« L’antisémitisme n’est pas comme les autres haines. Non seulement parce qu’il est le plus ancien, mais parce qu’il est le plus facile à ignorer, le plus facile à exploiter, le plus facile à oublier, le plus facile à pardonner, » explique brillamment Barbara Kay dans un éditorial publié pour The Epoch Times.
Extraits :
L’archevêque anglican Desmond Tutu, lauréat du prix Nobel de la paix en 1984 et figure centrale du mouvement anti-apartheid en Afrique du Sud, est décédé à l’âge de 90 ans le 26 décembre. Comme il se doit pour sa stature historique, le New York Times a accordé une large place à sa notice nécrologique.
Mais Tutu, par ailleurs immaculé, présente une tache peu attrayante, et vous la chercheriez en vain dans la notice nécrologique du New York Times. Nous nous tournons donc vers la nécrologie d’Alan Dershowitz, publiée par le Gatestone Institute.
Dershowitz reconnaît que Tutu est un symbole de réconciliation, mais il était aussi un antisémite non repenti et assumé. Il ne s’est même pas donné la peine de voiler son antisémitisme par un simple antisionisme.
- Tutu a clairement exprimé son dégoût pour les Juifs dans son discours, en utilisant des tropes antisémites classiques comme « l’arrogance », « le pouvoir » et « l’argent » des Juifs.
- Tutu minimisait les souffrances des victimes de l’Holocauste, affirmant que « les chambres à gaz » permettaient « une mort plus nette » que l’apartheid.
- Il s’est plaint du « monopole juif de l’Holocauste », exigeant que ses victimes « pardonnent aux nazis pour l’Holocauste », alors que lui-même ne pardonnait pas aux Juifs de « persécuter les autres ».
« Il ne s’est pas contenté de croire à l’antisémitisme, il a activement promu et légitimé la haine des Juifs parmi ses nombreux adeptes et admirateurs dans le monde entier », écrit Dershowitz.
- Tutu a comparé le sionisme au racisme, rappelant la tristement célèbre résolution des Nations unies de 1975 « Le sionisme est un racisme », qui a été adoptée, mais finalement révoquée.
- Il a accusé les Juifs israéliens de faire « des choses que même l’Afrique du Sud de l’apartheid n’avait pas faites ».
- Il a comparé Israël à l’Allemagne d’Hitler, ainsi qu’à l’Union soviétique, prédisant qu’Israël « mordrait la poussière », comme l’ont fait ces deux autres régimes maléfiques.
- Il a exigé le boycott des universitaires juifs en Israël, mais pas des Israéliens musulmans ou chrétiens.
Une telle distinction relève de la haine des juifs, pas de l’antisionisme. - Mais lorsqu’il était accusé d’antisémitisme, rapporte Dershowitz, Tutu répondait souvent avec désinvolture : « Pas de chance » ou « Mon dentiste s’appelle Dr Cohen ».
Appel au boycott de Gershwin par Tutu : version NYT, et version réelle
Le NYT a fait allusion au fait que Tutu a un jour exhorté l’Opéra du Cap à refuser de présenter l’opéra « Porgy and Bess » de George Gershwin (juif) à Tel-Aviv, mais pas comme un exemple d’antisémitisme.
- Voici comment le New York Times l’exprime :
« En 2010, [l’archevêque Tutu] a insisté sans succès auprès d’une compagnie d’opéra du Cap en tournée pour qu’elle ne se produise pas en Israël, invoquant la lutte de l’Afrique du Sud contre l’apartheid pour critiquer la politique d’Israël à l’égard des Palestiniens. Il a déclaré que la production de Porgy and Bess de la compagnie devait être reportée « jusqu’à ce que les amateurs d’opéra israéliens et palestiniens de la région aient les mêmes chances et un accès sans entrave aux représentations ».
Notez le mot « critiquer ». LeNYT fait passer pour une position tout à fait normale le fait de lier l' »accès » des résidents de l’Autorité palestinienne aux opéras de Tel-Aviv au régime d’apartheid de l’Afrique du Sud – le fait que les Arabes israéliens ont librement accès au spectacle ne les intéresse pas, car il détruit leur narratif.
- Voici le traitement du même appel antisémite tel que décrit par Dershowitz :
« [Tutu] a exhorté l’Opéra du Cap à refuser de jouer Porgy and Bess de George Gershwin à Tel-Aviv et a appelé à un boycott culturel total de l’Israël juif, tout en encourageant les artistes à visiter les régimes les plus répressifs du monde. »
L’appel au boycott des Israéliens juifs est un élément essentiel de l’incitation. Le NYT l’a omis. Un appel au boycott d’Israël est un appel à la délégitimation d’Israël. C’est l’une des tactiques qui a fait tomber le régime d’apartheid de l’Afrique du Sud.
Des accusations manifestement mensongères
Toutes les accusations de Tutu contre les Juifs et Israël étaient manifestement des mensonges sans fondement, mais les antisémites « ordinaires » les croient, parce que cela les réconforte de penser que leur haine inavouée est justifiée. C’est un classique trait psychologique : la recherche de confirmation de notre biais.
« Il est fatigant d’être obligé d’apporter des preuves qu’Israël n’est pas un État d’apartheid », dit Barbara Kay, « mais voici un cas où il faut le faire :
- Les Arabes israéliens jouissent d’une citoyenneté à part entière dans la société israélienne.
