L’antisémitisme n’est pas comme les autres haines

« L’antisémitisme n’est pas comme les autres haines. Non seulement parce qu’il est le plus ancien, mais parce qu’il est le plus facile à ignorer, le plus facile à exploiter, le plus facile à oublier, le plus facile à pardonner, » explique brillamment Barbara Kay⁩ dans un éditorial publié pour The Epoch Times.

Extraits :

L’archevêque anglican Desmond Tutu, lauréat du prix Nobel de la paix en 1984 et figure centrale du mouvement anti-apartheid en Afrique du Sud, est décédé à l’âge de 90 ans le 26 décembre. Comme il se doit pour sa stature historique, le New York Times a accordé une large place à sa notice nécrologique.

Mais Tutu, par ailleurs immaculé, présente une tache peu attrayante, et vous la chercheriez en vain dans la notice nécrologique du New York Times. Nous nous tournons donc vers la nécrologie d’Alan Dershowitz, publiée par le Gatestone Institute.

Dershowitz reconnaît que Tutu est un symbole de réconciliation, mais il était aussi un antisémite non repenti et assumé. Il ne s’est même pas donné la peine de voiler son antisémitisme par un simple antisionisme.

« Il ne s’est pas contenté de croire à l’antisémitisme, il a activement promu et légitimé la haine des Juifs parmi ses nombreux adeptes et admirateurs dans le monde entier », écrit Dershowitz.

Appel au boycott de Gershwin par Tutu : version NYT, et version réelle

Le NYT a fait allusion au fait que Tutu a un jour exhorté l’Opéra du Cap à refuser de présenter l’opéra « Porgy and Bess » de George Gershwin (juif) à Tel-Aviv, mais pas comme un exemple d’antisémitisme.

« En 2010, [l’archevêque Tutu] a insisté sans succès auprès d’une compagnie d’opéra du Cap en tournée pour qu’elle ne se produise pas en Israël, invoquant la lutte de l’Afrique du Sud contre l’apartheid pour critiquer la politique d’Israël à l’égard des Palestiniens. Il a déclaré que la production de Porgy and Bess de la compagnie devait être reportée « jusqu’à ce que les amateurs d’opéra israéliens et palestiniens de la région aient les mêmes chances et un accès sans entrave aux représentations ».

Notez le mot « critiquer ». LeNYT fait passer pour une position tout à fait normale le fait de lier l' »accès » des résidents de l’Autorité palestinienne aux opéras de Tel-Aviv au régime d’apartheid de l’Afrique du Sud – le fait que les Arabes israéliens ont librement accès au spectacle ne les intéresse pas, car il détruit leur narratif.

« [Tutu] a exhorté l’Opéra du Cap à refuser de jouer Porgy and Bess de George Gershwin à Tel-Aviv et a appelé à un boycott culturel total de l’Israël juif, tout en encourageant les artistes à visiter les régimes les plus répressifs du monde. »

L’appel au boycott des Israéliens juifs est un élément essentiel de l’incitation. Le NYT l’a omis. Un appel au boycott d’Israël est un appel à la délégitimation d’Israël. C’est l’une des tactiques qui a fait tomber le régime d’apartheid de l’Afrique du Sud.

Des accusations manifestement mensongères

Toutes les accusations de Tutu contre les Juifs et Israël étaient manifestement des mensonges sans fondement, mais les antisémites « ordinaires » les croient, parce que cela les réconforte de penser que leur haine inavouée est justifiée. C’est un classique trait psychologique : la recherche de confirmation de notre biais.

« Il est fatigant d’être obligé d’apporter des preuves qu’Israël n’est pas un État d’apartheid », dit Barbara Kay⁩, « mais voici un cas où il faut le faire :

  1. Les Arabes israéliens jouissent d’une citoyenneté à part entière dans la société israélienne.
  2. Il y a des juges arabes à la Cour suprême, et des partis politiques arabes (un Arabe israélien siège maintenant au gouvernement).
  3. Environ 20 % des médecins en Israël et environ la moitié des pharmaciens sont arabes, ce qui, pour ces derniers, est positivement disproportionné par rapport à leur nombre.
  4. Ils soignent tout le monde, qu’ils soient juifs, musulmans ou druzes. La liste pourrait s’allonger encore et encore.

Tutu ridiculisé par sa propre lutte contre l’apartheid

Il est particulièrement honteux pour le mouvement anti-apartheid que Tutu utilise sa célébrité pour diffuser le genre de messages haineux que l’on associe aux suprématistes

De tels faits tournent en dérision le mot même d' »apartheid » dans la bouche d’un héros de la démolition de l’apartheid.

Pourtant, l’archevêque Tutu n’avait aucun scrupule à utiliser ce mot à des fins haineuses.

Il savait très bien qu’Israël est la seule démocratie du Moyen-Orient, que le gouvernement israélien n’est pas coupable de « censure de ses médias », comme il l’a prétendu (bien au contraire, et ce sont les médias palestiniens qui sont censurés), et que les Israéliens musulmans jouissent de droits à l’égalité dont les chrétiens des pays musulmans ne peuvent que rêver. Il est donc particulièrement honteux – une honte pour le mouvement anti-apartheid – que Tutu utilise sa célébrité et prête sa chaire pour diffuser le genre de messages haineux que l’on associe ici à la lie de la société blanche et suprématiste.

Dershowitz conclut en demandant, « à une époque où l’antisémitisme augmente dans le monde », que toute décision sur la canonisation de l’archevêque Tutu – statues ou autres formes d’hommage – tienne compte de son « héritage résolument mitigé ».

C’est naturellement aux Sud-Africains de décider.

L’antisémitisme n’est pas une haine comme les autres

Personnellement, je serais très surpris si cette forme particulière de sectarisme devait être un obstacle quelconque à la commémoration somptueuse de Tutu.

L’antisémitisme n’est pas une haine comme les autres. Non seulement parce qu’il est le plus ancien, mais aussi parce qu’il est le plus facile à ignorer, le plus facile à exploiter, le plus facile à oublier et le plus facile à pardonner.

Pourquoi ?

Comme tous les antisémites, Tutu avait une explication toute prête : « Que les Juifs le veuillent ou non, ils sont un peuple particulier. Ils ne peuvent jamais espérer être jugés selon les mêmes critères que ceux utilisés pour les autres personnes. »

Pour les personnes qui ne sont pas antisémites, cette ancienne question reste sans réponse.

Conclusion

Je crois personnellement que chercher une réponse unique est vain, bien qu’il existe une réponse flagrante et générique que vous n’entendrez jamais dans la bouche des élites juives, parce qu’elle porte en elle exactement ce qui est reproché aux juifs, la fausse suspicion qu’ils se placent au-dessus des autres : la jalousie.

Oui, la première cause de l’antisémitisme est la jalousie.

Je l’ai compris très tôt dans ma vie, lorsque des copains non-juifs qui ignoraient que je l’étais, ont déclaré en leur en faisant reproche, que « les juifs s’entraident ». Jusque là, je pensais que l’entraide était une qualité. Subitement, elle devenait la coupable attitude des juifs envers leurs coreligionnaires. Ce jour-là, je compris que le reproche n’était pas « les juifs se soutiennent et s’entraident », mais un regret frustré : « nous ne nous entraidons pas, les juifs oui ». Jalousie.

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org

Source : https://www.theepochtimes.com

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