Trump au pied du mur : le Hamas rejette la résolution de l’ONU

Le Hamas a dénoncé la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui adopte formellement le plan de paix du président Donald Trump, et a rejeté les demandes de désarmement.

Selon le mouvement terroriste, la décision instaure une tutelle internationale sur la bande de Gaza [c’est vrai, la Force internationale composée de 20 000 hommes de pays approuvés par Israël – donc pas de Turquie – et dirigée par Donald Trump] et crée un mécanisme destiné à aider « l’occupation » à atteindre des objectifs qu’elle n’a pas pu réaliser pendant la guerre [c’est en partie vrai : Netanyahou a promis que le Hamas serait désarmé et qu’il ne représenterait plus une menace pour Israël après la guerre, et que ni le Hamas, ni l’Autorité palestinienne ne gouverneront Gaza, ce que stipule clairement la résolution 2803].

Le Hamas affirme que la force de stabilisation, en visant à désarmer la bande, la transformerait en partie au conflit au profit d’Israël [c’est encore vrai, j’ai montré que les articles de la résolution favorisent Israël] ; que les armes de la résistance sont légitimes et relèvent d’une affaire interne palestinienne ; et que l’aide humanitaire risquerait d’être utilisée comme instrument de coercition [c’est exact encore, l’aide est dépendante du désarmement du Hamas].

Le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a précisé que le mouvement n’avait accepté que le cadre général et surtout la première phase du plan américain, notamment l’échange de prisonniers, et avait déclaré que la seconde phase exigeait des discussions sur des questions explosives.

Là encore, Qassem dit vrai.

Le Hamas a signé en Egypte la première phase du plan après des négociations indirectes, mais Qassem a clairement indiqué que le Hamas insistait sur certaines conditions pour la deuxième phase : plus précisément, un échange d’otages contre des prisonniers, le retrait total d’Israël de Gaza et la garantie qu’il n’y aurait pas de retour à la guerre.

Il a également fermement rejeté l’idée que le Hamas soit contraint de désarmer. Selon Newsweek, le Hamas a affirmé que dans la deuxième phase, le plan de Trump exigeait qu’il rende ses armes, une demande à laquelle il s’oppose fermement.

La suite

Comme je l’explique en détail dans mon analyse, la résolution 2803 est une bénédiction pour Israël. Pour entrer dans le détail, et sur le sujet précis du rejet par le Hamas, la résolution ne prévoit pas le retrait immédiat de Gaza.

  1. Pour commencer, et c’est le point le plus immédiat, la résolution lie le retrait d’Israël à des critères : « normes, étapes et délais » liés à la démilitarisation de Gaza. Par conséquent, elle n’appelle pas à un retrait total et immédiat d’Israël : Israël peut même conserver une « présence sécuritaire dans le périmètre » même après le début de son retrait.
  2. Étant donné que la résolution charge explicitement les ISF (Forces internationales de stabilisation) de démilitariser Gaza (donc, désarmer les terroristes), le refus du Hamas de déposer les armes le place en contradiction directe avec le mandat des ISF, lequel est dirigé par le président Trump.

Il s’agit là du premier test pour le président Trump dans le dossier Gaza

Rien de tout ceci ne surprendra personne. La presse va défendre les arguments du Hamas, comme toujours. Les opposants au plan vont lui faire dire l’inverse de ce qui est écrit. Les médias de gauche prétendent que Trump veut renoncer au désarmement afin de passer plus vite à la phase 2, et il y a même des sionistes de droite pour les croire. (Qu’ils m’expliquent alors pourquoi le plan de Trump ne prévoit pas le retrait de Tsahal tant que le désarmement n’est pas terminé).

Trump et Netanyahou, et les officiels ayant participé aux discussions bilatérales entre les deux alliés, ont prévu le coup. C’est pourquoi le Conseil de sécurité ne demande pas le retrait immédiat de Tsahal de Gaza.

Nous ne sommes pas prêts de voir Tsahal quitter Gaza. En revanche, nous pourrions assister à une situation inédite où sous les pressions de Trump, Tsahal s’engage plus vigoureusement que jusqu’à présent dans ses opérations contre les terroristes. Pourquoi ceci plutôt que l’enlisement ? Parce que souvenez-vous, Trump a plusieurs fois incité Israël à en terminer rapidement avec cette guerre.

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24/7.org

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