Les Palestiniens des grandes villes de Judée Samarie se sont rendus aux urnes samedi dernier pour voter lors du second tour des élections locales, un moment « démocratique » rare dans l’Autorité palestinienne où le président a terminé son mandat depuis longtemps, n’est plus président, et cela ne dérange personne.
Quelque 234 listes se sont affrontées dans 50 villes, dont Ramallah, Hébron et Jénine. Dans 23 autres municipalités, une seule liste s’est présentée sans opposition, selon la responsable des élections palestiniennes, Hanna Nasser.
Le scrutin municipal s’est déroulé en deux tours.
- Le premier tour, à la mi-décembre, concernait des centaines de petits hameaux.
- Le second tour, dans les grandes villes, a été repoussé à ce mois-ci, ostensiblement pour s’assurer qu’il se déroule sans violences.
« Nous constatons un nouveau niveau d’activité dans les grandes villes par des listes et des groupes indépendants. Environ 70 % des listes sont indépendantes, plutôt qu’affiliées à des partis politiques », a déclaré Jihad Harb, un analyste indépendant qui suit de près la politique palestinienne locale.
Certaines de ces listes sont constituées de personnalités politiques véritablement indépendantes. D’autres se séparent de leur parti pour se présenter seules. À Hébron, le maire en place, Tayseer Abu Sneineh, a formé une liste indépendante pour affronter son propre parti, le Fatah, car trop corrompu.
« Il y a une aversion générale pour les partis politiques existants. Les gens se tournent vers de nouveaux cadres indépendants, qui ne sont pas les partis classiques, pour exprimer leur mécontentement », a déclaré M. Harb.
Les Palestiniens n’ont pas organisé d’élections nationales depuis que le groupe terroriste Hamas a remporté une victoire écrasante à l’assemblée législative palestinienne en 2006, et jeté les politiciens du Fatah du haut des immeubles de Gaza.
Malgré les nombreuses promesses de la direction palestinienne d’organiser un autre scrutin national, le président de l’AP Mahmoud Abbas a reporté indéfiniment la dernière élection prévue en 2021. Mahmoud Abbas a rejeté la faute sur Israël – c’est comique – mais les observateurs honnêtes savent qu’il cherchait à éviter une défaite humiliante face à ses rivaux au sein de son propre parti, le Fatah, et surtout face au Hamas à qui il voue une haine infinie, et réciproquement, bien que les médias affirment régulièrement que les grandes retrouvailles et la réconciliation est imminente, les clowns propagandistes.
Les dirigeants de l’Autorité palestinienne ont décidé d’organiser des élections locales en partie à la demande des Européens, ont déclaré des diplomates au Times of Israel. L’AP avait été sévèrement critiquée pour avoir annulé le vote national.
Depuis 2006, seulement deux élections locales palestiniennes ont été organisées dans des villes de Judée Samarie, respectivement en 2012 et 2017. Le Hamas les a boycottées les deux fois et a interdit le vote dans la bande de Gaza.
Le groupe terroriste a annoncé qu’il boycotterait également les deux tours du vote actuel. Autrement dit, rien n’a changé.
« L’annonce par l’AP d’élections locales au coup par coup est une insulte à notre situation nationale, et une déviation de la voie de notre nation. Le Hamas n’en fera pas partie », a déclaré le porte-parole du Hamas, Hazim Qasim, lors d’une conférence de presse dans la ville de Gaza à la fin de l’année dernière.
Mais certains candidats sont néanmoins affiliés au Hamas ou considérés comme proches du groupe, a précisé M. Harb. Les membres du Hamas sont susceptibles de remporter quelques sièges, mais « n’exerceront pas une grande influence » dans les conseils locaux, a-t-il ajouté.
« Ils sont gênés par leur boycott officiel des élections. Ils n’ont pas appelé leurs cadres à se mobiliser et à voter pour les listes du Hamas, et beaucoup ne voteront pas », a déclaré M. Harb.
« L’AP et ses forces de sécurité ont utilisé tout leur argent et leur force médiatique au service des candidats qui sont dans leur poche, ainsi qu’en faisant pression sur certaines familles pour qu’elles ne désignent pas d’autres candidats potentiels », a accusé al-Masri, qui appartient à une branche dissidente du Fatah critique envers Abbas.
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Source : ToI
