Le plénum de la Knesset a commencé lundi à débattre du projet de loi de finances 2023-2024 et du projet de loi sur les arrangements qui l’accompagne, en vue de leur adoption prévue en deuxième et troisième lectures dans le courant de la journée de mardi. Le débat a commencé après que le Likoud a conclu des accords avec Agudath Israel et Otzma Yehudit qui ont satisfait leurs demandes.
Les fonds supplémentaires, 250 millions de NIS (68 millions de dollars) pour le ministère du Néguev et de la Galilée sous le contrôle d’Otzma, et à peu près le même montant pour Agudah pour les étudiants de yeshiva et les institutions éducatives, ne pouvaient pas être ajoutés au budget qui a déjà été soumis, parce que cela aurait nécessité le renvoi du projet de loi en commission, et le budget doit être adopté avant la fin du mois de mai ou la Knesset serait dissoute et de nouvelles élections devraient être menées.
La solution créative de Netanyahou : l’argent sera prélevé sur des fonds non utilisés des différents ministères. 👏
Le président de la commission de la Knesset, le député Ofir Katz, s’est montré satisfait.
« Ce budget contient de bonnes nouvelles pour le public israélien », a-t-il annoncé. Il contient : « l’annulation des réductions d’aides pour les personnes qui reçoivent des allocations de chômage, d’invalidité, de vieillesse et de sécurité du revenu [ce qui signifie que si les personnes qui reçoivent ces allocations trouvent du travail, leurs allocations ne seront pas réduites] ; l’augmentation des subventions pour les dépenses de chauffage [chauffage ? Où ? A Eilat ?] ; l’ouverture du marché alimentaire à la concurrence pour permettre la baisse des prix [cela reste à voir concrètement, au-delà des promesses, qu’on a déjà entendu dans plusieurs gouvernements précédents] ; la rationalisation des procédures et l’accélération de la construction dans le secteur du logement [là encore : attendons de voir, la bureaucratie, la réglementation est si lourde et passéiste, qu’un dépoussiérage en profondeur ne suffira pas]; la loi sur le fonds d’impôt foncier qui combattra de front la crise du logement et apportera une bonne solution [en théorie, le projet qui consiste à empêcher les villes de construire des zones d’activités et de bureaux, beaucoup plus rentables en impôts locaux, que des habitations, est très pertinent. En pratique, cela reste à voir. Et les maires des villes concernées vont se rebeller], encourageant la construction résidentielle et la baisse des prix des logements. »
A tout cela, Israël24/7 sera attentif : le vrai journalisme, ce n’est ni de passer la brosse à reluire, ni la sulfateuse, mais de rapporter les informations et de les analyser sans favoritisme ni objectif caché. Oui, ce journaliste a totalement disparu. Pas ici.
Le député du Likoud David Bitan, président de la Commission économique, qui mène une vendetta contre Netanyahou parce qu’il ne lui a pas accordé de ministère (il y en a déjà un nombre insensé pour 9 millions d’habitants, a piqué au vif quelques problèmes à venir – sans se placer en destructeur de la coalition :
« Nous n’avons pas causé de problèmes. Mais si le Trésor et les ministères pensent que la commission économique ne travaillera que pour eux, ils se trompent. Ils devraient également travailler pour nous. Nous n’abandonnerons pas la lutte contre le coût de la vie ».
Le coût de la vie ? C’est un gag ? Combien de ministres ont promis d’y apporter des solutions ? Combien ont marché ? Les prix sont démentiels. La corruption, les combines, la paperasserie administrative et les monopoles verrouillent tout. Certes, le budget militaire est élevé, et heureusement, mais il n’explique pas tout.
- Des ministères et des organismes publics sont impliqués dans la lutte contre les monopoles (avec zéro succès, ils se portent très bien, merci),
- Les banques dont les coûts d’utilisation devaient être fortement réduits par Netanyahou il y a 10 ans sont toujours insolentes et incapables d’offrir un service de qualité (Hapoalim vient d’annoncer 2 milliards de NIS de bénéfices pour le premier trimestre 2023, soit 546 millions de dollars en trois mois),
- La poste est un scandale total : 2 semaines pour acheminer une lettre d’un coin du pays à l’autre, 5 semaines pour recevoir un colis des Etats-Unis, une absence totale de sens du service.
- Le procureur général – toujours ce maudit pouvoir judiciaire de gauche qui dirige le pays – qui interdit de s’appuyer sur les normes américaines et européennes pour de nombreux et services afin de protéger les syndicats tout puissants qui font souffrir 9 millions d’Israéliens – transformant la paperasserie en décret judiciaire.
- Et les taxes d’accise exaspérantes qui font payer aux Israéliens quatre fois ce que n’importe qui en Occident paie pour sa voiture, son carburant, ou son cottage cheese (souvenez-vous de la manifestation des tentes à Tel-Aviv en 2011, qui avait commencé lorsqu’un Israélien en déplacement avait payé un laitage israélien presque deux fois moins cher à New York qu’il était vendu à Jérusalem – manifestation qui a ensuite été négativement récupérée par George Soros).
Et j’en oublie…
Le conseiller juridique du gouvernement – avec son épée de Damocles qui prive Israël d’une vraie démocratie – vérifiera la légalité des 250 millions de shekels supplémentaires alloués à Yahadut A-Torah à partir des « excédents » des ministères, mais ce n’est qu’à la fin de l’année qu’il apparaît généralement que les ministères ont un excédent budgétaire.
Conclusion
Le budget actuel prévoit un doublement des budgets des yeshivas et une forte augmentation des budgets des établissements d’enseignement ultra-orthodoxes qui n’enseignent pas les matières de base. C’est conforme au vote des électeurs Israéliens lors des dernières élections.
Les effets ne se feront pas sentir immédiatement, mais progressivement. Une part de plus en plus importante de la jeunesse se rapprochera ou restera en phase avec les valeurs juives traditionnelles, restera proche ou se rapprochera de la religion, continuera sa trajectoire à droite ou deviendra plus à droite sur l’échiquier politique, assurera la permanence ou renforcera le sionisme et le statut d’Etat juif pour le peuple juif d’Israël, et c’est ce qui rend fous ces jours-ci toute la gauche et les post-sionistes, qui voient leurs rêves de transformer Israël en un Etat laïque, où la religion est reléguée à la sphère privée et combattue partout dans les institutions à commencer par l’école, un pays ouvert à l’immigration étrangère – africaine même – comme l’Europe, peu à peu s’éloigner et partir en fumée.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Apparemment Israel est un pays aussi compliqué que la France à diriger, il faudrait dégraisser le mammoth Israélien de l’administration en redéfinissant toutes les lois qui entravent la bonne marche du pays mais il semble que ce ne soit pas pour demain. Bon courage quand même au gouvernement qui a la lourde tache de mettre de l’ordre.