De nombreuses décisions prises par les hauts responsables des administrations israéliennes, y compris la Haute Cour, semble aller contre l’idée du sionisme et contre l’Etat juif. La raison est le post-sionisme, une idéologie issue de la gauche, née fin du 20e siècle.
Le post-sionisme est un terme utilisé pour décrire un ensemble de démarches intellectuelles et politiques progressistes et inclusives. Elles ont émergé en Israël et au sein de la diaspora juive dans les milieux de gauche. Le post-sionisme représente un virage à 180° par rapport à l’idéologie sioniste traditionnelle, qui met l’accent sur l’établissement et le maintien d’un État juif en Israël.
Le post-sionisme critique les aspects typiques du sionisme traditionnel, notamment la notion nationaliste et ethnocentrique. Il cherche à remettre en question et à reconsidérer diverses composantes du récit sioniste et ses implications pour la société israélienne, la politique et évidemment, accordent une place privilégiée aux Arabes dans le conflit israélo-palestinien.
Les principales caractéristiques et idées associées au post-sionisme sont les suivantes :
- Analyse critique de l’histoire et de l’idéologie sionistes :
Les post-sionistes examinent de façon critique l’histoire et les principes fondateurs du sionisme. Ils remettent en question la notion d’un État juif. Il refusent l’idée de droits exclusifs pour les citoyens juifs (droit au retour, citoyenneté automatique offerte aux juifs, mariage religieux, droit immobilier) destinés à préserver la judéité du pays, et dénoncent les conséquences de cette idéologie sur les populations non juives, en particulier les Arabes, et les migrants et réfugiés non-juifs. - Plaidoyer pour le pluralisme et l’égalité :
Les post-sionistes plaident pour une société plus inclusive, en promouvant l’égalité des droits et des chances pour tous, quelle que soit leur ethnie ou leur religion. Ils remettent en cause l’idée d’un État juif et appellent à un Israël laïc, plus démocratique et multiculturel.
Ils plaident pour le passage de l’État juif à un État laïque plus conforme au modèle laïque et multiculturel observé dans certains pays européens. - Promotion des droits de l’homme et de la justice sociale sur le modèle inclusif et progressiste :
Les post-sionistes soulignent l’importance des droits de l’homme et de la justice sociale sur la base de la discrimination positive. Ils plaident pour un traitement privilégié des Arabes, notamment en dénonçant ce qu’ils appellent l’occupation (ils rejettent les avantages donnés aux juifs par l’OLP dans les accords d’Oslo et revendiquent le respect par Israël des avantages donnés aux Arabes), les villes pionnières (pourtant construites dans la zone C) et le sort des réfugiés palestiniens dont ils acceptent le narratif palestinien plutôt qu’Israël. - Reconnaissance de l’identité et des droits arabes :
Les postsionistes reconnaissent l’existence et les droits du peuple arabe, et certains plaident pour un État binational ou deux États comme moyen de régler le conflit israélo-palestinien. - Réinterprétation de l’identité juive :
Les post-sionistes encouragent une interprétation plus large et plus inclusive de l’identité juive qui englobe diverses perspectives culturelles, religieuses et historiques, remettant en question la notion d’une identité juive unique basée sur la halacha.
Il est important de noter que le post-sionisme est un mouvement complexe et évolutif, et que tous les individus ou groupes au sein de ce mouvement ne partagent pas tous les mêmes points de vue ou objectifs.
En revanche, le « post-sionisme » est critiqué parce qu’il englobe des idées et des approches contradictoires entre elles.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org