Israël est un pays de droite, avec des institutions dirigées par la gauche. Les Israéliens votent à droite, et se retrouvent avec une armée de gauche. Cela va-t-il changer, maintenant que l’amoureux de poésie Herzi Halevi cède sa place à Eyal Zamir ?
Eyal Zamir, actuel directeur général du ministère de la Défense, âgé de 59 ans, a été désigné par deux hommes politiques :
- le Premier ministre Netanyahou, un homme de centre droit qui n’a jamais été capable d’affronter, et encore moins de neutraliser, les dirigeants de gauche des principales institutions sécuritaires : Tsahal, Shin Bet, Mossad, Aman, les services de police, coiffées et protégées par la Cour Suprême, qui vient de remporter une nouvelle manche contre le ministre de la Justice.
- L’actuel ministre de la Défense, Israel Katz, plus fidèle à la droite dans ses décisions.
Zamir succède à l’actuel chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant général Herzi Halevi, partiellement responsable du massacre du 7 octobre, et presque totalement de la débâcle militaire de Gaza, où les immeubles sont tombés – mais pas le Hamas.
L’annonce de la nomination de Zamir a été faite samedi soir. Un moment d’intimité familiale pour annoncer une décision aussi cruciale ? Ou une façon de la cacher à demi-mot ?
- Zamir sera le premier chef d’état-major originaire du corps blindé depuis David (Dado) Elazar dans les années 1970.
- Le major général (réserviste) Eyal Zamir a occupé le poste de chef d’état-major adjoint de 2018 à 2021, et
- avant cela, il a dirigé le Commandement Sud de 2015 à 2018.
Durant cette période, il a élaboré des plans de guerre axés sur le Hamas et envisagé des scénarios de remplacement du groupe terroriste à Gaza. Cependant, les dirigeants du Commandement Sud qui lui ont succédé n’ont pas mis à exécution ses plans.
En tant que directeur du ministère de la Défense, Zamir a dirigé les efforts au cours de l’année écoulée pour augmenter considérablement la production d’armes nationales, réduisant ainsi la dépendance aux importations, en collaboration avec les entreprises locales de Défense.
Dans ses précédentes fonctions de chef adjoint des FDI, M. Zamir s’est inquiété du fait que la taille de l’armée ne permettait pas de faire face à ses responsabilités en matière de défense. Il a souligné que la composante d’infanterie était trop petite, ce qu’il a attribué aux vulnérabilités exposées pendant les conflits, comme les attaques du 7 octobre par le Hamas.
Cela suggère qu’il croit en le renforcement des capacités militaires plutôt que dans la recherche de la paix par la retenue.
En conclusion, les antécédents de Zamir en matière de direction d’opérations contre le Hamas et de plaidoyer en faveur d’une préparation militaire accrue l’alignent plus étroitement sur les perspectives de la droite.
Sa nomination intervient à un moment où des pressions s’exercent sur les FDI pour qu’elles adoptent une attitude plus agressive à l’égard du Hamas, à la suite des échecs importants en matière de sécurité de son prédécesseur, Herzi Halevi. On s’attend à ce que Zamir continue à donner la priorité aux solutions militaires plutôt qu’aux solutions diplomatiques, en particulier compte tenu de la rapide réapparition du Hamas à Gaza.
Zamir remplacera Halevi, qui quittera son poste le 6 mars.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org