« Une solution à deux Etats au conflit maintiendrait Israël en tant qu’Etat juif et démocratique » a déclaré mercredi dernier l’ambassadeur américain Thomas Nides lors d’une rencontre avec les représentants de la presse étrangère à Jérusalem.
Les Européens sont ravis.
Après l’interlude de l’administration Trump qui n’avait pas fait des Palestiniens une priorité la Maison Blanche de Joe Biden semble être revenue à de meilleurs sentiments.
D’ailleurs la prise de position de l’ambassadeur n’a surpris personne.
En mars dernier, il avait exprimé son opposition au développement des colonies « qui l’enrage » et qu’il trouve « stupide » car mettant en danger la solution à deux états.
Bref, le serpent de mer vient de refaire surface.
Car comme pour cet animal mythique, on ne sait rien de ce à quoi pourrait bien ressembler cet état palestinien tant désiré.
On évoque « les frontières de 1967 » mais elles n’ont jamais existé.
Avant la guerre des Six jours, les lignes de cessez-le-feu de 1949 séparaient Israël de la Judée et de la Samarie, où selon le plan de partition des Nations Unies un état arabe devait voir le jour mais qui avaient été occupées et annexées par la Transjordanie, qui avait alors pris le nom de Jordanie, pays toujours en guerre avec son voisin.
La Bande de Gaza avait été elle, occupée par l’Egypte qui s’était bien gardée de l’annexer.
Tout de même, immédiatement après la Guerre des Six Jours Israël avait tendu la main à ses agresseurs et avait offert de rendre les territoires conquis contre la paix.
A Khartoum le 1er septembre 1967 la réponse avait été un triple non catégorique : pas de paix avec Israël, pas de reconnaissance d’Israël et pas de négociations avec Israël.
De la vieille histoire direz-vous.
Depuis le Conseil de Sécurité des Nations Unies a voté la fameuse résolution 242.
Soulignant dans son préambule « l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la guerre » – on se demande pourquoi cet argument n’avait pas été élevé lors de l’annexion de la Judée et de la Samarie – la résolution demande « le retrait des forces armées israéliennes de territoires occupés au cours du récent conflit. »
Ce texte est souvent cité mais on passe généralement sous silence la suite : la résolution appelle à la « fin de toute revendication ou de tout état de belligérance, respect et reconnaissance de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de chaque Etat de la région et de son droit de vivre en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, à l’abri des menaces ou d’actes de violence. »
La question qui se pose aujourd’hui comme hier est de savoir si un retrait éventuel d’Israël et la création d’un état palestinien répondraient à ces exigences.
Il est hélas permis d’en douter.
Les dirigeants palestiniens ont rejeté tous les plans de paix présentés par Israël – que ce soit par le travailliste Ehud Barak ou le premier ministre du Likoud Ehud Olmert.
Le refus de l’existence d’Israël en tant qu’Etat juif est une constante de la politique des dirigeants de Ramallah, comme la volonté de détruire cet état est une constante de la politique du Hamas.
© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org
Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.