Initialement publié le 5 novembre 2017 @ 17h04
Quelques exemples pris dans la littérature française entre 1800 et 1926 montrent clairement que la dénomination “palestiniens” était avant 1947 celle qui caractérisait le peuple juif vivant en Palestine, et non le peuple arabe.
Le vrai peuple palestinien est bien le peuple juif, n’en déplaise aux révisionnistes de l’histoire.
Et avant 1947, dans toute l’histoire du monde le terme « palestiniens » était utilisé pour nommer les habitants de la Palestine et les monuments et traces archéologiques de l’antiquité juive en Terre Sainte.
Les arabes ne commencent à être nommés « palestiniens » qu’à partir de la création de l’Etat d’Israël en 1947. Ces arabes ont détourné le terme « palestinien » de son sens originel afin de se l’attribuer à eux-mêmes.
Voici quelques preuves puisées ça et là dans des ouvrages datant tous de bien avant la Seconde Guerre Mondiale. Nombre d’entre eux datent même du XIX° siècle.
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⇒ Voici donc dans l’ordre chronologique un petit florilège de citations par des auteurs qui faisaient tous autorité à leur époque.
Eustache Hérisson, 1806, Atlas portatif contenant la géographie universelle ancienne et moderne
La Palestine ou l’ancienne Judée : c’est une vaste plaine arrosée pendant l’hiver par des torrens. Elle est naturellement fertile, mais peu cultivée ; elle produit du vin, des grains, du coton, du sésame, des fruits. Elle est souvent dévastée par les Arabes Bédouins. Les Turcs, ses maîtres*, lui nuisent plus encore. Les habitans, excepté les montagnards des frontières, n’ont plus rien de leur ancienne intrépidité. Les villes sont Jérusalem, berceau du christianisme, habitée encore en partie par des Chrétiens, et visitée comme lieu de dévotion ; Naplouse, qui est l’ancienne Sichem ; Jaffa, l’ancienne Joppé ; Eriha, l’ancienne Jéricho ; Gaza, qui existoit du temps de Samson ;Bethléem, où Jésus-Christ vint au monde. (page 121)
* Note par Albert Gam : l’Empire Ottoman n’a été dissout qu’en 1923. En 1916 l’accord secret Sykes-Picot crée des frontières divisant l’Empire Ottoman en cinq parties différentes : une sous administration française, une sous administration arabe mais sous contrôle français, une sous administration britannique, une sous administration arabe mais sous contrôle britannique, et une sous administration internationale. Finalement en 1917 une partie de la Turquie sera offerte au contrôle voire à l’administration italienne, et la partie qui correspond aujourd’hui au Kurdistan sera confiée à l’administration russe. Et c’est en 1917 que les anglais ont se sont emparés de Jérusalem et la revendication des arabes sur la Palestine s’inscrit non seulement dans une volonté de détruire Israël mais aussi de restaurer l’Empire Ottoman à travers la création d’un nouveau Califat, le monde arabe de l’époque ayant eu l’impression d’avoir été trahi par les anglais et les français qui selon les arabes « avaient promis » des zones bien plus étendues à l’administration arabe avant l’accord Spykes-Picot. Pour mémoire c’est l’alliance entre le pouvoir Ottoman et l’Allemagne pendant la bataille des Dardanelles (durant toute l’année 1915) et pendant la guerre du Sinaï et de la Palestine (qui a duré près de trois ans, du 26 janvier 1915 au 31 octobre 1918) ainsi que les comportements des nationalistes arabes en 1917 envers les anglais en Turquie qui a conduit les anglais à revoir complètement leurs promesses faites précédemment aux arabes… ce qui amène directement à l’étape suivante : la Déclaration Balfour (une courte lettre d’Arthur Balfour à Lord Lionel W. Rothschild) le 2 novembre 1917 dans laquelle Balfour écrit à Lord Rothschild que le Gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer national pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif.
La carte du partage de l’Empire Ottoman par l’accord Sykes-Picot :
Salomon Munk, 1845, L’Univers. Palestine : description géographique, historique et archéologique
Livre Premier. Chapitre Premier : Sous le nom de Palestine, nous comprenons le petit pays habité autrefois par les Israélites, et qui aujourd’hui fait partie des pachalics d’Acre et de Damas. (page 2)
Joseph Derenbourg, 1867, Essai sur l’histoire et la géographie de la Palestine, d’après les Thalmuds et les autres sources rabbiniques. 1re partie. Histoire de la Palestine depuis Cyrus jusqu’à Adrien
Note d’Albert Gam : Le titre en lui-même de l’ouvrage est on ne peut plus parlant.
