Netanyahou après le vote de la Knesset : “appliquer la volonté de l’électeur n’est pas la fin de la démocratie, c’est la démocratie”

Benjamin Netanyahou - photo credit: Amos Ben-Gershom (GPO)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou, lundi 24 juillet 2023 au soir a déclaré:

“Chers citoyens d’Israël,

Je voudrais commencer par parler de la scène la plus émouvante à laquelle j’ai assisté au cours des dernières 24 heures.

Hier soir, des masses d’Israéliens sont venues manifester en faveur de la réforme et contre la réforme. D’un côté de l’escalator de la gare de Jérusalem se tenaient les partisans, de l’autre les opposants. Ceux-ci montaient et ceux-là descendaient. Tout le monde tenait des drapeaux, tout le monde criait des slogans, tout le monde était là de tout son cœur.

Puis, malgré les divergences d’opinion, lorsqu’ils étaient proches les uns des autres, quelqu’un a tendu la main à son camarade. D’abord un, puis un autre, puis un autre. Ils se sont serré la main, non pas comme des ennemis, non pas comme des gens qui se détestent, mais comme des frères. Tel est le peuple d’Israël. Tel est notre esprit. C’est ce à quoi nous devons aspirer en permanence, et tout particulièrement en ce moment.

Aujourd’hui, nous avons franchi une étape démocratique nécessaire, destinée à rétablir un certain équilibre entre les autorités, ce que nous avons connu ici pendant 50 ans. Nous avons adopté l’amendement à la norme du caractère raisonnable afin que le gouvernement élu puisse mener une politique conforme à la volonté de la majorité des citoyens de l’État.

L’application de la volonté de l’électeur n’est en aucun cas “la fin de la démocratie”. C’est l’essence même de la démocratie.

Compte tenu de l’importance de la question, la coalition s’est efforcée de parvenir à un consensus avec l’opposition. Cela n’allait pas de soi.

Dans les cas précédents de désaccord public marqué, les gouvernements n’ont pas tendu la main aux opposants à leurs politiques : Ni pour les premiers accords d’Oslo, ni pour les accords d’Oslo ultérieurs, ni pour l’expulsion du Gush Katif, ni pour les accords qui ont transféré des zones de l’État et des champs de gaz au Liban, en fait au Hezbollah.

Mais nous avons agi différemment. Ici, nous avons accepté de suspendre la législation ; nous l’avons suspendue pendant trois mois consécutifs. Nous avons accepté d’apporter des changements significatifs à la politique initiale.

Je le dis avec regret : Aucune de nos propositions de compromis n’a été acceptée, pas une seule. Même en plénière aujourd’hui, alors que le vote était en cours, jusqu’au dernier moment, nous avons tenté de parvenir à un accord, mais l’autre partie a constamment refusé. Je vous rappelle que, jusqu’à récemment, de hauts responsables de l’opposition étaient favorables à la modification du critère du caractère raisonnable. D’autres étaient même d’accord pour l’annuler complètement.

Mais même s’il n’y a pas eu d’accord sur l’amendement mesuré qui a été soumis, cela ne justifiait en aucun cas de perturber la vie – et de faire souffrir – des millions de citoyens qui n’ont pas pu se rendre au travail, à l’hôpital ou à l’aéroport en raison des autoroutes bloquées, des ambulances retardées, des incendies et du blocage de l’aéroport international Ben-Gourion.

Malgré tout, mes amis, nous avons continué à nous efforcer de dialoguer et de parvenir à un accord. Nous ne renonçons pas à la possibilité de parvenir à un accord général – et je vous dis que c’est possible.

Dans les prochains jours, la coalition se tournera vers l’opposition afin de faire progresser le dialogue entre nous. Nous sommes prêts à discuter de tout, immédiatement, et à le faire lors du cycle de négociations pendant les vacances de la Knesset, afin de parvenir à un accord global sur tout. Nous ajouterons du temps si nécessaire, jusqu’à la fin du mois de novembre. Ce délai est plus que suffisant pour parvenir à un accord sur tous les points.

Nous sommes parvenus à un consensus. Nous sommes tous d’accord pour dire qu’Israël doit rester une démocratie forte, qu’il continuera à sauvegarder les droits individuels pour tous, qu’il ne deviendra pas un État régi par la loi religieuse juive, que la Cour continuera à être indépendante et qu’aucune partie ne la contrôlera.

Je tiens à le répéter : Aucun camp ne doit être autorisé à contrôler la Cour. Cela ne se produira pas sous notre surveillance.

Citoyens d’Israël, nous devons tous nous mettre d’accord sur un autre point :

Tsahal doit rester en dehors de toute controverse politique. Nous savons tous que Tsahal compte sur des réservistes dévoués qui aiment ce pays. Les appels au refus de servir nuisent à la sécurité de chaque citoyen de l’État. Aucun gouvernement ne peut capituler devant un diktat de refus et nous ne céderons pas à un tel diktat.

J’en appelle à vous, frères et sœurs réservistes, pour que le devoir de servir dans les Forces de défense israéliennes ne fasse pas partie du débat politique.

Nous n’avons qu’un seul État, une seule maison, un seul peuple. À la veille du 9 Av, protégeons-les ensemble.

Je m’adresse aux leaders de l’opposition : Il est possible de continuer à débattre et à argumenter, mais il est également possible de faire autre chose : il est possible de parvenir à un consensus sur la suite des événements.

Parvenons à un accord. C’est l’appel que je vous lance, je vous tends la main et j’appelle à la paix et au respect mutuel entre nous.

Un dernier mot pour nos ennemis : je sais que vous ne savez pas ce qu’est la démocratie. Ne vous méprenez pas sur le débat que nous avons. Comme toujours, nous nous tiendrons les coudes et repousserons ensemble toute menace contre notre cher pays”.

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