Les observateurs ont bien entendu remarqué qu’immédiatement après le limogeage par Netanyahou du ministre de la Défense Yoav Gallant, un homme de droite qui a réclamé de suspendre la réforme judiciaire, quelques heures ont suffi pour que le pays soit mis à genoux.
Sur les ordres de qui, et comment ? Qui gouverne Israël ?
L’une des caractéristiques les plus notables de cette lutte a été la formidable force de la gauche israélienne. Nous savons qu’elle a de longue date infiltré tous les rouages de la société et toutes les institutions. Nous savons qu’elle représente un contre-pouvoir visible essentiellement avec la politisation de la Cour suprême, dont sont issus les conseillers du gouvernement, qui donnent des ordres, dictent leurs décisions, annulent les ordres du Premier ministre et des ministres.
Ce que nous ne savions pas, et que nous avons découvert lundi, c’est que leur présence est si ancrée, depuis si longtemps, dans l’armée, les services de renseignement, la police, les grandes entreprises, les syndicats, et bien entendu les universités et les médias, qu’ils ont le pouvoir de mettre le pays à genoux avec un message, un seul.
Ce que nous connaissons mal, parce qu’ils ne le crient pas sur les toits et ne s’en vantent pas, c’est la présence et la force de la gauche dans ce pays de droite qu’est Israël.
Je parle de personnes présentes aujourd’hui à tous les échelons qui comptent, et qui sont issus de :
- Mapai (parti socialiste qui a disparu en 1968),
- Mapam (parti d’extrême gauche, marxiste qui a fusionné avec le Meretz en 1997),
- le parti Kibboutz Artzi (associé au Mapai et au parti Hashomer Hatzair, et disparut en 1998),
- le parti socialo-marxiste Hashomer Hatzair, qui n’est plus présent aux élections, mais reste un mouvement de jeunesse basé en Israël et présent au niveau international (le mouvement compte plus de 7 000 membres dans le monde en dehors d’Israël, et organise des activités et des camps de jeunesse hebdomadaires en Allemagne, au Canada, aux États-Unis, au Mexique, au Venezuela, au Brésil, en Argentine, en Uruguay, au Chili, en France, en Belgique, en Autriche, en Italie, en Suisse, aux Pays-Bas, en Hongrie, Bulgarie, Biélorussie, Ukraine, Australie et Pologne,
- HaMa’arakh, d’où sont issus Levi Eshkol, Golda Meir, Yitzhak Rabin et Shimon Peres. Le parti (« Alignement pour l’unité des travailleurs de la Terre d’Israël« ) était affilié à l’Internationale socialiste.
- Rafi, parti de centre gauche fondé par Ben Gourion en 1965 qui a fusionné en 1968 avec Havoda.
- Ahdut HaAvoda, à l’extrême gauche, fondé en Palestine en 1919, dont Ben Gourion fut membre avant la guerre, et qui a fusionné avec Mapai, puis Mapam, puis en 1968 avec Havoda.
- Shinui, qui était un parti de centre gauche, libéral sioniste, laïque et anticlérical, favorable à l’économie de marché, et a fait alliance avec le Meretz entre 1992 et 1997.
- L’Hapoel Hatzair, qui suivait un programme non marxiste, sioniste et socialiste. Hapoel Hatzair était un groupe pacifiste et antimilitariste, qui a coopéré pour créer l' »Organisation générale des travailleurs hébraïques » – la Histadrout – qui a déclenché avec un seul message, lundi matin, la grève économique quasi totale en Israël.
- Ratz, le Mouvement pour les droits civiques et la paix, très à gauche, et qui a disparu en 1997 en fusionnant avec le Meretz.
- Meretz, à l’extrême gauche du paysage politique israélien, Meretz est social-démocrate et laïque, membre de l’internationale socialiste, et du parti socialiste européen. Le parti a été créé en 1992 par la fusion de Ratz, Mapam et Shinui, et a connu son apogée entre 1992 et 1996, pour disparaître de la Knesset lors des dernières élections de novembre 2022.
Et enfin, toujours présent à la Knesset, - Havoda, membre de l’Alliance progressiste internationale, membre observateur du parti socialiste européen, membre jusqu’en 2020 de l’international socialiste. Parti socialiste issu de Mapai, Ahdut HaAvoda et Rafi, dont tous les Premiers ministres en étaient issus jusqu’en 1977.
Je ne vous fais pas un dessin : si vous recherchez les noms des membres de ces partis, vous retrouverez leurs enfants, petits enfants, arrières petits enfants, neveux, nièces, gendres et proches, dans tous les rouages, à tous les postes clefs, dans toutes les banques, les grandes entreprises, anciennes et high tech, et les grands corps administratifs et institutionnels de la société israélienne.
Ils représentent la force non démocratique du pays.
Ils ont démontré, lundi 27 mars 2023, qu’ils étaient plus forts que la droite, plus forts que la majorité des Israéliens, plus forts que la démocratie, et bien entendu, ne me demandez pas si les juges à la Cour suprême, qui se sont placés au dessus des lois, sont issus de ces mouvements, la réponse risquerait de vous irriter.
Ils ont les clefs du pays, et il faudra une intelligence stratégique surhumaine pour les vaincre et faire d’Israël un Etat démocratique.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Une intelligence stratégique surhumaine ? C’est vrai que humainement personne absolument personne ne pourra les déloger. Après ce qu’on a vu hier !!
Mais justement, en matière de surhumain, j’en connais UN qui est pour la justice. Patientons encore un peu. Hachem va nous sortir de là.
Déçue, très déçue d’Israël !
En fait, quelles est la différence entre la FRANCE et ISRAEL ?
A quoi cela sert-il de faire son Alya si c’est pour rencontrer en ISRAEL le même genre de problème qu’en FRANCE, c’est à dire la pourriture du pays par les gauchistes ?
Ces-dits gauchistes ont-ils à l’esprit qu’il s’agit de la survie d’ISRAEL ?
Ils sont hermétiquement sourds et ne veulent rien entendre.
Ceci ne doit pas nous décourager. L’effronterie et le culot dont ils font preuve ne font que nous servir d’exemples .
Telle que présentée aujourd’hui dans l’actualité, c’est la gauche qui tient tous les rouages de la société et comme partout où elle est installée avec le meme concept, elle a un pouvoir de nuisance extraordinaire, sans se préoccuper des consequences désastreuses de l’image d’un pays démocratique qui ne l’est pas finalement. Je souhaite à Netanyahou et à tout son gouvernement de réussir cette transition et surtout je leur souhaite beaucoup de courage.
On s’aperçoit que de nombreux pays veulent s’émanciper du gouvernement des juges.
J’ai également l’impression que le fameux « illibéralisme », que tant condamne, n’est qu’un chemin politique, plus ou moins maladroit, pour revenir à une véritable démocratie.