Initialement publié le 4 août 2023 @ 7h54
Le professeur Nahum Rakover, lauréat du prix Israël et ancien procureur général adjoint, a déclaré dans une interview accordée à Channel 7 que la réforme judiciaire est tout à fait nécessaire, et qu’il y a même nécessité d’embrasser le système juridique hébraïque de manière plus significative.
« Nous savons tous ce qui se passe dans les rues – mais cela se passe dans les âmes plus que dans les rues. À mon avis, il est incontestable qu’une réforme est nécessaire et la question porte sur les dimensions des changements qui devraient être introduits », explique le professeur Rakover.
Selon lui, « le degré avec lequel les tribunaux appliquent la clause de raisonnabilité est exagéré, tout comme est exagéré le degré avec lequel les tribunaux se sont considérés comme autorisés à disqualifier les choses comme ils le veulent. C’est l’une des choses qui a dépassé les limites acceptées dans le monde entier. »
- À la question de savoir si la réforme profitera à l’État d’Israël, il répond :
« À mon avis, elle sera très bénéfique, parce qu’il ne s’agit pas seulement d’être raisonnable et de ne pas se limiter à un aspect des choses, mais de considérer la méthode dans son ensemble. Si nous savons et reconnaissons que l’État est juif – il doit agir en pratique de cette façon, et les juges doivent également en tenir compte.
La Cour suprême ignore totalement l’aspect juif d’Israël
Malheureusement, l’élément fondamental d’un État juif a été exclu des considérations des tribunaux, et cela concerne beaucoup de leurs décisions – dans lesquelles l’aspect juif n’est pas du tout reflété.
Les juges ont rejeté l’idée que la judéïté de l’Etat était contraignante. Ni lorsqu’il s’agit de la sécurité d’Israël et de la vie des gens, ni lorsqu’il s’agit de l’essence de la Terre d’Israël en tant que propriété du peuple d’Israël.
Le tribunal ignore complètement le lien des Juifs avec la Terre d’Israël et leur place dans celle-ci, alors que c’est l’un des commandements les plus fondamentaux de la Torah. Ils ignorent aussi les aspects de la protection de la dignité. Toutes les lois sur la diffamation du Baal Hafetz Chaim sont inconnues des juges, et bien sûr, ils ne les utilisent pas », ajoute le professeur Rakover.
Selon lui,
« Il y a des juges qui mettent l’accent sur l’aspect juif, mais ils sont minoritaires – alors que dans les décisions dominantes qui déterminent les valeurs de notre société – l’aspect juif est complètement ignoré.
La plupart des juges n’ont pas étudié le droit hébraïque et ne l’utilisent de toute façon pas. Pour eux, cela ne fait pas partie des éléments à prendre en compte lorsqu’ils discutent entre eux.
Sur la cour suprême de l’État juif : Israël est un État juif et cela est écrit dans la loi sur la dignité humaine et la liberté – qui est entièrement basée sur les valeurs juives – mais l’interprétation donnée à ces valeurs par la Cour suprême est très éloignée des points de vue juifs. »
Rakover apporte comme exemple la valeur de la vie humaine
« Il y a une grande attention dans les sources du peuple juif pour cette valeur, comparée à d’autres valeurs telles que la dignité humaine, le droit à la vie privée, le droit à la propriété et le droit à la liberté de mouvement – la vie humaine est au-dessus de tout cela. Cela ne se reflète dans les discussion à la Cour suprême, pas non plus dans les discussions des risques que l’autorité exécutive décide de prendre. La considération juive de la valeur de la vie ne figure pas dans leur liste de discussion.
Aujourd’hui, ni le respect, ni la liberté ne sont accordés – même s’il existe une loi », ajoute-t-il.
« La dignité d’une personne est humiliée au point d’être piétinée. Il suffit qu’un journaliste émette un soupçon pour qu’une personne devienne suspecte, sans tenir compte de la dégradation de la vie humaine et de la diffamation de son nom, qu’il est ensuite très difficile de corriger ».
Hafetz Chaim expose les conditions dans lesquelles il est nécessaire et même obligatoire de publier de telles choses pour sauver d’autres personnes. Mais ces considérations ne sont pas incluses dans le système de la Cour suprême. C’est pourquoi il est permis de continuer à calomnier l’individu. »
Selon lui, il existe un réel besoin de se tourner vers le droit hébraïque et d’y accorder une plus grande importance dans le droit israélien
« Nous avons une tradition de 2 000 ans de jurisprudence, et nous savons ce qu’est la tradition juive, qui lie le tribunal comme le stipule la loi sur les fondements du droit.
Les juges ne se tournent pas vers la loi hébraïque comme étant contraignante, mais donnent leurs explications à partir de la logique de leur cœur, de l’éducation qu’ils ont reçue et de leur manque de connaissance des sources juives – et chacun décide selon sa propre vision. Dans un État juif, il est nécessaire que les considérations soient juives et non déconnectées de la tradition juive. »
Il rejette les inquiétudes selon lesquelles la loi hébraïque ou la réforme juridique conduiraient à la création d’un « État de halacha »
« Ceux qui parlent contre un Etat de halacha comprennent-ils ce qu’est un Etat de halacha ? Ceux qui parlent contre la loi hébraïque comprennent-ils ce qu’elle contient ? La plupart d’entre eux ne savent pas ce qu’est la loi hébraïque et ils sont tous contre. Il en va de même pour l’Etat de halacha.
Après tout, à quoi sert le drapeau rouge devant lequel toute la population est placée dans une peur terrible – quand les personnes menaçantes n’ont aucune idée de ce dont les autres parlent ? Je suis optimiste et j’espère que le nuage dont ils essaient de recouvrir la réalité se dissipera, et que la réalité sera interprétée correctement, telle qu’elle est, que la société sera plus morale, et que la qualité de vie sera meilleure.
J’espère également que nos valeurs sociales concernant le respect entre l’homme et son prochain seront bien plus améliorées qu’elles ne le sont aujourd’hui », conclut le professeur Rakover.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
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