Deux documents internes du Hamas, révélés séparément ces derniers mois, éclairent de manière convergente la logique stratégique qui a conduit au massacre du 7 octobre 2023 — et surtout la manière dont l’organisation terroriste analyse aujourd’hui cette attaque et prépare la suivante.
Le premier document, rédigé par le bras de renseignement du Hamas et publié intégralement par le Centre Meir Amit de renseignement et d’information sur le terrorisme, a joué un rôle décisif dans la prise de décision de Yahya Sinwar et de Mohammad Deif. Rédigé moins d’un mois avant le 7 octobre et découvert par Tsahal lors d’une manœuvre dans la bande de Gaza, il repose sur une évaluation centrale : Israël ne chercherait plus à renverser le Hamas, mais se contenterait de gérer le conflit.
Selon cette analyse, Israël aurait progressivement abandonné toute stratégie de victoire décisive après l’échec de l’opération Plomb Durci (2008-2009), se repliant sur des objectifs vagues, des cycles de combats courts et une logique de dissuasion défensive.
Le document souligne qu’Israël privilégie depuis des années la « gestion des risques », la neutralisation ponctuelle des menaces et l’évitement d’une guerre multi-fronts, perçue comme son principal talon d’Achille.
Les auteurs estiment également que l’opération Gardien des Murs (2021) a constitué une victoire psychologique pour le Hamas, en parvenant à lier Gaza à Jérusalem et à provoquer des troubles internes en Israël. Ils en concluent qu’Israël a échoué à imposer une nouvelle équation de dissuasion et qu’il reste prisonnier du schéma de la « guerre entre les guerres ».
La recommandation formulée à la direction militaire du Hamas est explicite : briser ce schéma par une attaque inattendue, capable de plonger la direction israélienne dans l’incertitude et de provoquer un choc stratégique. Un mois plus tard, cette recommandation se matérialisait dans le massacre du 7 octobre.
Le second document, révélé par l’organisation Ad Kan et la Génération de Réservistes de la Victoire, s’inscrit dans la continuité directe du premier, mais du point de vue rétrospectif. Distribué en interne aux Brigades Izz ad-Din al-Qassam, il synthétise près de deux années de combats et fixe les objectifs futurs du Hamas.
Selon Gilad Ach, président d’Ad Kan, le document démontre que le Hamas ne considère pas le 7 octobre comme un échec, mais comme un succès stratégique partiel. L’attaque y est décrite comme « le jour glorieux de la traversée », et le premier jour de la guerre comme une réussite ayant permis de paralyser Israël, même si tous les objectifs initiaux n’ont pas été atteints.
Le texte affirme que le Hamas est resté structurellement opérationnel : chaîne de commandement intacte, capacités d’armement maintenues, et vaste infrastructure souterraine toujours fonctionnelle — y compris sous des zones contrôlées par Tsahal. Des témoignages d’otages libérés confirment l’existence d’une véritable « ville souterraine » à Gaza, permettant aux dirigeants du Hamas de continuer à diriger les opérations, notamment depuis des zones comme Deir al-Balah, restées largement intactes.
Prochaine étape : confrontation sur plusieurs fronts
Sur le plan stratégique, le document projette clairement la prochaine phase : une confrontation coordonnée sur plusieurs fronts, impliquant Gaza, la Judée-Samarie et le Liban. Les auteurs estiment que si une force de plusieurs milliers de combattants a pu envahir le sud d’Israël depuis Gaza, une attaque simultanée depuis plusieurs théâtres garantirait, selon eux, la destruction de l’État hébreu.
Le Hamas se félicite également de ce qu’il considère comme un succès politique majeur : la pression internationale exercée sur Israël, présentée comme une transformation de l’État juif en « paria » dans une partie du monde occidental, notamment en Europe.
La conclusion dressée par Ach est sans ambiguïté : ces documents battent en brèche l’idée d’une défaite décisive du Hamas. La menace contre les communautés qui entourent Gaza n’a pas disparu, l’organisation n’a pas été éradiquée, et le 7 octobre est perçu en interne non comme une exception, mais comme un précédent. Après une période de reconstruction, le Hamas se considère capable de frapper à nouveau, avec un objectif inchangé et une idéologie intacte.
Un 3e document s’articule avec les deux autres et révèle la stratégie pour dissimuler sa haine des Juifs dans la communication mondiale
La guerre du discours : le Hamas adapte son langage, pas son idéologie
Le Centre Meir Amit d’information et de renseignement sur le terrorisme a publié un document du Hamas saisi dans la bande de Gaza lors des opérations terrestres de guerre. Ce document, intitulé « Guide pour le porte-parole palestinien dans le monde », est un manuel de formation de 2022 qui conseille les porte-paroles de l’organisation terroriste sur la manière de communiquer sans recourir à des expressions antisémites, afin de ne pas nuire aux tentatives de persuasion dans les pays occidentaux.
Le document souligne l’importance de s’appuyer sur des valeurs partagées et d’éviter de mélanger des points sensibles lors des dialogues persuasifs. Il existe des recommandations spécifiques pour ne pas utiliser de références religieuses islamiques devant un public majoritairement non musulman et pour ne pas utiliser de termes ou expressions négatifs ayant des connotations stéréotypées, comme « la conspiration juive ».
Le Hamas est conscient que l’antisémitisme nuit à sa réputation sur la scène internationale et il tente de dissimuler certaines de ses positions. Toutefois, la doctrine antisémite de Mahmoud al-Zahar, exposée dans son livre « Haine Juive – Héritage Historique », met en lumière les opinions largement répandues au sein de la direction du Hamas, malgré les efforts du groupe pour se montrer moins extrême dans sa communication publique.
Conclusion
- le 7 octobre est le produit d’une stratégie globale,
- Il combine calcul militaire, gestion du risque israélien,
- et instrumentalisation du discours occidental.


Il faut détruire toutes les fortifications souterraines de Gaza, pour éliminer le hamas.
Les tunnels qui les abritent doivent se transformer en piège mortel.
On ne peut pas parlementer avec ces monstres intolérants, leur haine d’Israël est bien trop forte.
Tsahal n’arrive pas à les découvrir tous.
C’est facile à dire mais les tunnels sont si nombreux, c’est inimaginable et Tsahal en a détruit énormément mais il en reste, hélas!
Si l’inondation du réseau de tunnel fragiliserait les immeubles d’habitation, Tsahal pourrait envoyer du lacrymogène sous pression, méthodiquement, de manière à ce qu’il se répande dans tout le réseau ?