Selon la Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés, un réfugié est une personne qui se trouve hors du pays dont elle a la nationalité ou dans lequel elle a sa résidence habituelle. Une définition qui colle assez mal à la population de Gaza. Elle n’a pas de « nationalité » au sens propre et, dans sa très grande majorité, se trouve dans le territoire dans lequel elle est née et où elle a sa résidence habituelle.
De fait, elle s’y trouve dans le cadre du vaste phénomène des personnes déplacées de la première moitié du vingtième siècle et plus particulièrement de l’attaque concertée des pays arabes contre le jeune État d’Israël au lendemain de sa déclaration d’indépendance. À la suite de l’échec de cette attaque, sept à huit cent mille habitants de la Palestine mandataire prennent le chemin de l’exil, s’installant dans des camps de fortune, aucun des vingt-deux pays arabes n’ayant accepté d’accueillir ces frères de religion parlant la même langue.
En même temps, ce sont 800 000 Juifs qui sont chassés des pays arabes où leurs communautés vivaient depuis des siècles. Leur sort ne préoccupe pas l’ONU, qui réserve – déjà ! – sa sollicitude aux « réfugiés de Palestine » et crée à leur attention « l’Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient » – UNRWA.
Israël, qui déploie des efforts considérables pour recevoir les rescapés de l’Holocauste et les Juifs cherchant un sort meilleur sur la terre de leurs ancêtres, n’hésite pas et, malgré ses maigres ressources, ouvre grand ses portes aux Juifs des pays arabes. Aujourd’hui, leurs enfants et petits-enfants sont parfaitement intégrés et occupent des postes de premier plan dans tous les domaines. Exemple récent : le prochain commandant en chef des forces armées est le petit-fils d’un Juif du Yémen.
Mais revenons aux camps de réfugiés arabes. En créant l’UNRWA, l’ONU avait compris qu’il était inutile de se faire d’illusions et qu’il n’y avait pas lieu de compter sur la solidarité arabe. Alors, des dispositions inédites ont été prises à leur attention. La qualité de réfugié et les « avantages » y afférant – nourriture, soins, éducation – pourraient se transmettre de génération en génération. Ce qui fait qu’aujourd’hui, le nombre de personnes ayant droit à ce titre prisé croît régulièrement.
Pourquoi quitter les camps qui assurent une forme de sécurité, alors que les pays arabes persistent dans leur refus, d’autant qu’ils font de ces camps et de leurs habitants un moyen d’entretenir la pression et la haine d’Israël ?
Ce qui nous conduit tout droit sur l’extraordinaire levée de boucliers du monde arabe contre le président américain qui a eu l’audace – pour ne pas dire la suffisance ! – de proposer une solution aux deux millions et demi de Gazaouis dont le pays a été ravagé par la confrontation dont ils avaient pris l’initiative contre l’État hébreu. On sait qu’une bonne partie d’entre eux ne demande qu’à partir.
Il y a maintenant deux milliards de Musulmans dans le monde ? Dont près de 500 millions dans les vingt-deux pays arabes ? Les Palestiniens, ils n’en voulaient pas hier, et ils n’en veulent surtout pas aujourd’hui.
© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org
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Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.