Robert Kennedy Jr. vient d’apporter son soutien à Donald Trump pour les élections présidentielles de novembre. Sa famille est furieuse. Les démocrates paniquent parce que Kennedy attire un public d’indépendants qui pourraient voter démocrate ou républicain, ainsi que des électeurs plutôt hostiles à la rhétorique flamboyante et un peu marseillaise sur les bords de Donald Trump.
Il répond ici aux questions des journalistes de Breaking Point. Et je dois dire que sur le sujet, il est extrêmement solide dans ses arguments, et ses connaissances approfondies inspirent le respect. Quel politicien en France en sait autant ?
RFK Jr. is based on Israel vs Hamas. pic.twitter.com/MzMO9h1AN6
— Liz Wheeler (@Liz_Wheeler) August 25, 2024
« Le Hamas est une entreprise criminelle. Et lorsque vous parlez de solutions pour le peuple palestinien, la vérité est que le peuple palestinien est sans doute le plus choyé de l’histoire par les organisations d’aide internationale. »
- Mais même avant cette guerre, 78 % des habitants de Gaza disaient qu’ils n’avaient pas assez à manger. Pourquoi pensez-vous que cela soit le cas ? Israël ne devrait-il pas porter une part de responsabilité ?
RFK JR.: Tout d’abord, Israël n’a aucune obligation de les soutenir. Israël a construit 3 000 serres, les a offertes à Gaza et a même proposé de reconstruire le port pour faire de Gaza le « Singapour de l’Ouest ». Mais le Hamas a refusé. Ils ne voulaient pas de l’argent ou des idées d’Israël.
- Mais pourquoi ?
Parce que la Hamas contrôle l’aide que reçoit Gaza, qui est plus de 10 fois supérieure à l’aide par habitant accordée à l’Europe après le Plan Marshall. Gaza a reçu 8 300 dollars par habitant, alors que l’Europe a été reconstruite avec 621 dollars par habitant. Mais au lieu d’investir cet argent dans les infrastructures, le Hamas le vole. Les cinq principaux dirigeants du Hamas sont des milliardaires. Selon Forbes, Ismail Haniyeh possède 5 milliards de dollars.
- Alors, Bobby…
Attendez, laissez-moi finir. Ce n’est pas la faute d’Israël si Gaza est frappée par la pauvreté. Gaza aurait pu être l’un des endroits les plus riches de la Méditerranée, mais le Hamas a choisi une autre voie.
- Mais Israël contrôle tout ce qui entre et sort de Gaza. Ils n’ont aucun contrôle sur leur propre territoire.
Krystal, pourquoi insistez-vous pour blâmer Israël au lieu de blâmer Hamas ?
- Je blâme le Hamas, mais ce n’est pas l’argent de nos impôts qui les finance. Ils financent le gouvernement de Netanyahou, qui utilise des bombes pour cibler la population.
La plupart de nos impôts servent à financer les systèmes de défense israéliens, comme le Dôme de fer. Depuis 16 ans, Israël et les États-Unis dépensent des sommes considérables pour éviter une invasion terrestre de Gaza, alors que le Hamas tire 2 000 roquettes par an et envoie des kamikazes. Israël a dû « tondre la pelouse » à cinq reprises, c’est-à-dire qu’il est allé à Gaza, a signé des accords de paix avec le Hamas et, à chaque fois, le Hamas les a violés.
- Mais Israël tue aussi des Palestiniens sur la Rive gauche du Jourdain [Westbank en anglais].
Si le Mexique nous attaquait et que nous construisions une clôture pour nous protéger, nous reprocheriez-vous de riposter contre le Mexique ? J’ai l’impression que vous blâmez toujours Israël au lieu de tenir Hamas pour responsable du conflit.
Il faut absolument lire le discours d’anthologie prononcé par KENNEDY en Floride la semaine dernière pour expliquer son rejet des Démocrates et son ralliement à Trump. C’est l’un des discours les plus marquants de toute ma vie :
https://youtu.be/n15oCfLdmXI?t=3
Allons, allons !
Préférer les explications de T. KENNEDY, plutôt que celles, qualifiées de « marseillaises », de TRUMP, c’est subjectif.
Nous préférons TRUMP qui ni carrément la pire invention antijuive depuis les nazis, celles du peuple de déchets…
Kennedy n’est pas quelqu’un sur qui on peut compter. Démocrate défenseur des théories du réchauffement, maintenant pro-Trump : pas très solide, mais on ne va pas cracher sur les voix qu’il va apporter à Trump.
Et concernant Trump, je le suis de très près depuis 2016 : j’ai regardé en direct ses réunions politiques, ses discours, les primaires républicaines, puis les débats présidentiels ; j’ai traduit et publié ses principaux et importants discours, dont celui de Pologne ; j’ai publié quotidiennement « les 100 premiers jours de la présidence de Trump » ; j’ai réalisé un dossier sur ses réalisations politiques ; j’ai couvert toutes ses opérations de politique étrangère ; j’ai débunké les Fake News et mensonges contre lui : j’ai rapporté la réalité des propos qu’il a tenu lorsque ceux-ci ont été déformés par les médias (il n’a pas dit qu’il faut s’injecter de l’eau de Javel contre le Covid, ou, pour Charlottesville, il n’a pas dit que les néo-nazis sont des gens biens…).
Et j’affirme solidement que Trump ne ment pas, mais qu’il lui arrive souvent d’exagérer – ce que j’appelle « comme un marseillais ». Il dira par exemple que le public à ses rassemblements est « le plus important jamais vu », ou que « des millions de votes illégaux ont été enregistrés lors de l’élection présidentielle de 2016 ». Trump a dit récemment que plus de 15 millions de personnes ont franchi illégalement la frontière pendant le mandat du président Biden – la réalité, qui est déjà dramatique, c’est 12 millions… etc.
Oui. Il est pénible, Donald, à toujours prêter le flanc par ses rodomontades brouillonnes, mais il a bon fond.
Quant à RFK, ben il est bizarre, quand même, et ce qu’il a fait de mieux, c’est de montrer que de petits candidats peuvent triompher des obstacles légaux et juridiques ; reste les obstacles médiatiques, jusqu’ici insurmontables.
Le nouveau soutien Tulsi Gabard paraît encore plus pourri et intéressé, ayant anciennement été soutien de Bernie Sanders… Mais ça peut être une personne qui a ouvert les yeux d’un coup.
Et puis sinon, surtout, trois remarques :
1) Merci pour le travail d’information/réinformation accompli ;
2) Merci pour le travail d’information/réinformation accompli ;
3) Merci pour le travail d’information/réinformation accompli.
Et je n’exagère pas comme un Marseillais.