S’exprimant lors d’une réunion des Amis d’Israël – sa présence est déjà bon signe pour les futurs échanges – Mme Truss a émis des critiques acerbes contre la bureaucratie britannique qu’elle connaît trop bien, et qui, c’est le trait commun entre de nombreux pays pourtant bien différents, continue à diriger le pays, quel que soit le politicien élu, en dépit de ses directives.
Elle a déclaré :
“Je pense avoir démontré au Foreign Office que je suis prête à affronter l’orthodoxie … que parfois les fonctionnaires ne donnent pas toujours des conseils qui sont nécessairement en accord avec ce que nous croyons.”
Mme Truss a déclaré qu’elle pensait que la relation du Royaume-Uni avec Israël “doit être plus profonde.”
“C’est le sens du partenariat stratégique que j’ai signé avec Yair Lapid il y a un an, et il s’agit de le poursuivre.
Nous devons faire plus et j’ai beaucoup insisté auprès du ministère des Affaires étrangères pour qu’il le fasse.
Mais j’ai été très claire. Je vois Israël comme un allié absolument essentiel du Royaume-Uni, à la fois en matière de défense et de sécurité, mais aussi de science et de technologie…”
La favorite pour remplacer Boris Johnson au poste de Premier ministre a ensuite fermement critiqué le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, cet organisme totalement partisan qui publie plus de condamnations officielles d’Israël en un an, que conte la totalité des pays du monde en dix ans.
Elle a déclaré qu’au sein de cet organe,
“Il y a trop de pays qui ont essayé de faire tomber Israël, qui essaient d’utiliser le Conseil des droits de l’homme comme un moyen d’émettre des critiques injustifiées à l’encontre d’Israël.”
Truss a ajouté :
“Ce que j’ai fait, c’est m’opposer à ces pays.
J’ai d’ailleurs parfois résisté aux conseils de mes propres services, et à diverses mises en garde selon lesquelles la Grande-Bretagne serait isolée [si elle défend Israël], et en fait, d’autres pays nous ont suivis dans ce que nous avons fait.”
Truss a également fait l’éloge d’Israël comme un “allié clé” et un “phare de liberté et de démocratie” au Moyen-Orient.
Elle a ensuite répondu aux questions de Lord Polak pendant plus d’une demi-heure.
Concernant l’Iran, elle a dit :
“Je ne vais pas inventer une nouvelle politique étrangère sur le champ, mais je peux vous assurer que nous ne pouvons pas permettre à l’Iran de réussir dans ses ambitions nucléaires et je suis prête à faire ce qu’il faut pour empêcher cela”. [Notez qu’elle se situe dans la ligne exacte du “groupe 5+1” participant aux négociations : je vais signer les accords qui permettront à l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire, mais je vais les empêcher d’y parvenir. Réparer les dégâts qui vont être commis par eux, au lieu d’agir en amont, et signer un accord qui empêche l’Iran d’acquérir une arme de destruction massive. Cette médiocrité diplomatique occidentale qui dirige le monde depuis l’après-guerre a été mise à nue, pour les observateurs attentifs, avec le contraste des brillants accords Abraham du président Trump]
Il faut surtout noter que Mme Truss n’a pas évoqué l’engagement pris dans sa lettre au CFI (Conservateurs amis d’Israël) dans laquelle elle déclarait qu’elle mènerait une “étude” sur le transfert de l’ambassade britannique en Israël à Jérusalem.
Que conclure ?
- Avant et après leurs mandats, les Premiers ministres britanniques ont fréquemment déclaré ouvertement être des amis d’Israël et pris position en sa défense. Pendant leur terme, à de rares exceptions comme Boris Johnson, le bilan est … plus nuancé.
- En politique, le naïf se laisse subrepticement influencer par la propagande de la télévision et des journaux, précisément parce que n’ayant pas confiance en eux, il s’en croit protégé. L’observateur engagé se laisse séduire par les décisions et les actes de son dirigeant s’il a voté pour lui. L’analyste ne juge que les résultats des actes, car rien d’autre ne vaut quoi que ce soit.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Source : https://www.jewishnews.co.uk/liz-truss-speaks-of-changing-mindset-at-foreign-office-over-israel/
Wait and See !
Son attitude vis-à-vis de l’Iran témoignera de sa crédibilité. Les discours ne valent jamais les actes ! Espérons un minimum de trust…