Difficile de comprendre la position de l’Europe.
Elle porte un intérêt tout particulier à ce qu’elle appelle « la cause palestinienne » sans trop chercher à définir de quoi il s’agit ; elle scrute les actions d’Israël à la loupe et ne se prive pas de les critiquer ; surtout elle privilège souvent le narratif palestinien.
On a pu le constater lors de l’affaire des sept ONG palestiniennes dont le ministère de la défense israélienne a ordonné la fermeture au motif qu’elles apportent un soutien financier et logique à une organisation terroriste.
Une accusation démentie avec véhémence par les intéressés.
Ils semblent avoir eu gain de cause auprès des grandes chancelleries du vieux continent.
Une imposante délégation comptant pas moins de 19 diplomates se déclarant ni convaincus ni satisfaits des arguments israéliens est venue demander des explications au ministère des affaires étrangères à Jérusalem.
Soucieuse de réfuter les accusations de manque d’objectivité d’Israël, l’Union européenne est sûrement en train de préparer sa réaction aux nouvelles provenant de la Bande de Gaza.
Le Hamas vient en effet d’annoncer avoir exécuté cinq Palestiniens dont deux pour « collaboration ».
Selon le communiqué de l’organisation terroriste :
Dimanche matin, la sentence de peine de mort été exécutée contre deux condamnés pour collaboration avec l’Occupation et trois autres dans des affaires pénales …ils avaient obtenu au préalable leur plein droit de se défendre devant la justice locale.
L’ONG palestinienne Al Mezan, bien connue pour ses attaques virulentes contre l’Etat juif a pourtant immédiatement protesté, appelant à l’abolition de la peine de mort et ajoutant :
Le Centre Al-Mezan pour les droits de l’homme condamne la poursuite des condamnations à mort dans la bande de Gaza et réitère ses critiques les plus virulentes à l’égard de l’utilisation de cette pratique, qui constitue une forme de châtiment inhumain contraire aux normes juridiques internationales…
Elle a rappelé que depuis le début de l’année 2022 le Hamas avait déjà procédé à quinze exécutions capitales.
Les ministères de la justice des pays européens vont sans doute chercher à en savoir davantage sur le système judiciaire en vigueur à Gaza et le processus qui a abouti à des condamnations à mort pour des affaires de droit commun.
Le Figaro s’est penché sur la question.
L’Autorité palestinienne, toujours responsable de jure sinon de facto de la Bande de Gaza, a adhéré en 2019 au traité de l’ONU visant à abolir la peine capitale.
Israël, on le sait, n’a appliqué cette peine qu’une seule fois depuis sa création.
Adolf Eichmann, condamné à mort lors d’un procès ouvert au public, a été exécuté par pendaison en 1962 après avoir épuisé tous les recours.
Les services de sécurité européens, qui n’ont pas trouvé de justification à la décision du Ministre israélien de la défense, en trouveront-ils à celle du Hamas ?
Autres points à considérer, le Hamas parle de collaboration à « l’occupation. »
C’est que d’une part il ne reconnait pas le droit d’Israël à exister, se contentant tout au plus de parler de « l’entité sioniste » et affirmant sa volonté de la détruire pour créer un califat islamique s’étendant jusqu’au Jourdain.
Mais de quelle occupation parle-t-il ?
Israël s’est intégralement retiré de la Bande de Gaza et la ligne de démarcation est conforme à sa frontière internationalement reconnue.
© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org
Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.