Israël a adopté le mode de calcul des têtes à lunettes de l’OCDE pour évaluer le seuil de pauvreté, et ce mode de calcul a un problème que les médias se gardent bien d’expliquer : il prend en compte le chiffre médian, ce qui veut dire que plus la santé du pays est bonne, plus la ligne médiane se déplace vers le haut, faisant passer dans la catégorie des pauvres des gens dont le revenu n’a pas baissé d’un shekel, voire même, a progressé, mais moins que la moyenne nationale.
En bref, ce chiffre induit en erreur.
De plus, en Israël en tous cas, la notion de pauvre n’est pas celle qu’on imagine. La plupart des pauvres israéliens ont un crédit auto, ils possèdent une télé grand écran, deux ou trois abonnements téléphoniques pour eux et leurs enfants, et internet à la maison.
Et l’affirmation que des enfants vont à l’école le matin le ventre vide, est vraie mais assez exagérée, les organisations caritatives des riches juifs orthodoxes de New York y pourvoient largement, et, cela a été expliqué dans les rapports statistiques, les aides aux familles les plus modestes n’entrent pas dans le calcul des revenus, et encore moins dans celui du niveau de vie.
Un rapport de l’Institut national d’assurance de 2020 montre que ces « pauvres » d’Israël ont augmenté au cours de la première année de l’épidémie, mais la situation est meilleure qu’elle n’aurait pu l’être grâce à l’aide du gouvernement pendant la crise. Et les fonctionnaires de l’Institut n’ont aucune raison de faire un tel cadeau à Netanyahou.
- La pauvreté familiale a augmenté de 4 %, et
- le taux de pauvreté des enfants a augmenté de 4,5 %.
- L’inégalité des revenus a enregistré un bond de 4,2 % en 2020.
- En 2020, le nombre de personnes pauvres a atteint 1,92 million, dont 864,6 milliers d’enfants et 158,7 milliers d’adultes ayant l’âge de la retraite.
- Le taux de pauvreté des indépendants est passé de 12,6 % de ces familles à 13,7 %.
Un mot sur cette autre notion idiote : l’inégalité de revenus. Ah voilà bien un truc à la noix. Margaret Tatcher l’avait formidablement bien illustré devant le parlement anglais, en expliquant que si une famille modeste gagne 1000 et un riche 5000, l’inégalité est de 5 pour 1. Si maintenant la famille modeste gagne 1500 et le riche 15 000, l’écart est certes de 10 pour 1, mais l’important, c’est que de 1000 à 1550, le sort de la famille modeste s’est notablement amélioré.
Il convient de rappeler qu’une personne est considérée comme pauvre si son revenu mensuel total est égal à la moitié du revenu moyen par habitant. Si le revenu moyen progresse, le nombre de pauvres pris en compte augmente. L’année dernière, le revenu moyen était de 2 811 shekels par mois par personne. S’il n’y avait pas les millions de dollars d’aides des organisations juives américaines qui affluent chaque mois, franchement, ils ne pourraient pas manger avec si peu.
Au-delà de ces considérations, la misère et les difficultés existant dans tous les pays du monde, quel que soit le régime politique, voici ce que les statistiques indiquent :
- Difficultés à se nourrir – 16,2 % de la population, un quart des ménages déclarent ne pas pouvoir couvrir toutes les dépenses mensuelles nécessaires.
- 30 % ont déclaré avoir renoncé à des passe-temps ou à des activités de loisirs, et
- environ 10 % ont dit avoir renoncé à des soins médicaux en 2020.
- Dans l’ensemble, le niveau de vie a augmenté de 2,4 %. C’est moins que pendant les années d’avant-crise.
- Les calculs préliminaires pour 2021 indiquent que la situation a continué à se détériorer.
- La part des familles et des enfants pauvres est passée de 21,6% de la population totale et 29,2% des enfants israéliens vivant dans la pauvreté en 2019 à 22,7% et 31,2%, respectivement, en 2021, mais cela, c’est en raison du mode de calcul énoncé plus haut.
- La réduction des aides sociales en 2021 pendant la période du coronavirus a entraîné une augmentation de l’inégalité du revenu net en 2021 par rapport à l’année dernière de 3,3%, et ce chiffre n’a pas beaucoup de sens – sauf pour défendre une politique socialiste, raison pour laquelle les médias, qui sont de gauche, le publient sans l’expliquer.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Source : https://news.israelinfo.co.il
article interessant et instructif.
J’aimerai cependant revenir sur ce passage qui est inexact :
« Et la légende des enfants qui vont à l’école le matin le ventre vide, est… une légende, les organisations caritatives des riches juifs orthodoxes de New York y pourvoient »
Je côtoie malheureusement tous les jours ce genre d’enfants au travail. Les millions des riches juifs orthodoxes n’arrivent pas a tous le monde…
Nous prenons bonne note de votre remarque sur le terrain, elle est importante, et allons corriger l’article.
Vous devriez nous apporter plus souvent votre témoignage.