Le général à la retraite obtiendra la 3e place dans la nouvelle alliance électorale entre Kakhol lavan et Tikva Hadasha ; Matan Kahana obtiendra la 9e place sur la liste.
Après des semaines d’attente, l’ancien chef d’état-major de Tsahal, Gadi Eisenkot a officiellement fait son entrée en politique dimanche, déclarant qu’il se présentera à la Knesset aux cotés des partis Kakhol lavan et Tikva Hadasha réunis sous une liste de centre-droit.
Le député Yamina Matan Kahana, qui était ministre des Affaires religieuses dans le gouvernement sortant, se présentera également sur la nouvelle liste.
Eisenkot occupera la troisième place sur la liste commune Kakhol lavan – Tikva Hadasha, derrière le ministre de la Défense Benny Gantz et le ministre de la Justice Gideon Saar, qui dirigent respectivement les partis Kakhol lavan et Tikva Hadasha.
Gantz et Saar qui ont uni leurs forces politiques en juillet, ont rebaptisé dimanche leur liste commune Kakhol lavan-Tikva Hadasha « HaMahane HaMamlachti », traduit officieusement par « Camp national ».
Ami de longue date de Gantz, Eisenkot a succédé à son nouveau partenaire politique, prenant la place de ce dernier en tant que chef d’état-major au sein de Tsahal de 2015 à 2019. Par ailleurs, Eisenkot serait fortement courtisé par le parti Yesh Atid du Premier ministre Yair Lapid ; le général à la retraite a donc pris plusieurs semaines pour rendre sa décision finale, à l’approche des élections législatives du 1er novembre.
Bien que les anciens généraux entrant en politique aient connu un succès mitigé, leur entrée est souvent très attendue et devrait apporter un vent de fraîcheur aux élections. On s’attendait fortement à ce qu’Eisenkot entre dans la course actuelle, mais il a pris son temps pour décider comment se positionner. Eisenkot souhaiterait intégrer durablement la sphère politique ; il est donc à la recherche d’un foyer politique en accord avec ses valeurs et ses ambitions.
Selon un reportage de la Douzième chaîne diffusé ce week-end, l’une des priorités de l’ancien général est la mise en place d’institutions qui garantirait à la faction choisie un pouvoir sur le long terme. Sur ce point, au moins, Eisenkot était satisfait de l’accord signé avec Gantz.
« Dans le cadre de l’accord… il a été décidé qu’immédiatement après les élections, le Camp national commencera à réglementer ses institutions et organisera des élections démocratiques en interne avant les élections de la 26e Knesset », a fait savoir le parti Kakhol lavan dans un communiqué dimanche.
Kahana, qui est un orthodoxe moderne et qui pourrait potentiellement bénéficier du soutien des électeurs de la « droite douce » désenchantés par le parti d’extrême droite Sionisme religieux ou du bloc dirigé par Benjamin Netanyahu, obtiendra la neuvième place sur la liste menée par Gantz.
Le député Yamina, Kahane qui était l’un des membres les plus fidèles de l’ancien Premier ministre et chef du parti, Naftali Bennett, a passé ces dernières semaines à se demander s’il devait rester aux cotés d’Ayelet Shaked, qui a fusionné le mois dernier Yamina et Derech Eretz dans la nouvelle alliance Esprit sioniste. La décision de Kahana de lier son avenir politique à Gantz et Saar représente un coup dur pour Shaked, dont le parti Esprit sioniste se situe dans de nombreux sondages en dessous du seuil de 3,25 % de représentation à la Knesset.
La course de novembre soulève plusieurs questions, entre autres pour la nouvelle alliance. Les deux principales interrogations sont, d’une part de savoir s’il faut soutenir le retour du chef du Likud, Benjamin Netanyahu, au poste de Premier ministre, et d’autre part, comment gagner le soutien des électeurs de la « droite douce » qui ont fui Yamina à la suite d’une année difficile à la tête d’une coalition très hétérogène qui a remis en question l’idéologie même de la droite.
Gantz et Saar ont tous deux été échaudés par Netanyahu. Ce dernier s’est dégagé d’un accord de rotation du poste de Premier ministre qu’il avait signé avec Gantz en bloquant l’adoption d’un budget à la fin de 2020, déclenchant ainsi des élections sans avoir à renoncer au poste de Premier ministre. Saar, qui était un ancien confident de Netanyahu, est devenu son rival lorsqu’il a quitté le Likud en 2019, après avoir défié en vain son chef de longue date pour la direction du parti.
Si certains électeurs de Yamina ont rejoint Gantz, son union avec Saar n’a pas encore eu l’effet escompté. L’arrivée d’Eisenkot ajoute un autre point d’interrogation étant connu pour ses déclarations sur le retrait de la Cisjordanie qui ne correspondent pas aux positions du mouvement pro-implantation des électeurs de Yamina et de Tikva Hadasha.
Dans une interview accordée en janvier au quotidien israélien Maariv, Eisenkot a déclaré qu’il pensait qu’un seul État binational au conflit israélo-palestinien serait « la fin de la vision sioniste ».
« Je pense qu’un État binational signifie la fin de la vision sioniste. Il n’est pas nécessaire d’être un génie pour comprendre ce que signifie le fait que des millions de Palestiniens soient mélangés à nous, sans compter la situation compliquée des Arabes israéliens, qui ont également pris des décisions très spécifiques pendant 75 ans, qui nous ont conduit à la situation actuelle », avait déclaré Eisenkot.
« Est-ce cela que nous voulons ? Ne voyons-nous pas que c’est ce qui se passera d’ici 10 à 20 ans ? Nous laissons le problème aux générations futures », avait déclaré Eisenkot, ajoutant : « Ne préférions-nous pas nous séparer des Palestiniens ? »
Néanmoins, les premiers commentaires suggèrent que l’inclusion d’Eisenkot pourrait créer une dynamique autour de la faction unifiée de centre-droit.
« Je pense que Kakhol lavan ajoutera un siège », a déclaré l’analyste politique de la Radio de l’Armée, Sefi Ovadia, après l’annonce. « Il s’agit sans aucun doute d’une augmentation du pouvoir, et pas seulement de la personne qui ajoutera le siège… il y a un élan dans la campagne, et donc plus de bruit », a-t-il déclaré.
L’alliance politique qui s’élargit, sans avoir encore publié sa liste complète, a déclaré, sans entrer dans les détails, qu’elle fera pression pour créer un gouvernement large et stable qui s’attaquera aux problèmes de sécurité et de société.
« L’union servira de base à la mise en place d’un gouvernement d’État large et stable qui mettra fin à la crise politique actuelle, réparera le fossé entre certaines parties de la société israélienne et promouvra les intérêts nationaux de l’État d’Israël en matière de sécurité, d’économie, de sécurité intérieure et d’éducation », selon la déclaration officielle du parti Kakhol lavan de Gantz.
Eisenkot pourrait entraîner avec lui d’autres candidats sur la liste, selon un porte-parole du parti Kakhol lavan, mais leurs noms n’ont pas encore été divulgués.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
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Source : Timesofisrael