Le chancelier allemand a « fortement conseillé » à M. Netanyahou d’accepter l’offre Herzog sur la réforme

Chancelier Scholtz et Premier ministre Benjamin Netanyahou - photo diffusée sur Internet pour une utilisation en vertu de l'article 27A de la loi sur le droit d'auteur

Lors d’une conférence de presse conjointe après sa rencontre avec le Premier ministre Netanyahou, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré qu’il « observe de très près et, franchement, avec beaucoup d’inquiétude la réforme juridique » d’Israël. M. Scholz a ajouté qu’il « recommande vivement » à son homologue israélien – qui ne lui a rien demandé – d’accepter l’offre du président Herzog. « L’indépendance du pouvoir judiciaire est une grande valeur », a ajouté le chancelier allemand, une remarque d’autant plus facile qu’en Allemagne, le judiciaire ne domine pas l’exécutif comme en Israël.

Il est important ici de préciser que la réforme judiciaire israélienne veut soumettre la nomination des juges à la Haute cour au pouvoir exécutif. Et que les opposants disent que c’est anti-démocratique et mènera à la dictature.

Et il est encore plus important de rappeler le contexte de la « vive recommandation » du chancelier Scholz :

En Allemagne, la Cour constitutionnelle fédérale (Bundesverfassungsgericht), équivalent de la Haute cour, est composée de deux sénats, chacun composé de huit juges, et d’un sénat commun, qui regroupe les deux sénats, et que les juges de la Cour constitutionnelle fédérale sont nommés par le gouvernement fédéral et les gouvernements des Länder.

Voyez-vous ici l’hypocrisie générale ambiante ? La réforme judiciaire de Levin vise à faire nommer les juges par le gouvernement, comme en Allemagne. Mais victime de la désinformation et du politiquement correct, le chancelier recommande d’adopter la proposition du président Herzog qui veut laisser les choses en l’état – les juges ne sont pas nommés par l’exécutif mais par cooptation professionnelle.

Netanyahou a répondu qu’il était « absurde » de lui prêter l’intention de saper les fondements de la démocratie en Israël, et a promis qu’Israël « est et restera une démocratie libérale ».

Le Premier ministre israélien a estimé qu’il convenait d’éclairer le public allemand sur la manière dont la démocratie devrait fonctionner, a déclaré qu’en Israël, il y avait un « biais » en faveur du pouvoir judiciaire, que « les juges élisent les juges » et que sa réforme ne ferait que rétablir la « séparation correcte des pouvoirs ». Son argument a reçu le même écho auprès du spécialiste constitutionnel, le célèbre avocat Alan Dershowitz, juif Démocrate américain.

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org

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