Plus de 5 000 personnes, agitant des drapeaux palestiniens, ont assisté au début de la semaine à la cérémonie la pour renommer une section animée d’une rue principale au nom dans la ville de Paterson de l’État américain du New Jersey, siège du comté de Passaic située dans la banlieue ouest de New York.
Des milliers de personnes brandissant des drapeaux palestiniens se sont rassemblées dimanche dans la ville américaine de Paterson pour célébrer le changement de nom d’une section d’une rue animée en Palestine Way.
Le conseil municipal de Paterson a voté à l’unanimité cette décision. Le maire de la ville, Andre Sayegh, est d’origine libanaise et syrienne.
Un festival de rue animé, qui a vu des performances de dabke, des chanteurs et vente des habits palestiniens traditionnels, a eu lieu pour célébrer l’occasion.
La foule, estimée à 5 000 personnes, a éclaté en acclamations et en zaghrouta, un son de célébration émis par des femmes, alors que le maire a révélé un panneau vert vif « Palestine Way » qui comportait également un drapeau américain et palestinien.
« L’histoire se passe ici, quand nous dévoilons enfin non pas Palestine Street, ni Palestine Boulevard, mais Palestine Way, parce que les Palestiniens trouvent toujours un chemin » a dit le maire.
« Cela nous permet de toujours nous souvenir des luttes palestiniens à l’étranger et que nous n’oublierons jamais d’où nous venons« , a déclaré le conseiller municipal Alaa Abdelaziz, le premier conseiller Palestinien de la ville.
« Nous voyons cela comme une victoire symbolique, nous amenons les gens à reconnaître que la Palestine existe « , a ajouté Abdelaziz.
Paterson est la plus grande ville du comté de Passaic et la troisième ville la plus peuplée du New Jersey. Bien qu’il n’y ait pas de chiffre exact sur le nombre d’Arabes vivant dans la région, Rania Mustafa, directrice exécutive du Centre communautaire palestinien américain, estime qu’il pourrait y en avoir jusqu’à 20 000, dont beaucoup sont d’origine palestinienne.
Paterson est souvent appelé « Little Ramallah » pour ses entreprises appartenant à des Palestiniens, dont beaucoup font référence à des villes palestiniennes dans leurs noms tels que Jerusalem Jewelry, Nablus Sweets et Ramallah Travel Agency.
La décision de renommer la rue est surtout politique.
L’événement de dimanche, qui était en grande partie festif, s’est également avéré être une occasion pour diaboliser Israël et rendant hommage à la journaliste chrétienne d’Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, qui a été abattue d’une balle dans la tête, probablement par des miliciens palestiniens, à Jénine la semaine dernière.
Mahmoud Abbas a accusé Israël d’être responsable de la mort de la journaliste et a promis que l’affaire serait portée devant la Cour pénale internationale car Israël « ne peut rester impuni ».
D’ailleurs la communauté palestino-américaine s’active ici pour monter des dossiers contre des soldats israéliens, selon Tahanie Aboushi, avocate des droits civiques et ancienne candidate au poste de procureur du district de Manhattan, venue de New York.
Cette nomination d’une rue en « Palestine Way » est survenue dans un climat de tensions croissantes dans les Territoires ces dernières semaines. Depuis la fin du mois de mars, plusieurs terroristes palestiniens ont franchi la barrière pour se rendre en Israël et y commettre des attaques terroristes, qui ont fait 19 morts en Israël et en Judée Samarie.
Les forces israéliennes ont réagi en multipliant les raids et les arrestations afin de rétablir l’ordre, et en augmentant leurs patrouilles le long de la ligne frontalière. Ces opérations de sécurité ont souvent donné lieu à des affrontements armés avec des Palestiniens.
Tout au long du mois d’avril, Mahmoud Abbas s’est également exprimé sur les tensions au mont du Temple de Jérusalem, qui ont donné lieu à de violents affrontements entre Palestiniens et forces de sécurité, accusant Israël de violer le statu quo religieux fragile du site.
Les responsables israéliens ont démenti cette accusation, affirmant qu’aucun changement n’a été apporté aux dispositions prises sur les lieux saints et accusant les éléments extrémistes et terroristes d’attiser les tensions.
© Souhail Ftouh pour Israël 24/7