Le Premier ministre Naftali Bennett a donné une interview au média d’extrême gauche Ha’aretz. A Yossi Verter plus précisément, l’ennemi juré de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahou.
Verter s’est naturellement réjoui du simple fait qu’Israël ait reçu un nouveau gouvernement qui ne comprenait pas Bibi. Puis au fil du temps, semaine après semaine, Verter s’est transformé en l’un des plus ardents défenseurs du gouvernement Bennett, accordant au nouveau Premier ministre et à ses ministres le bénéfice du doute d’une manière qu’il n’aurait pas songé pour Netanyahou.
C’est pourquoi Bennett était impatient d’accorder à Verter l’interview marquant ses presque huit mois au pouvoir.
Il lui a également remis un scoop qui ressemble énormément à un commérage, en affirmant – et c’est la première fois qu’il le fait – les détails de ses négociations avec Netanyahou au début du mois de mai, qui ont constitué un facteur décisif dans le passage du président de Yamina dans le camp du « changement ».
« Nous étions assis dans cette pièce, dans un coin », se souvient Bennett. « Lorsqu’il s’est rendu compte que je n’avais pas l’intention de lui permettre d’entraîner Israël vers la cinquième élection, il m’a menacé. ‘Écoutez, m’a-t-il dit, si je comprends bien ce que vous allez faire, sachez que je vais mettre toute ma machine, l’armée, contre vous’. Il a fait une démonstration avec son bras, Bennett a bougé son bras comme un avion qui plonge pour attaquer, ‘je vais envoyer sur vous les drones, et nous verrons ».
Le bureau de Netanyahou n’a pas voulu commenter cette déclaration.
« Je suppose qu’il ne parlait pas de Tsahal ou de l’armée de l’air », a plaisanté Verter.
« Non. Il a parlé de l’armée de robots, des équipes, de ses gens à la radio, à la télévision et sur les réseaux sociaux », a expliqué Bennett, qui a ajouté : « Un changement s’est opéré en moi. J’ai réalisé que tout reposait sur mes épaules. Que si je n’avais pas pris cette décision difficile, je ne sais pas comment le pays s’en serait sorti. Les nouvelles élections nous auraient plongés dans une terrible spirale descendante. En tant que personne qui aime l’histoire et qui lit l’histoire, je suis bien conscient que nous sommes la troisième instance d’un État juif sur cette terre. Lors des deux occasions précédentes, l’État ou le royaume n’a jamais franchi le cap des 80 ans en tant qu’entité unie et souveraine. Nous sommes maintenant dans notre huitième décennie en tant qu’État. Je sais que cela semble exagéré, mais je pense que nous avons sauvé le pays ».
Pour mémoire, le royaume israélite uni a duré de 879 à 796 avant notre ère, soit 83 ans au total, suivis de la scission entre Judée et Samarie. La dynastie des Hasmonéens a duré environ 77 ans, de 140 à 63 avant notre ère. Il semble, malgré les nombreuses inquiétudes exprimées surtout à droite, que le peuple juif est devenu plus sage, puisque l’Etat d’Israël n’est pas en train de disparaître, bien au contraire, il n’a jamais été aussi fort et puissant, et contrairement aux deux royaumes précédents, aucun de ses voisins ne peut l’annihiler.
Quant aux révélations de la conversation entre Bennet et Netanyahou, ce dernier étant en exercice lorsqu’elle eu lieu, elle relève de la confidentialité que vient de rompre Bennet. Aux Etats-Unis, il existe un privilège exécutif qui protège les propos non-publics du président.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Source : https://www.jewishpress.com