Danny Danon : son plan en cinq étapes pour Gaza après la guerre

Danny Danon est député à la Knesset, membre du Likoud de Benjamin Netanyahou, ministre et ancien ambassadeur.

Il a présenté son plan en cinq étapes pour le lendemain de la guerre dans une interview accordée à Channel 7.

La communauté internationale veut savoir ce qui se passera après la guerre, et elle commence déjà à faire pression sur Israël, alors que la guerre n’est pas terminée, et que le Hamas n’est pas éliminé.

C’est pourquoi Danon présente un plan qui ouvre le dialogue avec les pays du monde, dialogue basé sur la sécurité d’Israël et non sur les pensées humanistes envers les terroristes.

1 Le premier volet du plan de Danon pour le lendemain est « la démilitarisation de la bande de Gaza ». Il ne devrait y avoir aucune arme, aucun missile ou roquette dans la bande. Quiconque se promène avec une arme est condamné à mort. La définition est simple mais pas facile à mettre en œuvre et donc la décision militaire est nécessaire.

2 Le deuxième volet concerne une bande de sécurité de trois kilomètres sur toute la longueur de la frontière, dans laquelle ni les agriculteurs, ni leurs manifestants ou leurs enfants ne peuvent entrer. Celui qui entre est fusillé. Personne ne s’approche de la clôture, il n’y aura pas de tirs, ni de ballons incendiaires.

3 Le troisième tronçon concerne le passage de Rafah. « Il nous est apparu clairement au cours des combats que ce passage était percé en surface et en sous-sol et que de nombreuses armes étaient transportées dans des camions en plein jour. C’est ainsi que des milliers de tonnes de munitions ont été livrées et sont utilisées contre les civiles israéliens. « C’est pourquoi je suggère qu’il y ait une présence internationale au point de passage, y compris une force israélienne », suggère Danon. « Nous avons besoin d’un œil israélien qui examinera chaque camion qui entre dans la bande de Gaza et ne laissera rien aux autres forces. »

4 Le point suivant concerne l’émigration volontaire. « À ma grande joie, aujourd’hui, des pays arabes comme l’Égypte et la Jordanie en parlent déjà, alors qu’il y a un mois, c’était considéré comme inapplicable. Aujourd’hui, nous en parlons. Je pense que cela contribuera à l’économie de Gaza, car lorsque des centaines de milliers de personnes iront travailler à l’extérieur, elles pourront envoyer de l’argent à leurs familles. Même en termes de durabilité, il est difficile pour deux millions de personnes de vivre sur une zone aussi petite, c’est pourquoi une émigration volontaire est nécessaire.»

5 La dernière section du plan « concerne l’éradication de l’esprit de terrorisme et la réhabilitation économique ». Cela va de pair. Il sera interdit d’investir un shekel dans de nouvelles écoles sans renoncer au terrorisme et à l’incitation à la haine, et si l’esprit du terrorisme n’est pas éradiqué, comme celà s’est passé en Allemagne après la guerre. C’est un processus difficile et long mais nécessaire. S’il y a un quartier qui ne renonce pas au terrorisme, il ne recevra pas de shekel pour sa réhabilitation. Il y aura une séparation nette entre ceux qui regardent vers l’avenir et ceux qui veulent continuer à vivre sous des tentes et à dos d’âne. Il sera interdit de verser de l’argent de manière aveugle comme cela s’est fait jusqu’à aujourd’hui.

A la question des journalistes de savoir si l’on peut faire confiance au monde pour jouer son rôle dans un tel plan, question qui devient encore plus aiguë au vu du comportement des forces multinationales au sud du Liban qui ont fermé les yeux aux menaces du Hezbollah, Danon répond :

« La question de la sécurité restera entre les mains d’Israël. Liberté d’action totale pour le Shin Bet et l’armée israélienne afin que nous puissions opérer dans les airs et sur terre pour nettoyer les mauvaises herbes profondément enracinées dans la bande de Gaza. Avant même que le monde ne soit convaincu, j’espère que le gouvernement le sera. Je crois que cela se produira, et ensuite nous parlerons au monde, et nous leur demanderons ce qu’ils proposent.

Nous présentons une nouvelle position qui peut être discutée, avec des calendriers, mais la dernière chose que nous voulons, c’est qu’ils injectent aveuglément de l’argent dans la bande de Gaza. Sans contrôle et reconstruction des institutions civiles, nous nous retrouverons face à une nouvelle autorité terroriste. »

Concernant l’attitude de la Jordanie et de l’Égypte à l’égard d’un tel plan, Danon affirme que

« l’approche doit passer par le dialogue. Nous n’expulserons ni ne forçerons personne, nous offrirons des incitations économiques aux Gazaouis qui partiront ainsi qu’aux pays d’accueil. Les pays du Golfe accueillent chaque année des millions de travailleurs étrangers du monde entier et cela se produit partout dans le monde. En nombre raisonnable et de manière ordonnée, et non pour que les Gazaouis franchissent la barrière menant à l’Égypte et s’approchent du Caire. Si les Gazaouis s’organisent de manière ordonnée, c’est possible. En outre, les pays du monde peuvent accueillir certains Gazaouis. Il suffit que chaque pays accueille dix mille Gazaouis. »

Selon Danon, il s’agit de l’émigration des jeunes familles, ainsi que de travailleurs.

« Il y a des pays comme le Canada et le Japon qui encouragent l’immigration sur leur territoire parce qu’ils ont besoin d’une main-d’œuvre jeune. Ce n’est pas évident, mais j’imagine un exode de jeunes familles et de jeunes travailleurs, comme cela s’est produit en Judée-Samarie, lorsque les familles sont parties d’elles-mêmes.

Concernant l’absence de plan du gouvernement, Danon dit :

« Nous sommes concentrés sur la guerre et la victoire, mais en même temps nous devons écouter la communauté internationale. Ne soyez pas d’accord avec eux et ne respectez pas leur agenda, mais dialoguez. Je crois que le gouvernement adoptera certaines parties du plan et commencera à discuter avec la communauté internationale. Cela ne signifie pas que tout sera adopté et commencera à être mis en œuvre, mais c’est le début de la conversation, et c’est la bonne chose à suivre ».

Personne ne veut que les sacrifices que nous avons consentis soient vains

Concernant l’opposition en Israël, il affirme qu’il « dialogue avec différents éléments de l’opposition, que certains sont d’accord avec certaines parties et d’autres s’y opposent, mais il existe un consensus sur certains point. Personne ne veut que les sacrifices que nous avons consentis soient vains et dans quelques années nous serons confrontés au Hamas dans la bande de Gaza. C’est pourquoi les partis d’opposition sont ouverts à ces idées. »

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