École pratique des hautes études (Paris). Section des sciences historiques et philologiques, 1878, Mélanges publiés par la section historique et philologiques de l’Ecole des hautes études pour le dixième anniversaire de sa fondation
Les Benê Betêrâh, appelés aussi les anciens de Betêrâh, qu’on trouve sous Hérode à la tête du Sanhédrin et qui cèdent ensuite la place à Hillêl, étaient sans doute originaires de cette ville. Hérode n’aimait pas les Palestiniens, qui ne lui pardonnaient pas son origine iduméenne. (page 161)
Révérend Père Henri Didon, 1883, La Palestine, discours du R. P. Didon, prononcé dans l’église Saint-Antoine à Compiègne, le 10 juillet 1883
Mais il est dans les plans secrets de Dieu que les choses humainement faibles aient de grands destins ; voilà pourquoi, malgré son infériorité apparente, la Palestine a été le berceau de deux grandes religions : l’une de forme imparfaite, le judaïsme ; l’autre de forme définitive, le christianisme. (page 7) La Palestine aujourd’hui – et quand je dis aujourd’hui, c’est depuis plus d’un millier d’années que je devrais dire – la Palestine n’est plus qu’une terre triste et désolée, une terre qui se meurt, qui est morte. (page 9) Toute cette terre Palestinienne est aujourd’hui une solitude profonde ensevelie dans un grand silence : les bruits qui emplissent notre vie et notre civilisation moderne s’éteignent peu à peu, quand on a franchi la grande mer. Plus d’industrie : on n’entend ni le sifflet des locomotives, ni le roulement des chars ; la fumée des usines n’obscurcit pas un coin de ciel ; toute la vie moderne disparaît là. Un silence de mort, comme dans nos nuits. Nos nuits sont tranquilles, celles d’Orient sont pleines du cri des chacals, de l’aboiement des chiens, et, malgré cela, elles restent plus muettes. Rien de l’agitation qui remplit nos villes et nos campagnes ; l’arabe multiplie les gestes ; mais il parle d’une gorge rauque et il chante à demi-voix. Les villes elles-mêmes sont solitaires ; vous ne voyez plus de routes et plus de voitures ; en fait de chemin il n’y a que le sentier à travers champ et le lit des torrents desséchés. […] Vous rencontrez ça et là quelques types d’arabes ou de turcs, groupés en caravanes ; on vous salue d’un geste ou d’un mot, on vous regarde d’un œil fier ou défiant, et l’on passe. On a l’air d’ombres croisant d’autres ombres. (page 11) Assurément, lorsqu’on débarque, la foi dans l’âme, et qu’on se dit : là est la terre d’un Dieu, le sol que le christ a foulé, la patrie où il a vécu et où il est mort, un tressaillement religieux vous secoue tout entier, mais on ne tarde pas à être ressaisi par une immense tristesse. J’ai passé soixante jours dans ce pays ; je l’ai parcouru deux fois, du Midi au Nord et du Nord au Midi, je l’ai parcouru avec d’autres voyageurs et je l’ai parcouru seul. Eh bien ! pas un jour je n’ai pu regarder dans ma conscience sans y trouver cette tristesse vague, inexorable, mêlée aux émotions de ma foi ; je sentais comme un poids douloureux qui m’opprimait. Une fois de retour, je me suis demandé à moi-même : pourquoi étais-tu triste ? pourquoi silencieux et concentré ? Je me suis expliqué bientôt la cause de mon impression : elle s’élevait comme une vapeur enivrante, sous mes pas, de la terre que je foulais : c’est une terre ruinée, désolée ; une maison démeublée, abandonnée ; une terre morte, un tombeau. (pages 12 et 13)
Gabriel Charmes, 1884, Voyage en Palestine, impressions et souvenirs
