La puissance militaire du Hezbollah a été vaincue dans la bataille contre Israël et, par conséquent, son pouvoir politique et son statut au Liban subissent désormais une érosion significative, comme le révèlent la nomination du président et du nouveau Premier ministre.
Maintenant, le Hezbollah se réveille de sa gueule de bois et découvre qu’ils ont mal à la tête, que la réalité n’est plus ce qu’elle était, que l’Iran ne peut plus leur livrer d’armement et d’argent en passant par la Syrie, et que le changement est très difficile pour eux.
Au Liban, il y a ceux qui comblent rapidement et avec grand plaisir le vide créé par l’affaiblissement du Hezbollah. C’est certainement gratifiant, même s’ils se mentent (pas plus que les idéologues occidentaux) en « oubliant » qu’ils doivent ça à Israël.
Évolution politique
- Nomination de nouveaux dirigeants
Joseph Aoun élu président du Liban, ce qui met fin à une vacance de plus de deux ans. Il a ensuite nommé Nawaf Salam, un diplomate et ancien président de la Cour internationale de justice, comme nouveau Premier ministre. Cette nomination a été largement soutenue par des groupes politiques opposés au Hezbollah, ainsi que par des acteurs internationaux tels que l’Arabie saoudite et les États-Unis. - Réactions du Hezbollah
La nomination de Salam a été perçue comme une menace par le Hezbollah et ses alliés, qui se sont abstenus de soutenir un candidat pour le poste de Premier ministre. Mohammed Raad, un responsable du Hezbollah, a exprimé publiquement les préoccupations de son organisation concernant l’avenir politique du pays et a critiqué la direction actuelle pour avoir « coupé » les ponts avec le groupe terroriste.
Impact de la guerre : le démantèlement du Hezbollah ?
- Conséquences militaires et politiques
Le conflit avec Israël a affaibli le Hezbollah tant sur le plan militaire que politique. Les pertes humaines au sein de ses rangs ont été significatives, et l’accord de cessez-le-feu stipule que le groupe doit se retirer de certaines zones frontalières jusqu’au nord du Litani, ce qui remet en question sa capacité à justifier son existence en tant que force de « résistance » contre Israël. Des analystes estiment que cette situation pourrait ouvrir la voie à un démantèlement partiel des capacités militaires du Hezbollah. - Perception publique
Le soutien populaire dont bénéficiait auparavant le Hezbollah est en déclin. Sa participation au système politique clientéliste libanais et son embourgeoisement sont souvent cités comme des facteurs ayant contribué à cette érosion. Les critiques affirment que le groupe est devenu complice du système qu’il prétendait combattre. De plus, son échec militaire a délié les langues, de plus en plus critiques à son égard.
Conclusion
Le Liban se trouve à un tournant critique. Avec l’affaiblissement du Hezbollah et l’émergence d’un nouveau gouvernement dirigé par Nawaf Salam, il existe une opportunité pour reconfigurer la politique libanaise. Une paix avec Israël pourrait se dessiner, même si les vieilles habitudes demeurent.
Cependant, un dialogue national se produira nécessairement, et s’il est appuyé par une volonté politique forte pour surmonter les défis, l’économie et la sécurité seront les premiers bénéfices du pays.