La Maison Blanche et le Département d’Etat ont dit au gouvernement israélien qu’ils n’étaient pas à l’origine de la décision du FBI d’ouvrir une enquête sur le meurtre de la journaliste américano-arabe Shireen Abu Akleh, ont déclaré trois responsables israéliens et américains à Axios.
La décision du FBI est sans précédent puisque des dizaines de journalistes, hélas, sont tués chaque année pendant leurs reportages, sans qu’aucune voix internationale ne se lève, et aucune enquête n’est engagée. Elle a conduit à une très vive réaction des autorités israéliennes et un refus total d’autoriser une telle enquête, une réaction surprenante même, de la part du Premier ministre israélien Yair Lapid, et surtout du ministre Gantz, qualifié pour l’occasion “d’inhabituellement courageux”.
Cette réaction a incité l’administration Biden a faire marche arrière. Pour s’en sortir, elle a déclaré que “la décision du FBI d’ouvrir une enquête a été prise avant les élections du 1er novembre en Israël”, et sans que la Maison-Blanche soit au courant.
Une fois prévenus, Israël a demandé à l’ambassadeur des États-Unis en Israël, Tom Nides, de leur fournir davantage d’informations sur cette décision, et Nides a répondu qu’il n’était pas au courant de l’enquête et qu’il allait se renseigner.
Les responsables israéliens ont déclaré à Axios que le conseiller à la Sécurité nationale israélien Eyal Hulata, l’ambassadeur aux États-Unis Mike Herzog et Alon Ushpiz, le directeur général du ministère des Affaires étrangères, ont appelé leurs homologues de l’administration Biden et exigé une explication.
“Nous avons parlé à tous les responsables de l’administration Biden avec lesquels nous travaillons et nous leur avons fait comprendre à quel point nous étions furieux”, a confié un haut fonctionnaire israélien au journaliste du média américain de gauche.
- Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a eu un entretien téléphonique très ferme avec un très haut responsable américain et il a fait clairement savoir qu’Israël ne coopérerait en aucune façon avec l’enquête du FBI, ont déclaré les responsables israéliens.
- Yair Lapid a déclaré dans un communiqué :
« Tsahal est une armée morale et éthique. Les soldats des FDI et leurs commandants défendent l’État d’Israël. Tsahal enquête de manière approfondie sur tout événement irrégulier et s’engage à respecter les valeurs et les lois de la démocratie.
Nos soldats ne feront pas l’objet d’une enquête du FBI ou de tout autre pays ou entité étrangère, aussi sympathique soit-elle.
Nous n’abandonnerons pas nos soldats aux enquêtes étrangères. Nous avons fait part de notre vive protestation aux États-Unis. »
Puis les responsables israéliens ont déclaré avoir fortement encouragé l’administration Biden à “régler la situation” avant que l’enquête ne soit divulguée à la presse, avertissant qu’une fois la nouvelle de l’enquête rendue publique, la situation se transformerait en une crise bilatérale.
Ce serait à ce moment là, selon des responsables américains et israéliens, que la Maison-Blanche et le Département d’État auraient avouer au gouvernement israélien qu’ils n’avaient pas été informés de la décision du DOJ concernant l’enquête, confirmant que Joe Biden ne contrôle vraiment rien dans son pays : ni l’inflation qui explose, ni sa frontière sud qui a laissé passé plus de clandestin que jamais dans l’histoire, ni la criminalité incontrôlée dans les grandes villes, ni donc son administration, qui attaque son plus proche allié à son insu.
Ils ont tenté d’affirmer que la décision indépendante du ministère de la Justice américain n’était pas motivée par une décision politique, ce qui est difficile à croire, puisqu’aucune enquête de ce genre n’a jamais été déclenchée auparavant.
La crise déclenchée par le projet d’enquête du FBI sera désamorcée par le nouveau gouvernement Netanyahou, qui devrait avoir une politique beaucoup plus ferme.
Les responsables israéliens disent qu’ils ne pensent pas que l’enquête débouchera sur une réalité, et qu’elle restera comme une trace noire, un geste symboliquement hostile du FBI que les Israéliens, qui n’ont pas la mémoire courte, n’oublieront pas.
A titre de comparaison, afin de bien montrer l’insolence du deux poids deux mesures du département de la Justice, Ari Fuld, un Américain défenseur passionné d’Israël et patriote américain a été brutalement assassiné en 2018 par un terroriste de l’Autorité palestinienne sans que le FBI ne déclenche la moindre enquête.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org