Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est adressé dimanche soir à 129 ministres et législateurs israéliens lors d’un discours en direct par Zoom à la Knesset depuis son refuge à Kiev. Il a plaidé pour une aide militaire accrue, des sanctions contre la Russie et une absorption plus importante des réfugiés.
« La solution finale est maintenant dirigée contre nous », a déclaré Zelensky.
« Notre peuple erre maintenant dans le monde, à la recherche d’un endroit, tout comme vous avez erré autrefois… à la recherche de la sécurité, en essayant de rester en vie, et en paix. Exactement ce que vous avez cherché », a-t-il déclaré, comparant la situation des Ukrainiens attaqués par la Russie à celle des Juifs d’Europe pendant l’Holocauste.
Il a poursuivi en admonestant l’État juif.
« Pourquoi demandons-nous encore aux pays de nous aider ? C’est vous que je regarde. Qu’est-ce que c’est ? De l’indifférence ? Vous restez assis sur la barrière ? Je vous laisse une question ouverte à laquelle vous devez répondre.
« L’indifférence tue. Les calculs et les intérêts tuent. Vous pouvez naviguer entre les intérêts, mais pas entre le bien et le mal », a-t-il déclaré.
« Je suis sûr que vous ressentez notre douleur, mais pouvez-vous expliquer pourquoi nous attendons toujours… votre aide… alors que d’autres pays apportent leur aide ? Pourquoi l’aide israélienne, ou même les permis d’entrée, n’arrivent pas ? »
Je ne suis pas surpris. Vous non plus. Tout le monde s’attendait à ce que Zelensky compare la situation de son pays envahit par le va-t’en-guerre Poutine à la Shoah. Le nazisme et l’antisémitisme, qui servent de prétexte et de propagande à tout bout de champ, sont omniprésents dans la bouche des deux camps.
Dans le Jerusalem Post, Lahav Harkov affirme que le dirigeant ukrainien a frappé « la mauvaise note pour amener la Knesset à son côté. »
« J’apprécie le président de l’Ukraine et je soutiens le peuple ukrainien dans son cœur et dans ses actes, mais il est impossible de réécrire la terrible histoire de l’Holocauste », a tweeté le ministre des Communications Yoaz Hendel.
Une déformation totale de l’histoire
« Pourquoi Israël n’a-t-il pas fait pression sur la Russie ? Vous devez fournir des réponses et ensuite vivre avec ces réponses, a lancé Zelensky aux députés en forme de défi. Il y a quatre-vingts ans, nous avons sauvé des Juifs. Parmi nous, il y a des Justes parmi les Nations. Maintenant, vous aussi, en Israël, vous avez le choix. »
- Il y avait environ 40 millions d’Ukrainiens lorsque l’Allemagne nazie a envahi l’Union soviétique en 1941.
- Entre 1,2 et 1,6 million de Juifs ont été assassinés au cours des années suivantes, avec la collaboration enthousiaste de la grande, très grande majorité des civils ukrainiens.
- L’Ukraine dans son ensemble s’est réjouie de voir l’extermination de ses Juifs.
- Le nombre de justes ukrainiens parmi les nations qui ont sauvé des Juifs, selon Yad Vashem : 2,619. Pour comparaison : en Belgique : 1751 ; Aux Pays-Bas : 5778 ; En Pologne : 6992 ; En France : 4099. Et en Russie, que les poutinistes admirent : 209.
« Nous avons sauvé des Juifs » devrait plutôt être « nous avons exterminé des Juifs. »
« Si le discours de Zelensky avait été prononcé « en temps normal, nous aurions dit qu’il était à la limite de la négation de l’Holocauste », a déclaré le député du Likoud Yuval Steinitz.
« Cependant, aussi difficile que soit la situation actuelle pour le peuple ukrainien assiégé, la comparer à l’Holocauste est une « distorsion totale de l’histoire ».
« Il en va de même pour l’affirmation selon laquelle les Ukrainiens ont aidé les Juifs pendant l’Holocauste », a-t-il poursuivi. « La vérité historique est que le peuple ukrainien ne peut pas être fier de son comportement pendant l’Holocauste envers les Juifs. »
Cependant, a-t-il ajouté, Israël doit poursuivre son aide humanitaire aux Ukrainiens pendant leurs souffrances et prier pour qu’elles prennent fin.
« Rien de tout cela ne change le fait que, malgré l’utilisation scandaleuse de l’Holocauste, nous devons poursuivre l’aide humanitaire aux citoyens de l’Ukraine qui souffrent de la guerre et prier pour qu’elle prenne fin », a-t-il ajouté.
Simcha Rothman, avec l’humour juif ashkénaze acide, a bien montré l’ironie du discours du président ukrainien :
« Si la traduction que j’ai entendue est exacte, Zelensky nous a demandé de traiter les Ukrainiens comme ils nous ont traités il y a 80 ans. Je suis désolé, mais je pense que nous devrons rejeter cette demande. Après tout, nous sommes une nation morale », a ironisé le député sioniste religieux Simcha Rothman.