- Il y a des juges arabes à la Cour suprême, et des partis politiques arabes (un Arabe israélien siège maintenant au gouvernement).
- Environ 20 % des médecins en Israël et environ la moitié des pharmaciens sont arabes, ce qui, pour ces derniers, est positivement disproportionné par rapport à leur nombre.
- Ils soignent tout le monde, qu’ils soient juifs, musulmans ou druzes. La liste pourrait s’allonger encore et encore.
Tutu ridiculisé par sa propre lutte contre l’apartheid
De tels faits tournent en dérision le mot même d' »apartheid » dans la bouche d’un héros de la démolition de l’apartheid.
Pourtant, l’archevêque Tutu n’avait aucun scrupule à utiliser ce mot à des fins haineuses.
Il savait très bien qu’Israël est la seule démocratie du Moyen-Orient, que le gouvernement israélien n’est pas coupable de « censure de ses médias », comme il l’a prétendu (bien au contraire, et ce sont les médias palestiniens qui sont censurés), et que les Israéliens musulmans jouissent de droits à l’égalité dont les chrétiens des pays musulmans ne peuvent que rêver. Il est donc particulièrement honteux – une honte pour le mouvement anti-apartheid – que Tutu utilise sa célébrité et prête sa chaire pour diffuser le genre de messages haineux que l’on associe ici à la lie de la société blanche et suprématiste.
Dershowitz conclut en demandant, « à une époque où l’antisémitisme augmente dans le monde », que toute décision sur la canonisation de l’archevêque Tutu – statues ou autres formes d’hommage – tienne compte de son « héritage résolument mitigé ».
C’est naturellement aux Sud-Africains de décider.
L’antisémitisme n’est pas une haine comme les autres
Personnellement, je serais très surpris si cette forme particulière de sectarisme devait être un obstacle quelconque à la commémoration somptueuse de Tutu.
L’antisémitisme n’est pas une haine comme les autres. Non seulement parce qu’il est le plus ancien, mais aussi parce qu’il est le plus facile à ignorer, le plus facile à exploiter, le plus facile à oublier et le plus facile à pardonner.
Pourquoi ?
Comme tous les antisémites, Tutu avait une explication toute prête : « Que les Juifs le veuillent ou non, ils sont un peuple particulier. Ils ne peuvent jamais espérer être jugés selon les mêmes critères que ceux utilisés pour les autres personnes. »
Pour les personnes qui ne sont pas antisémites, cette ancienne question reste sans réponse.
Conclusion
Je crois personnellement que chercher une réponse unique est vain, bien qu’il existe une réponse flagrante et générique que vous n’entendrez jamais dans la bouche des élites juives, parce qu’elle porte en elle exactement ce qui est reproché aux juifs, la fausse suspicion qu’ils se placent au-dessus des autres : la jalousie.
Oui, la première cause de l’antisémitisme est la jalousie.
Je l’ai compris très tôt dans ma vie, lorsque des copains non-juifs qui ignoraient que je l’étais, ont déclaré en leur en faisant reproche, que « les juifs s’entraident ». Jusque là, je pensais que l’entraide était une qualité. Subitement, elle devenait la coupable attitude des juifs envers leurs coreligionnaires. Ce jour-là, je compris que le reproche n’était pas « les juifs se soutiennent et s’entraident », mais un regret frustré : « nous ne nous entraidons pas, les juifs oui ». Jalousie.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Source : https://www.theepochtimes.com
Je pense également que la cause principale de l’antisémitisme est la jalousie, mais pas seulement parce que les Juifs s’entraident (pour moi l’entraide entre Juifs est plus une conséquence de l’antisémitisme que sa cause). C’est surtout parce qu’ils sont le peuple choisi par Dieu.
Si on accepte d’amener l’explication à cette « altitude », à ce Dieu de la Bible, avec le conflit permanent entre Dieu et Satan, entre le bien et le mal, tout cela à la lecture de la Bible, les choses deviennent plus claires.
Je suis chrétien, et je lisais récemment les épîtres de Paul, probablement l’apôtre le plus controversé par les religieux juifs de son époque et d’aujourd’hui. Paul y parle de son amour inconditionnel pour ses frères juifs, de l’amour de Dieu pour son peuple. Et je sais que l’affection profonde que j’ai pour Israël me vient de là et des autres écrits bibliques. Les prophètes de l’Ancien Testament illuminent cet amour de Dieu pour son peuple. Et je ne comprends pas comment on peut être chrétien et antisémite si on en reste au sujet de Desmond Tutu.
Si on élargit au reste du monde (politique, religieux..), on voit bien que c’est la même chose partout. Et lorsque certains, la bouche en coeur, viennent donner leurs bons conseils, ils savent pertinemment que c’est l’existence même d’Israël qu’ils mettent en jeu, et cela ne leur pose aucun problème.
Alors oui, parfois je comprends davantage cette effroyable haine d’un Mohamed Merah que ces stupidités sorties de la bouche de certains dirigeants de l’Occident et autres bobos juifs de gauche.
Oui, l’antisémitisme n’est pas une haine comme les autres haines. Il y a de véritables forces du mal qui l’attisent.
En matière de jalousie, Desmond Tutu devait en vouloir aux Juifs d’être parvenus à se relever des plus grandes souffrances et d’avoir su miser sur la famille, le travail, la réussite, toutes choses qui font souvent défaut chez les Noirs. Derrière les Afrikaaners, il y a les Juifs, devait-il penser, encore plus coupables.