Nadav Galon, l’un des leaders de la protestation contre la réforme judiciaire, a commenté sur la radio ynet la déclaration du Premier ministre Benjamin Netanyahou selon laquelle la législation serait retardée, et a déclaré :
« L’une des caractéristiques de cette lutte est que nous ne croyons pas que le gouvernement fera avancer les négociations pour produire les changements nécessaires dans le système judiciaire. »
Galon a ajouté : « Lapid et Gantz ont dit dès le début qu’ils entameraient des négociations si la législation était stoppée. Si nous sommes suffisamment forts et que nous fixons des lignes rouges, nous pensons qu’ils ne feront pas de compromis et qu’ils seront à l’écoute du public, contrairement au gouvernement ».
- Le gouvernement a été à l’écoute du public, puisqu’il a engagé la réforme que la majorité du pays lui a réclamé.
- L’une des caractéristiques les plus notables de cette lutte est la formidable force de la gauche israélienne, qui a de longue date infiltré tous les rouages de la société et toutes les institutions.
- Je parle de :
- Mapai (parti socialiste qui a disparu en 1968),
- Mapam (parti d’extrême gauche, marxiste qui a fusionné avec le Meretz en 1997),
- le parti Kibboutz Artzi (associé au Mapai et au parti Hashomer Hatzair, et disparut en 1998),
- le parti socialo-marxiste Hashomer Hatzair, qui n’est plus présent aux élections, mais reste un mouvement de jeunesse basé en Israël et présent au niveau international (le mouvement compte plus de 7 000 membres dans le monde en dehors d’Israël, et organise des activités et des camps de jeunesse hebdomadaires en Allemagne, au Canada, aux États-Unis, au Mexique, au Venezuela, au Brésil, en Argentine, en Uruguay, au Chili, en France, en Belgique, en Autriche, en Italie, en Suisse, aux Pays-Bas, en Hongrie, Bulgarie, Biélorussie, Ukraine, Australie et Pologne,
- HaMa’arakh, d’où sont issus Levi Eshkol, Golda Meir, Yitzhak Rabin et Shimon Peres. Le parti (« Alignement pour l’unité des travailleurs de la Terre d’Israël« , était affilié à l’Internationale socialiste.
- Rafi, parti de centre gauche fondé par Ben Gourion en 1965 qui a fusionné en 1968 avec Havoda.
- Ahdut HaAvoda, à l’extrême gauche, fondé en Palestine en 1919, dont Ben Gourion fut membre avant la guerre, et qui a fusionné avec Mapai, puis Mapam, puis en 1968 avec Havoda.
- Shinui, qui était un parti de centre gauche, libéral sioniste, laïque et anticlérical, favorable à l’économie de marché, et a fait alliance avec le Meretz entre 19992 et 1997.
- L’Hapoel Hatzair, qui suivait un programme non marxiste, sioniste et socialiste. Hapoel Hatzair était un groupe pacifiste et antimilitariste, qui a coopéré pour créer l' »Organisation générale des travailleurs hébraïques » – la Histadrout – qui a déclenché avec un seul message, lundi matin, la grève économique quasi totale en Israël.
- Ratz, le Mouvement pour les droits civiques et la paix, très à gauche, et qui a disparu en 1997 en fusionnant avec le Meretz.
- Meretz, à l’extrême gauche du paysage politique israélien, Meretz est social-démocrate et laïque, membre de l’internationale socialiste, et du parti socialiste européen. Le parti a été créé en 1992 par la fusion de Ratz, Mapam et Shinui, et a connu son apogée entre 1992 et 1996, pour disparaître de la Knesset lors des dernières élections de novembre 2022.
Et enfin, toujours présent à la Knesset, - Havoda, membre de l’Alliance progressiste internationale, membre observateur du parti socialiste européen, membre jusqu’en 2020 de l’international socialiste. Parti socialiste issu de Mapai, Ahdut HaAvoda et Rafi, dont tous les Premiers ministres en étaient issus jusqu’en 1977.
Je ne vous fais pas un dessin, mais si vous relevez les noms de tous les membres de ces partis, vous retrouverez leurs enfants, petits enfants, arrières petits enfants, neveux nièces gendres et proches, dans tous les rouages et à tous les postes clefs de la société israélienne.
Ils représentent la force non démocratique du pays, et ont démontré, lundi 27 mars 2023, qu’ils étaient plus forts que la droite, plus forts que la majorité des Israéliens, plus forts que la démocratie, et bien entendu, ne me demandez pas si les juges à la Cour suprême, qui se sont placés au dessus des lois, sont issus de ces mouvements, la réponse risquerait de vous irriter.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
POURQUOI CETTE ARTICLE N’EST PAS CENSURE