Le Premier ministre Yair Lapid a haussé le ton mercredi suite l’appel lancé par l’administration Biden à Israël pour qu’il « réexamine ses règles d’engagement » après les conclusions de la ridicule enquête de Tsahal sur la mort de la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh.
- Tsahal vient de faire la même erreur que pour l’affaire al Dura et pour les enfants arabes de Gaza soi-disant tués par un missile israélien.
- Tsahal n’était responsable ni de la mort de l’enfant al Dura (une enquête requise par l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahou l’a finalement conclu après des années), ni des enfants de la plage de Gaza (le journaliste de guerre Pierre Rehov a démontré preuves à l’appui que le missile israélien n’était pas tombé là où a accusé le Hamas), ni de la mort de la journaliste d’Al Jazeera, pour lequel les dirigeants de gauche qui dirigent les FDI ont déclaré que le tir fatal provenait « probablement » des troupes israéliennes. Et évidemment, toute la presse s’est jetée sur Israël, et s’est empressée de faire disparaître le mot clé « probablement », et ont totalement occulté que si c’est l’armée, il s’agit d’un accident et que personne ne sera poursuivi.
« Personne ne dictera à Israël comment agir en temps de guerre », a déclaré un Premier ministre israélien à qui, cette fois, personne dans la presse ne reprochera d’avoir tenu tête au président américain ou d’avoir, pour reprendre les mots des journalistes lorsque Bibi critiquait Obama « isolé un peu plus Israël sur la scène internationale ».
Mercredi, le porte-parole adjoint du département d’État, Vedant Patel, a déclaré que les États-Unis
« Continueraient à faire pression sur nos partenaires israéliens pour qu’ils examinent de près leurs politiques et leurs pratiques en matière de règles d’engagement et envisagent des mesures supplémentaires pour atténuer le risque de dommages aux civils, protéger les journalistes et prévenir des tragédies similaires à l’avenir ».
« C’est un objectif clé pour nous », a déclaré Patel.
S’exprimant lors d’une cérémonie de remise de diplômes de la marine mercredi soir, Lapid a qualifié la mort d’Abu Akleh de « tragédie survenue au milieu de tirs ennemis nourris ».
« Les FDI ne tirent jamais intentionnellement sur des personnes innocentes. Nous sommes profondément attachés à la liberté de la presse et à des règles d’engagement parmi les plus strictes au monde », a-t-il déclaré.
Il a ensuite adressé une rare réprimande aux États-Unis en déclarant :
« Mais pour être clair, je ne permettrai pas qu’un soldat de Tsahal qui se protégeait de tirs terroristes soit poursuivi simplement pour que nous recevions des applaudissements de l’étranger. Personne ne nous dictera nos règles d’engagement alors que c’est nous qui nous battons pour nos vies. »
« Nos soldats ont le soutien total du gouvernement d’Israël et du peuple d’Israël », a affirmé Lapid.
Le Premier ministre a eu des mots forts et il le fallait
- Il n’a pas plié face aux pressions de l’administration américaine, et cela doit être salué. C’est ce qu’on attend d’un fier sioniste et d’un fier juif face à l’antisionisme structurel traditionnel du département d’Etat américain.
- Lapid a une fois de plus tenu tête à l’administration Biden (la fois précédente, c’est lorsque le gouvernement américain à demandé à Israël qu’il déplace le parcours de la marche des drapeaux afin de ne pas froisser les Arabes, et qu’Israël a refusé en bloc, et a même fourni une escorte policière au politicien de la droite religieuse ben Gvir, tout en interdisant l’accès au Mont du Temple au député arabe Tibi pour l’empêcher d’inciter à la violence).
- Surtout, il a apporté son soutien inconditionnel aux forces de défense d’Israël et à chaque soldat qui défend quotidiennement la vie des Israéliens et protège le pays contre l’agresseur islamiste. Et c’est probablement la partie la plus importante de sa déclaration.
- En revanche, il aurait pu ajouter ceci :
- cette semaine, un journaliste arabe de l’Autorité palestinienne a été tué par des tirs, et aucun média, aucun politicien dans le monde n’a ouvert la bouche, n’a exigé une enquête, ni même appelé à trouver les coupables, et ce parce qu’il a été tué par d’autres Arabes, pas par des juifs.
Michael Oren, ancien ambassadeur d’Israël à Washington, à ajouté la remarque suivante dans la ligne des propos de Lapid :
« La déclaration du Département d’État est d’une impudence inimaginable. Les règles de Tsahal pour ouvrir le feu sont beaucoup plus strictes que celles des États-Unis. Pendant les guerres en Irak et en Syrie contre ISIS, les forces américaines ont tué des dizaines de milliers de citoyens et des centaines de journalistes, et personne n’a fait l’objet d’une enquête. »
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org