La Cour suprême annule l’assignation à résidence d’Elisha Yarad, accusé par la presse de gauche d’avoir tué un Arabe

Mise à jour à 13h42 : Le représentant de la police a déclaré à l’audience de la prolongation de la détention d’Elisha Yard, l’un des suspects du meurtre du jeune arabe de 19 ans vendredi dernier dans le village de Burka, que le Shin Bet a transmis à la police « de nouvelles informations de renseignement qui changent la situation existante ». Il a également été noté lors de l’audience au tribunal de première instance de Jérusalem que la police dispose d’un rapport en arabe de l’Autorité palestinienne.

La Cour suprême a accepté d’entendre un appel contre une décision du tribunal de district qui a ordonné la libération en résidence surveillée d’Elisha Yarad, accusé et condamné par la presse de gauche, sans même attendre les résultats de l’enquête, d’avoir assassiné un arabe à Burka.

La Cour suprême a tenu ce mercredi matin une audience sur l’appel de l’accusation contre la décision du tribunal de district. Yarad a été arrêté parce qu’il était soupçonné d’être impliqué dans le meurtre ainsi que Yechiel Indor, un résident de Samarie qui a été hospitalisé dans un état grave avec des blessures à la tête à l’hôpital Shaarei Tzedek.

La juge Ruth Ronen a même réprimandé la division pénale du bureau du procureur général de l’État pour sa décision de faire appel de la décision en faveur de Yarad, déclarant « qu’il n’était pas nécessaire de déranger la Cour suprême » pour ça.

Un juge avait précédement qualifié de « très faibles » les allégations de la police selon lesquelles Yarad aurait interféré dans l’enquête, et a reproché aux autorités de l’avoir détenu pendant plusieurs jours, suggérant qu’elles n’avaient aucun motif de le faire.

Yarad reste en garde à vue jusqu’à une audience du tribunal, aujourd’hui, au cours de laquelle la police demandera une prolongation de sa détention. Le tribunal devra décider si la libération de Yarad nuira à l’enquête.

La semaine dernière, Yechiel Indor, un juif, a tiré et tué Qusai Jamal Matan, un Arabe de 18 ans, à la suite d’un violent affrontement entre des pionniers et des Arabes du village voisin de Burqa.

Matan a lancé une énorme pierre sur la tête d’Indor, le blessant grièvement. Indor a alors réussi à tirer et tuer

Matan dans ce que lui-même et de nombreux députés ont déclaré être un acte d’autodéfense.

Bien qu’il soit hospitalisé et opéré, Indor est techniquement en état d’arrestation, des officiers de police étant postés devant sa chambre d’hôpital 24/24.

Son ami, Elisha Yarad, a également été détenu, mais il a récemment été placé en résidence surveillée, avant l’annulation par la Haute cour ce mercredi matin.

L’avocat de Honenu qui défend Yarad, a fait valoir qu’il n’y a pas de preuves dans cette affaire, que le corps de l’homme assassiné n’a pas été autopsié en Israël et que les accusés devraient donc être libérés dès que possible.

Le juge a accédé à la demande de Shabak qui souhaitait obtenir des documents confidentiels pour étayer le dossier de l’accusation. Les journalistes et les avocats de Yarad ont été priés de sortir de la salle d’audience pour discuter avec les représentants de l’accusation et de Shabak.

Des Arabes arrêtés dans le cadre de cette affaire sont également soupçonnés d’avoir participé à des émeutes.

Mercredi matin, le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben-Gvir, n’a pas autorisé le député Ahmad Tibi à leur rendre visite.

Tibi s’est insurgé contre cette décision, déclarant aux médias qu’en tant que membre de la Knesset, son immunité parlementaire lui permettait de rendre visite à n’importe quel détenu dans l’État. Mais il n’est pas certain que cette affirmation soit fondée sur le droit israélien, car des députés juifs et arabes se sont souvent vu refuser le droit de rendre visite à des prisonniers si des questions de sécurité nationale étaient en jeu.

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