On sait que les juifs achetaient autrefois l’autorisation de venir gémir sur les ruines du temple, et qu’ils s’exposaient à toutes les insultes pour user d’un droit aussi précieux. Depuis la construction de la mosquée d’Omar, ils sont chassés du Haram-esch-Chérif, où ils ne pourraient pénétrer qu’en s’exposant au péril qui les attendrait également au Saint-Sépulcre, c’est-à-dire à être massacrés. L’emplacement où s’élevait le tabernacle leur est interdit ; aucun d’eux ne saurait en franchir les limites ; aucun ne pourrait sans danger de mort y jeter un regard attendri ! Condamnés à ne jamais dépasser le mur d’enceinte du mont Moriah c’est encore à prix d’argent qu’ils obtiennent l’autorisation de s’arrêter auprès d’une partie de ce mur qui remonte peut-être à Salomon. Proscrits de tous les lieux que leurs ancêtres ont rendus célèbres et d’où sont parties les croyances qui alimentent l’humanité civilisée, ils sont comme des étrangers dans un pays dont ils n’auraient jamais du cesser d’être les maîtres, si l’injustice de l’histoire ne condamnait pas les peuples qui ont accompli des œuvres universelles à périr victimes de leur initiative et de leur dévouement. (pages 141 et 142) Etrange illusion que ce peuple décimé, dispersé, mille fois vaincu, qui ne possède dans sa propre patrie que quelques pierres chèrement louées à sa douleur, et qui, cependant, en face de ces pierres rongées par les larmes, invoque encore pour Sion la paix, la prospérité, la verge de la puissance ! Jamais les juifs n’ont pu ses décider à abandonner Jérusalem. Sous la première domination musulmane, ils y vivaient dans une paix relative, quoique bien souvent interrompue par de cruels accidents. Le régime des croisades les en chassa d’abord presque complètement ; ceux qui purent échapper au glaive, au feu et à la torture se réfugièrent en Syrie et en Egypte ; le siège de l’académie palestinienne fut transféré à Damas, dont les principaux docteurs furent appelés depuis les chefs de l’académie de la terre d’Israël. Quand les premières fureurs des chrétiens furent calmées, un grand nombre de juifs, bravant tous les périls, né purent résister au désir de fouler de nouveau le sol sacré de la Palestine et de venir pleurer sur l’emplacement de l’ancien sanctuaire. Les poésies hébraïques de cette époque sont empreintes d’une mélancolie dont l’expression est tellement amère qu’on peut les comparer à ce que la littérature des Hébreux a produit de plus sombre. Je ne résiste pas au désir de citer une élégie de Rabbi Yehouda Halévi, etc. (page 146)
James Darmesteter, 1891, Une prière judéo-persane
Les trois eulogies qui nous intéressent sont plus anciennes et viennent de Palestine. Elles paraissent pour la première fois dans le traité Menahot, 43b, qui les attribue à Rabbi Méir, le Tanna Palestinien, disciple de Rabbi Akiba, qui fleurissait dans la première partie du 1er siècle de notre ère. « L’homme, dit R.Méir, est tenu de faire trois bénédictions par jour. Béni soit Dieu de m’avoir fait israélite ; de ne m’avoir pas fait femme ; de ne mavoir pas fait ignorant ! » Le Tosifta de Berakhoth, ch. VI, les met dans la bouche de R. Méir, R. Jehouda, le rédacteur de la Michna : « Béni soit Dieu de ne m’avoir pas fait idolâtre (gôy), de ne m’avoir pas fait femme, de ne m’avoir pas fait ignorant. » Au IVe siècle, un Rabbi babylonien, R. Acha, fils de Jacob, entendant son fils remercier Dieu de ne l’avoir pas fait ignorant, lui reproche d’employer une formule trop prétentieuse et la lui fait remplacer par les mots : « de ne m’avoir pas fait esclave » ; c’est la forme qui a prévalu, c’est aussi la forme de la prière persane. L’origine palestinienne de cette série et sa date ancienne, qui remonte à une époque où les rapports entre les Juifs et Mages étaient pu étroits, même en Perse, et où le magisme d’ailleurs n’était point encore sorti de sa longue éclipse, en rend certaine l’origine purement juive. D’ailleurs le sentiment qui l’inspire, le sentiment de fierté reconnaissante pour le don d’élection, sentiment qui inspire toute la Bible et qui ne paraît point dans l’Avesta, suffirait à la marquer du sceau d’Israël. (pages 13 et 14)
Fulcran Vigouroux, 1896, Le Nouveau Testament et les découvertes archéologiques modernes (2e édition)
