Un tribunal français a confirmé mardi le gel des avoirs d’un franco-libanais, gouverneur de la banque centrale libanaise en difficulté, rejetant son appel à les débloquer.
Plusieurs pays européens enquêtent sur le gouverneur de la banque centrale, Riad Salameh, et ses associés pour une myriade de délits financiers, dont l’enrichissement illicite et le blanchiment de 330 millions de dollars.
- Le 16 mai, un juge d’instruction français a émis un mandat d’arrêt international (notice rouge d’Interpol) à l’encontre de M. Salameh, un Franco-Libanais âgé de 72 ans, après qu’il ne se soit pas présenté à Paris pour un interrogatoire.
- En mars 2022, la France, l’Allemagne et le Luxembourg ont gelé plus de 130 millions de dollars d’actifs liés à l’enquête. L’Agence européenne de coopération judiciaire en matière pénale, ou Eurojust, a déclaré à l’époque que l’enquête visait cinq suspects accusés de blanchiment d’argent.
- M. Salameh, qui a nié à plusieurs reprises les accusations de corruption, avait demandé que ses avoirs soient débloqués.
Mardi, une cour d’appel française a rejeté son appel, déclarant que ses avoirs resteraient gelés, selon un fonctionnaire proche de l’enquête qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, conformément à la réglementation.
Le gouverneur central a déclaré à plusieurs reprises qu’il avait acquis sa fortune grâce à ses années de travail en tant que banquier d’affaires chez Merrill Lynch, à des propriétés héritées et à des investissements. Il a déclaré qu’il ne démissionnerait que s’il était reconnu coupable d’un crime.
Au début de l’année, un juge libanais représentant l’État libanais a inculpé M. Salameh, son frère Raja et son associée Marianne Hoayek pour corruption.
La semaine dernière, Mme Hoayek a été interrogée en France et a signé un document dans lequel elle s’engageait à ne pas reprendre son travail à la banque centrale et à ne pas avoir de contacts avec les frères Salameh. Elle a payé une caution de 1,5 million d’euros (1,63 million de dollars), ont déclaré les autorités judiciaires libanaises. Lors de son interrogatoire, Mme Hoayek a nié les accusations de corruption, affirmant que la majeure partie de son argent avait été héritée de son père.
Salameh et son frère Raja ne sont pas allés en France pour être interrogés.
Lors d’une visite au Liban en mars, une délégation européenne a interrogé M. Salameh sur les actifs et les investissements de la banque centrale libanaise en dehors du pays, sur un appartement parisien – dont le gouverneur est propriétaire – et sur la société de courtage de son frère.
Des rapports ont circulé selon lesquels la banque centrale libanaise avait engagé Forry Associates Ltd, une société de courtage appartenant à Raja, pour s’occuper des ventes d’obligations d’État, pour lesquelles la société a reçu 330 millions de dollars de commissions.
Riad Salameh, citoyen franco-libanais, occupe son poste depuis près de 30 ans, mais il a déclaré qu’il avait l’intention de se retirer après la fin de son mandat actuel, à la fin du mois de juillet.
Autrefois salué comme le gardien de la stabilité financière du Liban, M. Salameh a depuis été fortement blâmé pour l’effondrement financier du pays. Nombreux sont ceux qui affirment qu’il a précipité la crise économique qui dure depuis près de quatre ans et qui a plongé les trois quarts des 6 millions d’habitants du Liban dans la pauvreté.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
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