De quoi je me mêle? Joe Biden s’est permis mardi (le 28 mars) de critiquer la réforme du système judiciaire entrepris par Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, fraîchement élu. Certains leaders de la droite politique israélienne ont vertement dénoncé le président américain.
Ils se sont aussi moqués du fait que M. Biden a annoncé qu’il n’inviterait pas M. Netanyahou à la Maison Blanche, et ont prédit que le Parti Démocrate perdrait les élections de 2024 « même si un grille-pain et un fer à repasser se présentaient contre eux ».
Traduction par Magali Marc de l’article de Joel B. Pollak*, paru sur le site de Breitbart, le 29 mars.
**************************************
La droite israélienne
se moque de Joe Biden après
sa rebuffade contre M. Netanyahou
Un ensemble de leaders de la droite politique israélienne a dénoncé le président américain Joe Biden pour ses critiques à l’égard du Premier ministre Benjamin Netanyahou mardi (le 28 mars), qualifiant M. Biden de « faible » et affirmant qu’Israël est « plus démocratique » que les États-Unis.
Ces critiques sont intervenues après que M. Biden a déclaré qu’il n’inviterait pas M. Netanyahou à la Maison Blanche – une courtoisie dont bénéficient tous les dirigeants israéliens élus, ainsi que ses deux prédécesseurs – et qu’Israël avait besoin d’un changement politique.
M. Biden a contredit l’ambassadeur des États-Unis en Israël, Tom Nides, qui avait annoncé qu’une invitation était imminente quelques heures auparavant, après que M. Netanyahou eut mis en pause les réformes judiciaires en cours de son gouvernement, face à la montée des protestations.
Des personnalités israéliennes, dont l’ex-ambassadeur aux États-Unis Michael Oren, ont critiqué la tentative de M. Biden d’intervenir dans la politique intérieure israélienne, en particulier face à la menace d’un Iran potentiellement doté d’une arme nucléaire, ce qui constitue vraisemblablement une menace commune.
Selon le Times of Israel, M. Oren a déclaré :
« Je ne pense pas qu’un pays qui a connu il n’y a pas longtemps une insurrection soit en mesure de prêcher la démocratie à Israël, ou en fait à qui que ce soit. Il n’est pas vraiment en position de nous dire ce qui est démocratique et ce qui ne l’est pas ».
D’autres, dont le ministre de la sécurité nationale d’extrême droite Itamar Ben-Gvir, ont été encore plus directs, déclarant qu’Israël n’était « pas une étoile de plus sur le drapeau américain ».
Les critiques à l’encontre de M. Biden couvaient au Moyen-Orient depuis le retrait chaotique des États-Unis d’Afghanistan.
La nouvelle hostilité des Démocrates à l’égard de l’Arabie saoudite – motivée par le dépit politique interne contre le Président Donald Trump, qui a bien travaillé avec les Saoudiens – a eu pour effet d’envoyer les Saoudiens vers la Chine, qui a négocié un dégel des relations entre les Saoudiens et l’Iran.
Mais rarement, jusqu’à présent, la critique a été aussi ouverte.
Un membre du Likoud, le parti de M. Netanyahou, a déclaré : « Il est hors de question que les États-Unis s’immiscent dans les affaires intérieures d’Israël. Nous sommes dans une démocratie, et il nous dicte ce que nous devons faire ? » Il a ajouté que les réformes judiciaires proposées par Israël étaient « probablement un peu plus démocratiques » que le système actuel aux États-Unis.
M. Biden a lui-même envisagé des réformes judiciaires dès le début de sa présidence, en convoquant une commission chargée d’étudier la possibilité de « paqueter » la Cour suprême des États-Unis avec des juges gauchistes.
Les membres de son parti ont également critiqué la Cour suprême.
Les personnalités de l’opposition israélienne ont accueilli favorablement les critiques de M. Biden ; nombre d’entre elles auraient demandé aux États-Unis d’intervenir en leur faveur. Certains ont même dénoncé M. Netanyahou pour ce qu’ils ont appelé la pire crise dans les relations entre les États-Unis et Israël depuis plusieurs décennies.
Mais les leaders de la droite israélienne se sont moqués de M. Biden, l’un d’entre eux prédisant que le Parti Démocrate perdrait les élections de 2024 « même si un grille-pain et un fer à repasser se présentaient contre eux ».
D’autres ont souligné que malgré les liens étroits entre Israël et les États-Unis en matière de défense, Israël est capable de se défendre si besoin est.
M. Netanyahou a tenté d’aplanir le différend en annonçant qu’Israël avait adopté une loi pour se conformer aux règles américaines permettant aux citoyens israéliens d’entrer aux États-Unis sans visa et qu’il avait participé à un sommet virtuel sur la démocratie organisé par le Département d’État américain, avec d’autres dirigeants du monde.
M. Netanyahou a qualifié l’alliance entre les États-Unis et Israël d' »inébranlable », en dépit de la crise actuelle et d’un sondage Gallup montrant que les démocrates préfèrent les Palestiniens aux Israéliens pour la première fois depuis que ce sondage existe.
Les négociateurs du parti au pouvoir et de l’opposition se sont rencontrés mardi pour discuter des réformes judiciaires.
© Traduction et adaptation, Magali Marc pour Israël 24/7.org
* Joel B. Pollak est rédacteur en chef de Breitbart News.
Source: https://www.breitbart.com/middle-east/2023/03/29/israeli-right-mocks-biden-weak-could-lose-to-a-toaster/