Le langage du Talmud palestinien, ou comme on l’appelle communément de Jérusalem, lequel consiste en discussions entre Galiléens, et est réellement une composition galiléenne, dit M. Neubauer, représente selon notre opinion la langue que parlaient et écrivaient les disciples de Jésus. (page 30) L’hébreu palestinien du temps de Jésus-Christ, etc. (page 44) Il va sans dire que la langue n’était pas la seule cause qui rendait la plupart des sémites élevés en Palestine réfractaires à l’influence grecque. La différence de religion, de mœurs, de pratiques domestiques, des habitudes invétérées, contractées dès l’enfance dans la famille, tout cela contribuait à faire du Juif palestinien un homme tout autre que le Grec ou le Romain, etc. (page 53)
Hippolyte-Adolphe Taine, 1904, Les origines de la France contemporaine. T. 11, 3
Voir dans Hérodiades, par G. Flaubert, la peinture de « ces royaumes du monde ou du siècle », tels que les yeux palestiniens pouvaient les voir au 1er siècle. (page 144)
Jean Réville, René Cagnat, Georges Lafaye, 1906, Conférences faites au Musée Guimet
Cette rapide esquisse des destinées du prophétisme hébreu resterait singulièrement incomplète si nous ne mentionnions pas ici l’action qu’il a exercé en dehors du peuple d’Israël et de la communauté juive. Ce n’est pas seulement sous la forme de l’Evangile que l’esprit prophétique a rayonné sur le monde ; c’est la parole même des Amos, des Esaïe, des Jérémie, qui brisa le cercle étroit du petit monde palestinien lorsqu’elle fut traduite en grec par les juifs d’Alexandrie au IIIe ou au IIe siècle avant l’Ere Chrétienne et se répandit, dans cette langue accessible à tous, par toutes les colonies juives qui, après Alexandre le Grand, essaimèrent autour de la Méditerranée sur le monde antique. (page 53)
Alfred Loisy, 1908, La religion d’Israël (2e édition, revue et augmentée)
Aux environs de l’ère chrétienne, le messianisme, tel que l’avaient fait la persécution d’Antiochus Epiphane et le soulèvement machabéen, la conquête romaine et les troubles qui suivirent la mort d’Hérode, devait compter chez les juifs, surtout palestiniens, à peu près autant d’adhérents qu’il s’y trouvait de croyants sincères ; mais tous les croyants n’avaient pas le même idéal, et tous les juifs palestiniens n’avaient pas la même sincérité de foi. (page 289)
Note d’Albert Gam : quand on parle parfois de “juifs palestiniens” dans certains ouvrages c’est pour les différencier géographiquement des “juifs hellénistiques” qui vivaient en Grèce à une certaine époque.
Jacques de Morgan, 1909, Les premières civilisations, études sur la préhistoire et l’histoire jusqu’à la fin de l’empire macédonien
J’ai du, pour faire mieux comprendre la vie des peuples palestiniens, sortir des limites tracées par ce chapitre que seules la deuxième et la troisième période intéresse, l’une concernant les peuples sur lesquels l’Hébreu eut à conquérir le sol, l’autre s’appliquant à la civilisation contemporaine de Israélites. (page 310)
Note d’Albert Gam : la description par l’auteur dans cette partie du livre va du cinquième millénaire jusqu’au quatrième siècle avant JC. Ce livre est tout particulièrement passionnant vu l’époque à laquelle il a été écrit.
Conclusion
Voici pour terminer un document dans lequel je rappelle toutes ces citations, mais dans lequel j’indique par ailleurs d’autres informations… et d’autres références susceptibles de vous intéresser sur l’histoire ancienne de la Palestine et où les habitants sont bien appelés palestiniens.
J’ai inclu aussi dans ce document PDF tous les liens nécessaires pour télécharger gratuitement tous ces livres depuis la collection en ligne Gallica de la Bibliothèque Nationale de France:
black.winny.free.fr/Islam/Le_vrai_peuple_palestinien_est_bien_le_peuple_juif.pdf
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