Israël ne pense pas qu’il y aura une confrontation violente entre la Russie et l’Ukraine de sitôt, a déclaré au média de gauche américain Axios le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid.
La nouvelle est importante, car Joe Biden a encouragé des acteurs hostiles à monter le ton, et menacé le statu quo mondial : la Chine avec Taïwan, la Corée du Nord qui a repris ses tirs balistiques, l’Iran bien-sûr, Poutine avec l’Ukraine, les Houtis contre les pays du Golfe, et les tensions montent passablement entre le Pakistan et l’Inde.
Pendant la présidence Trump, qui s’est débarrassé de l’Etat islamique en moins de temps qu’il l’avait promis, et a immédiatement réagi lorsqu’Assad a une fois encore utilisé l’arme chimique, a mis au pas les Chinois avec des sanctions douanières inédites, et a totalement neutralisé Kim, le dictateur nord-coréen, les régimes totalitaires ne la ramenaient pas et respectaient l’ordre des choses : le gendarme du monde, qu’on l’aime ou pas, c’est les USA.
Dans ce contexte, un journaliste israélien rapporte que les responsables israéliens ne croient pas que la Russie ira de l’avant avec une invasion.
Écrivant pour Axios, Barak Ravid a cité le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid, qui a déclaré mercredi que les responsables israéliens « ne voient pas de confrontation violente dans un avenir proche. »
Lapid a déclaré à Ravid que les responsables israéliens « ne pensent pas non plus qu’une guerre mondiale soit sur le point de commencer là-bas. »
Les responsables militaires américains ne sont pas encore convaincus.
Extrait :
L’administration Biden a averti publiquement ces dernières semaines que le renforcement militaire russe à la frontière avec l’Ukraine pourrait conduire à une invasion à tout moment.
Israël se trouve dans la situation unique d’avoir des relations étroites avec la Russie et l’Ukraine. Il a proposé un sommet Russie-Ukraine à Jérusalem en octobre dernier. Et le secrétaire d’État américain Tony Blinken a appelé Lapid lundi et a demandé qu’Israël transmette à la Russie un message sur la nécessité d’une désescalade, selon des responsables israéliens.
C’était la deuxième fois ces dernières semaines que Blinken demandait à Israël de transmettre un tel message.
Les responsables israéliens disent qu’ils ont parlé aux Russes de la nécessité d’une désescalade, et Lapid prévoit de parler à son homologue russe Sergey Lavrov dans les prochains jours.
« Pour l’instant, Israël dit qu’il ne voit pas de confrontation violente prochainement. Je ne pense pas non plus qu’une guerre mondiale soit sur le point de commencer là-bas », a dit Lapid à Barak David.
Lapid souligne qu’Israël se trouve dans une situation compliquée, parce que la deuxième plus grande communauté juive au monde se trouve en Russie, et que la cinquième plus grande communauté juive se trouve en Ukraine.
« Nous avons le devoir d’agir avec prudence dans la crise entre la Russie et l’Ukraine, ce qui n’est le cas d’aucun autre pays », ajoute-t-il.
Lapid, lançant une critique inattendue à l’endroit du président américain, ajoute qu’Israël craint que la crise Russie-Ukraine détourne l’attention des négociations nucléaires de Vienne avec l’Iran :
« Nous aurions souhaité que les États-Unis accordent une attention beaucoup plus soutenue à cette question afin d’éviter que des choses dangereuses ne se produisent », ajoute-t-il.
Enfin, les États-Unis ont déclaré cette semaine qu’ils voyaient un moyen de parvenir à un accord dans le cadre des négociations nucléaires de Vienne, mais que l’Iran devait prendre « des décisions politiques difficiles maintenant ». Lorsque les diplomates américains d’une administration Démocrate annoncent cela concernant les accords avec l’Iran, ça ne sent pas bon.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org