Ronen Bergman, de Ynet, décrit comment les relations entre Israël et les États-Unis se sont gravement détériorées depuis l’arrivée de l’administration Biden, et les responsables israéliens sont inquiets.
- L’annonce par les États-Unis de l’inscription sur une liste noire de deux entreprises israéliennes de cybersécurité, NSO Group et Candiru, a été faite sans qu’Israël n’en soit averti à l’avance, et il s’agissait clairement d’un message adressé non pas aux entreprises, mais à Israël lui-même.
De plus, le ministère américain du Commerce, qui a pris la décision, n’a pas répondu aux appels ou aux emails des responsables israéliens pour expliquer comment cela s’est passé.
Selon Bergman, les responsables israéliens de la Sécurité sont tellement choqués par cette décision, la façon dont elle a été prise, et d’autres mesures prises par l’administration Biden, qu’ils ont même émis l’idée impensable de ne pas partager des renseignements essentiels avec les États-Unis.
Cela semble peu probable, bien sûr.
Comme l’explique Bergman, les services de Renseignement israéliens ont sauvé la vie de centaines de soldats américains en prévenant à l’avance deux attaques majeures contre des bases américaines – une attaque majeure au missile contre la base d’Ain al-Assad en Irak en janvier 2020 et l’attaque au drone armé contre la base d’Al-Tanf en Syrie en octobre 2021.
Bergman a analysé qu’une grande partie de l’animosité des responsables de Biden envers Israël provient de leur haine de Donald Trump, et d’une méfiance réflexe envers toute personne alliée à Trump. Les meilleurs analystes américains ont tous confirmés cette haine viscérale qui pousse Biden a détruire tout ce que Trump a accompli, au prix des désastres actuels.
Dans le même temps, l’administration Biden ne comprend pas la position d’Israël sur l’Iran, et ce que les responsables israéliens de la Défense et du renseignement considèrent dans leur ensemble comme des lignes rouges dans les relations avec l’Iran.
« En fin de compte, les Israéliens vont jouer le jeu », a déclaré un responsable de Biden à Bergman, et cette incompréhension fondamentale de certains compromis de Naftali Bennett fait partie du problème.
- Les autres signes d’une relation qui s’effiloche sont apparus en mars, lorsque le département d’État est revenu sur l’annulation par l’administration Trump des sanctions contre l’Israélien Dan Gertler, un homme d’affaires corrompu dont les liens en Afrique l’ont rendu riche, mais qui était également reconnu comme utile à la fois pour Israël et pour la sécurité nationale américaine.
Là encore, la décision a été annoncée sans consultation préalable d’Israël, et était apparemment plus motivée par le désir de renverser tout ce que l’administration Trump a fait que de réfléchir à la façon dont elle affecte les alliés des États-Unis. - Quelques jours plus tard, l’administration Biden a divulgué au Wall Street Journal et au New York Times qu’Israël attaquait des pétroliers iraniens en route vers la Syrie.
Ces fuites contenaient des informations top secrètes en provenance d’Israël et ont été perçues comme un message de l’administration Biden demandant à Israël de cesser ces attaques, alors qu’il tentait de relancer les négociations avec l’Iran sur l’accord nucléaire. - En avril, Israël est parvenu à détruire de nombreuses centrifugeuses à Natanz, en Iran, provoquant la colère de William Barnes, chef de la CIA, qui a appelé Yossi Cohen, alors chef du Mossad, pour demander que les États-Unis soient prévenus plus tôt de ce genre d’opérations.
Cohen a expliqué que la décision d’appuyer sur le bouton ne permettait parfois pas ce luxe, mais a promis de garantir une plus grande transparence à l’avenir. - Peu de temps après, Israël a demandé que les États-Unis envoient leurs experts de l’Iran en Israël pour examiner des informations détaillées sur l’Iran.
Biden a accepté mais la rencontre n’a jamais eu lieu. - Enfin, les responsables israéliens ont été étonnés de constater qu’après avoir semblé être sur la même longueur d’onde en ce qui concerne les négociations avec l’Iran, l’administration Biden a commencé à s’orienter vers le pire des scénarios – un assouplissement des sanctions contre l’Iran en échange d’une promesse de réduction mineure des activités d’enrichissement iraniennes, là encore sans consulter Israël au préalable.
L’administration Biden semble vouloir faire disparaître la question de l’Iran pour pouvoir se concentrer sur la Chine, ignorant que pour Israël, l’Iran est le problème majeur et non quelque chose à balayer sous le tapis.
Les dirigeants israéliens sont frustrés par le fait que, même après la preuve de l’implication de l’Iran dans des attaques contre des bases américaines, les États-Unis se sont abstenus de blâmer publiquement l’Iran, préférant apparemment faire tout ce qui est nécessaire pour relancer les négociations nucléaires, quel que soit le prix.
L’Iran comprend le message selon lequel il peut augmenter la pression et les États-Unis ne réagiront pas, tout comme l’Europe a cédé et est restée dans le JCPOA même si l’Iran le viole quotidiennement.
- Les choses n’ont cessé d’empirer, avec la débâcle d’Israël qui a mis hors la loi six ONG, sans en avertir les États-Unis à l’avance.
- Puis il y a eu l’abstention du vote des Etats-Unis à l’ONU. L’administration Biden s’est abstenue lors d’un vote sur une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies intitulée « Assistance aux réfugiés palestiniens » qui affirme le « droit au retour » des Palestiniens.
Tous ces événements sont les signes d’un manque fondamental de compréhension entre la superpuissance mondiale et la superpuissance régionale du Moyen-Orient.
Si les États-Unis et Israël ne parviennent pas à s’entendre, la probabilité d’une guerre entre Israël et l’Iran augmentera. Biden mangera des glaces et les journalistes lui demanderont quel parfum il a choisi.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
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Source : https://www.yediot.co.il