D’autres législateurs, cependant, ont réagi différemment
« Les mots de Zelensky percent le cœur. La nation ukrainienne a été attaquée, la démocratie ukrainienne a été attaquée, ils sont dans une grande détresse. Nous avons l’obligation humaine, juive et israélienne de les aider », a déclaré le ministre de la Diaspora Nachman Shai, qui n’a pas oublié de faire une récupération politique de la situation, et attaquer la ministre Ayelet Shaked.
« Notre aide aux frontières de l’Ukraine et à l’intérieur du pays est impressionnante. Nous devons également assurer l’asile aux réfugiés. Nous avons fait et continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir », a-t-il ajouté.
Les mots de Lapid, le ministre des Affaires étrangères, ont été assez insipides :
« Je réitère ma condamnation de l’attaque contre l’Ukraine et remercie le président Zelensky d’avoir partagé ses sentiments et la détresse du peuple ukrainien avec les membres de la Knesset et du gouvernement », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid dans un communiqué.
« Nous continuerons à aider le peuple ukrainien autant que nous le pouvons, et nous ne tournerons jamais le dos à la détresse de personnes qui connaissent les horreurs de la guerre. »
Réactions négatives dans les médias israéliens, de gauche comme de droite
- L’animateur de 103FM Radio Yinon Magal a tweeté :
« Monsieur, les Ukrainiens nous ont assassinés, violés et maltraités pendant des siècles. Nous n’avons pas oublié qu’il y avait 2 673 Justes parmi les nations ukrainiennes, et pour les honorer, je ne vais pas continuer. »
- Le commentateur de Kan 11, Shmuel Rosner :
« Quel était le but de ce discours, réprimander Israël ? Lui faire honte ? Faire en sorte que le peuple oblige ses dirigeants à changer de politique ? Si c’est ce qu’il avait l’intention de faire, il s’est trompé dans ses calculs ».
- L’analyste politique de News12, Amit Segal, a écrit :
« Le discours de Zelensky n’avait qu’un seul but : détourner le navire israélien en direction de l’Ukraine, mais cette tentative ne marche pas bien pour le moment. Israël a l’intention de poursuivre sa médiation, probablement moins en raison de l’espoir qu’elle contribuera à mettre fin à la guerre en Europe qu’en raison de l’hypothèse selon laquelle il est toujours utile à Israël d’éviter une adhésion complète au bloc occidental. La colère de Poutine est toujours plus efficace que celle de Zelensky. »
Une opinion publique plutôt soudée
Le public israélien, dans sa grande majorité, ne croit pas que la politique de son gouvernement sur l’Ukraine soit mauvaise. Il peut y avoir, et il y a des différends entre la gauche et la droite sur le nombre de réfugiés non-juifs et non-admissibles selon la Loi du Retour, à admettre, ainsi que sur la durée de leur séjour, mais rares sont ceux à part à l’extrême gauche, qui suggèrent qu’Israël devrait ignorer ses propres intérêts de sécurité et attaquer frontalement le président Vladimir Poutine.
Cependant, il est remarquable de noter que la plupart des députés de la Joint List arabe ont boycotté le discours par zoom du président ukrainien, et ce pour des mauvaises raisons : la faction communiste du parti est toujours pro-URSS.
Mea culpa maladroit de Zelensky
Finalement, dans la nuit de lundi à mardi, Zelensky a fait marche arrière sur Telegram, en disant qu’il « apprécie les efforts du Premier ministre Bennett. »
Zelensky a précisé qu’il « comprenait » la politique israélienne.
« Bien sûr, il [Israël] a ses propres intérêts, pour protéger ses citoyens. Nous comprenons tout cela », a-t-il déclaré. « Bennett essaie de trouver un moyen de tenir des pourparlers à Jérusalem et nous lui en sommes reconnaissants. »
Quelqu’un lui a soufflé à l’oreille qu’il a fait un bide. Je ne dirais pas mieux vaut tard que jamais, car les Israéliens n’avaient pas besoin de son discours pour apporter leur aide morale et humanitaire. Et pas besoin de Zelensky, qui et juif, pour réécrire l’histoire : les Israéliens ont entendu, ces derniers temps, les élites juives françaises traiter Eric Zemmour d’antisémite, et ils ne perdent pas le nord.
Lundi matin, Lapid, ainsi que le Premier ministre Naftali Bennett assisteront à la cérémonie de départ de la délégation d’aide qui établira en Ukraine l’hôpital de campagne de 6,4 millions de dollars, nommé d’après Golda Meir.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Moins de paroles et plus d’actes,
après on tranchera sur l’utile et l’inutile.
Question d’urgence !
Beaucoup de comédie en Ukraine,
mais ce n’est pas Zelinsky qui dirige
le balai des ombres mafieuses…
Faudrait tourner son regard vers Biden and Co !
Que se passe-t-il en Ukraine depuis l’époque Obama et Biden dans le sillage?
Au fait, si on reparlait d’Uranium One ???
Hum faire du business en Ukraine, et puis, effacer les traces…
Cela vaut-il une guerre ? Une trop grosse guerre ?
Parce que les traces sont trop grosses !?
Tous les chacals sont là, prêts pour la curée.
La guerre les fait saliver,
Cela sent le complexe militaro-industriel à plein nez.