Chef d’état-major de Tsahal : «Bibi ne nous dit pas quelle est la prochaine étape, nous ne savons pas à quoi nous préparer» (il ne parle pas de la guerre)

La tête de Tsahal a peut-être changé, avec un chef d’Etat-major, Eyal Zamir, qui paraissait aux yeux de certains comme moins politiquement teinté par rapport à son prédécesseur Herzi Halevi, mais l’esprit de gauche reste le même, et le Premier ministre, après le dernier refus de Tsahal de terminer le travail à Gaza ville, n’a pas retrouvé une totale confiance dans l’armée.

Le chef d’état-major Eyal Zamir s’est initialement opposé au plan destiné à se débarrasser définitivement du Hamas par l’extension des opérations dans la ville de Gaza elle-même. Dans le passé, on se souvient que Tsahal avait déclaré qu’une intervention dans la bande de Gaza serait impossible et qu’elle coûterait la vie à des centaines de milliers de soldats sans pouvoir obtenir la victoire de guérilla urbaine. Puis, après le 7 octobre, le porte-parole de l’Etat major avait publiquement dénoncé les promesses de Netanyahou de se débarrasser de la menace du Hamas en déclarant qu’il était irréaliste d’éliminer le Hamas, car le Hamas « était une idée ». Puis Tsahal avait refusé de prendre le couloir de Philadelphie, puis de prendre Rafah, puis de déplacer les populations, puis de construire des zones humanitaires afin de supprimer les capacités du Hamas d’utiliser les habitants comme boucliers humains.

Maintenant, Zamir a critiqué l’échelon politique et ce qu’il considère comme de l’incertitude quant à la suite de la campagne à Gaza, lors d’une revue du sous-comité du renseignement en amont de la phase de manœuvre des « Chariots de Gideon II » [prise de la ville de Gaza].

L’information a été rapportée par Ynet. Selon des sources (hélas anonymes, ce qui ne permet pas de savoir si c’est vrai ou si c’est de la propagande médiatique) au courant de ces propos, le chef d’état-major aurait évoqué l’incertitude quant à la question du « jour d’après » et des prochaines étapes des combats après Gaza :

« Le Premier ministre ne nous dit pas quelle sera la prochaine étape, nous ne savons pas à quoi nous préparer. S’ils veulent un gouvernement militaire, qu’ils disent gouvernement militaire. »

Il a qualifié le programme de distribution alimentaire de l’American Relief Fund (GHF) d’« échec » et a ajouté : « Je ne comprends pas pourquoi ils y consacrent de l’argent. »

Notez bien les points clés de sa déclaration :

La gauche israélienne de l’Etat profond, la presse, n’a jamais eu de tendresse pour l’Iran, ni pour le Hezbollah. Ce dernier a été écrasé en quelques mois ; l’Iran a été laminé en 12 jours. La gauche israélienne a toujours ressenti une culpabilité vis-à-vis des Arabes de Gaza et de l’Autorité palestinienne. Elle se sent comme le voleur de leurs territoires, elle ne veut pas de juifs en Judée Samarie, elle les déteste. Elle avait fini par faire croire à Netanyahou que le Hamas avait tourné la page du terrorisme et s’activait à développer l’économie de Gaza. Elle avait nié les alertes précédent le 7 octobre comme non-sens. Le Hamas n’est toujours pas éliminé après près de deux ans.

Il se dit maintenant que les services de renseignement ont refusé de mener à bien l’opération d’élimination des chefs du Hamas au Qatar parce qu’ils craignent que leurs bons rapports avec leurs collègues de Doha en pâtissent. Tout au long de la guerre, des responsables militaires sur le terrain se sont plaints d’être freinés dans leur avancée par l’échelon supérieur. Quand les premières images de combattants du Hamas fait prisonnier et exposés en slip étaient sorties, les hauts-gradés de Tsahal ont interdit d’en publier d’autres, car elles étaient humiliantes. En prison, les terroristes capturés étaient nourris royalement pendant qu’à Gaza, les otages étaient affamés – Ben Gvir y a apporté remède. L’échelon judiciaire de l’armée attache toujours les mains des soldats derrière leur dos, retarde de donner son feu vert à des opérations qui demandent de la rapidité, et font rater des opportunités essentielles.

Tsahal ne veut toujours pas éliminer le Hamas.

Résultat, les pays européens réalisent les objectifs du Hamas : ils imposent des sanctions à Israël et reconnaissent la Palestine. Le résultat est à la fois pitoyable et tragique : pitoyable, car certains de ces États occidentaux s’imaginent qu’ils font ainsi avancer la paix, tragique dans le sens où leurs actions encouragent les chefs terroristes.

Si en Europe, certains dirigeants voulaient créer les conditions pour une seconde Shoah, leur stratégie serait exactement la même.

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24/7.org

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