Le Parlement libanais n’a pas réussi à élire un nouveau président à l’issue du premier tour de scrutin jeudi, dans un contexte de profondes divisions quant au remplacement de Michel Aoun, dont le mandat expire le mois prochain.
La majorité des législateurs ont voté blanc, ce qui laisse penser que le processus électoral risque de s’éterniser, un résultat que le Liban ne peut se permettre alors qu’il est aux prises avec une crise financière dévastatrice.
Le président du Parlement, Nabih Berri, a déclaré qu’il convoquerait une nouvelle session du Parlement « lorsqu’un accord sera trouvé sur le prochain président » – un processus qui pourrait prendre des mois dans un pays où les délais constitutionnels sont régulièrement dépassés.
La session de jeudi a réuni 122 des 128 membres du Parlement, dont 66 ont voté blanc.
Le politicien chrétien Michel Moawad, fils de l’ancien président René Moawad, est arrivé en tête du scrutin, mais ses 36 voix sont loin d’atteindre les 86 voix nécessaires pour l’emporter au premier tour.
En vertu du système confessionnel de partage du pouvoir en vigueur depuis longtemps au Liban, la présidence est réservée à un chrétien maronite.
En raison du retrait de certains députés, il n’y a pas eu de second tour de scrutin.
Les profondes divisions entre les législateurs ont fait craindre que le Liban se retrouve sans président après l’expiration du mandat d’Aoun, fin octobre.
La propre élection du président sortant en 2016 est intervenue après une vacance de 29 mois au palais présidentiel, les législateurs ayant tenté en vain, à 45 reprises, de parvenir à un consensus sur un candidat. Et dire que les Israéliens se plaignent après 4 élections en deux ans.
Un risque évident
Les partis politiques qui doivent maintenant s’entendre sur le prochain chef d’État doivent encore nommer un nouveau gouvernement pour remplacer le gouvernement sortant après l’expiration de son mandat en mai.
« S’il y a un vide politique, la crise économique s’intensifierait et il y a un risque évident d’incidents sécuritaires », a déclaré l’analyste Karim Bitar.
La livre libanaise a perdu plus de 95 % de sa valeur sur le marché noir depuis 2019, dans un effondrement financier qualifié par la Banque mondiale comme l’un des pires des temps modernes.
La crise a fait que les taux de pauvreté atteignent plus de 80 % de la population, les prix des denrées alimentaires ayant augmenté de 2 000 %, selon les Nations unies.
La communauté internationale a fait pression sur les législateurs libanais pour qu’ils élisent un nouveau président « en temps utile » afin d’éviter de plonger le pays dans une crise plus profonde.
La semaine dernière, la France, l’Arabie saoudite et les États-Unis ont publié une déclaration commune exhortant les députés à « élire un président qui puisse unir le peuple libanais ».
« Alors que le Parlement libanais s’apprête à élire un nouveau président, nous soulignons l’importance d’organiser des élections en temps voulu, conformément à la Constitution », indique le communiqué.
Le Liban est sous la pression du Fonds monétaire international pour rationaliser la mise en œuvre des réformes nécessaires pour débloquer des milliards de prêts avant l’expiration du mandat d’Aoun.
Dans le cadre de cet effort, les législateurs ont approuvé lundi un budget en retard pour 2022.
Le budget fixe le taux de change officiel à 15 000 livres pour un dollar – moins de la moitié de son taux sur le marché noir – contrevenant ainsi aux appels du FMI à unifier les taux de change.
Le ministère des Finances a déclaré mercredi qu’il travaillait à la première dévaluation de la livre depuis plus de vingt ans.
Mais un porte-parole du ministère a déclaré jeudi à l’AFP que l’approbation par le Parlement d’un plan de redressement financier en souffrance devait précéder la dévaluation.
Et l’Iran se frotte les mains : la faiblesse du Liban est exactement ce dont l’Etat sponsor du terrorisme a besoin pour ses objectifs génocidaires contre Israël.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
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