à cette réunion d’Aqaba ne s’y sont pas rendues de leur propre autorité. Elles avaient un mandat. Ce mandat était limité.
- Si elles ont accepté un gel des constructions en Judée Samarie, on le saura, et l’on doit alors poser la question suivante, logique : qu’ont-elles obtenu en échange ? Le département d’Etat américain ne le dit pas.
- Si elles ont effectivement obtenu le mandat de geler les constructions, le gouvernement devra l’honorer.
- Si elles n’ont pas obtenu ce mandat de la coalition, peu importe les propos et les engagements pris, ils n’engagent que ceux qui les ont tenus.
La dernière fois qu’Israël a accepté un gel des constructions, c’était pour une durée de 9 mois, qui conditionnait la reprise des négociations de paix par Mahmoud Abbas. Les mois se sont écoulés, et les discussions n’ont pas reprises. Il s’agissait juste de gagner du temps.
Et pendant ce temps, les Arabes colonisaient des pans entiers de la zone C de Judée Samarie réservée à Israël par les accords d’Oslo.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org