Ecoutez les commentateurs s’indigner des appels de l’armée israélienne aux habitants du nord de Gaza, les adjurant de quitter cette zone et de se mettre en sûreté dans le sud avant l’avancée des troupes.
Les populations civiles israéliennes du pourtour de Gaza auraient bien voulu recevoir un tel avertissement à temps.
Que de souffrances auraient pu être épargnées aux familles torturées et massacrées, et des centaines de parents et de proches ne vivraient pas dans l’angoisse du sort des êtres chers détenus en otages. Il est vrai que tandis que l’armée israélienne est prête à prendre des risques pour ne pas tuer des civils, le Hamas cherche à maximiser le nombre de ses victimes.
Aujourd’hui, les rescapés des massacres ont quitté leurs maisons, leurs villes en ruines où rôde encore l’odeur de la mort. Logés chez des amis ou dans des hôtels mis à leur disposition par le gouvernement, ils ignorent s’ils pourront, s’ils voudront revenir un jour «chez eux». Il y a aussi les habitants des villages frontaliers du Liban, évacués par précaution, alors que le Hezbollah tire à son tour. Il y a ainsi des centaines de milliers de personnes déplacées, en Israël.
Le Hamas, lui, ne veut pas que les civils du nord se réfugient au sud, car il se sert d’eux comme boucliers humains. Il connaît la valeur des images de femmes éplorées et de corps recouverts de linceuls, dans ses efforts pour changer le narratif des événements. En même temps, il continue à lancer ses missiles vers les villes et les villages d’Israël. Mais cela, on en parle moins, dans les médias.
Grâce au Dôme de fer, qui élimine la majorité de ces missiles, et à l’extraordinaire discipline des Israéliens qui obéissent aux instructions de la défense passive, il y a des dégâts, certes, mais peu de victimes. Ce sont des faits peu connus qu’en Israël, chaque appartement neuf doit avoir une pièce forte capable de résister aux explosions ; que beaucoup d’immeubles disposent d’un abri souterrain, et que dans ceux qui n’ont aucune protection, on se réfugie dans la cage d’escalier.
Evidemment mieux vaut ne pas être surpris dans la rue ou sur la route, lorsque l’alerte est donnée. «Heureusement», les Israéliens ont l’habitude. Voilà des années que le Hamas tire périodiquement des roquettes, et le Hezbollah s’y joint parfois.
Des campements de tentes ont été dressés pour les Palestiniens déplacés par la guerre, ceux qui ont quitté le nord de la bande de Gaza pour se rendre dans les campements de tentes dressés pour eux dans le sud.
Israël laisse entrer l’aide humanitaire dont ils ont besoin.
Encore insuffisante, selon la Croix Rouge ? Peut-être. Mais qu’en est-il des otages détenus dans des conditions inhumaines ? Comment sont-ils traités ? Qui s’occupe des tout-petits, de ce bébé de neuf mois kidnappé avec son grand frère de quatre ans ? La Croix Rouge dit faire tout ce qu’elle peut pour y avoir accès, mais le Hamas refuse.
Evidemment, il ne faut pas compter sur les commentateurs pour suggérer que tant que les otages n’auront pas reçu cette visite, l’aide humanitaire n’entrera pas à Gaza.
© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org