Chypre espère développer des plans pour un gazoduc le reliant aux gisements de gaz de la Méditerranée orientale d’Israël lors des discussions qui débuteront le mois prochain, a déclaré le ministre de l’Energie George Papanastasiou à l’agence Reuters.
Les propositions du gouvernement, arrivé au pouvoir en mars, représentent une approche nettement différente de celle de ses prédécesseurs en ce qui concerne l’acheminement du gaz israélien tant convoité vers l’Europe et d’autres marchés.
Plutôt que le gazoduc EastMed de 2 000 km vers l’Europe continentale, le nouveau gouvernement propose un gazoduc beaucoup plus court reliant directement Chypre aux gisements situés dans les eaux territoriales d’Israël.
Une fois à Chypre, le gaz pourra être converti en GNL et expédié vers l’Europe.
La Méditerranée orientale a donné lieu à d’importantes découvertes de gaz au cours de la dernière décennie, principalement au large d’Israël et de l’Égypte, et l’intérêt s’est accru depuis que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a mis un terme aux flux vers l’Europe.
Les découvertes chypriotes moins importantes doivent encore entrer en production et pour M. Papanastasiou, vétéran de l’industrie de l’énergie depuis près de quatre décennies, son nouveau plan apporte des réponses concrètes.
« C’est un plan gagnant-gagnant », a-t-il déclaré lors d’une interview.
M. Papanastasiou a déclaré que l’oléoduc EastMed, qui fait l’objet de discussions entre Israël, Chypre et la Grèce depuis une dizaine d’années, n’était pas abandonné, mais qu’il se heurtait à des difficultés.
« Il s’agit d’un projet très coûteux, mais il y a des problèmes techniques tels que la profondeur de la mer où le gazoduc doit être posé ».
En plus d’être plus courte et plus rapide à construire, une liaison de 300 km vers des gisements situés au large d’Israël permettra à Chypre d’avoir accès à du gaz bon marché, et donnera à Israël un nouveau débouché d’exportation, en plus de l’Égypte.
Les projets ont reçu le soutien du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et du président Nikos Christodoulides, a déclaré M. Papanastasiou.
« Il y aura deux comités techniques composés d’experts des deux parties, qui entameront les discussions en juillet. Le premier comité s’occupera du gaz et de l’hydrogène, et le second de l’électricité. »
Le fait de pouvoir transporter de l’hydrogène, considéré comme un combustible propre, fait de l’oléoduc un projet éligible à un futur soutien financier d’institutions telles que la BEI ou la BERD.
Ces deux institutions ont cessé de financer des projets liés aux combustibles fossiles.
« Dès que nous aurons développé les technologies et que nous aurons suffisamment de production d’énergie verte, les gazoducs pourront être utilisés pour le transport de l’hydrogène », a déclaré M. Papanastasiou.
Les besoins en gaz de Chypre étant estimés à un modeste 0,7 milliard de mètres cubes, le gouvernement souhaite également mettre en place des installations de liquéfaction qui, selon M. Papanastasiou, encourageraient les investisseurs et permettraient d’acheminer le gaz vers le « marché le plus assoiffé » à l’heure actuelle, à savoir l’Europe.
Il a ajouté que Chypre et Israël envisageaient également de relier leurs réseaux électriques par un câble sous-marin.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
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