Avec 9 morts depuis le début de l’année, Umm al-Fahm est une zone de non-droit, comme le 93 en France

Intervention policière à Umm al-Fahm (Photo police)

Les derniers événements qui ont secoué la ville arabe de Umm al-Fahm, située au Nord-Est du pays entre Haïfa et Hadera, ont mis en lumière une réalité : Umm al-Fahm ressemble au “neuf-trois”, le 93, la Seine Saint-Denis en France. Les deux sont des zones de non-droit, les deux sont principalement habitées par des musulmans, les deux font régner leur code d’honneur et de vengeance, et dans les deux, la police n’intervient pas ou presque.

La semaine dernière, lorsque les tragiques événements se sont déclenchés (lire nos articles), des témoins ont déclaré, et nous l’avons reproduit, que les tueries, les maisons brûlées, et les destructions de bien ne ressemblaient pas à cette ville calme. C’était de la poudre aux yeux.

Neuf habitants d’Um el-Fahma ont été tués depuis le début de l’année, et les criminels n’ont pas été punis.

La police est intervenue, après l’assassinat survenu il y a trois jours, un règlement de comptes, mais le problème persiste dans la ville, et dans d’autres villes arabes.

Israël vit une épidémie de meurtres criminels entre clans, factions, tribus et rivaux Arabes : 121 depuis le début de l’année, soit plus que la totalité du pays, alors qu’ils ne représentent que 21% de la population.

Depuis le début de l’année, à la suite de ces affrontements criminels à Umm al-Fahm, neuf personnes ont été tuées, pas une seule affaire n’a été résolue, les gens ne parlent pas, les témoins se taisent, de peur de représailles, bien que des rapports fassent état d’arrestations.

Yusif Jabarin, résident d’Umm al-Fahm et ancien membre de la Knesset, a déclaré que les meurtres étaient

“Le résultat d’années de politique policière qui a laissé les implantations arabes à leur sort, et a conduit à la situation désastreuse actuelle.” Il a ajouté qu’historiquement, “les budgets de la sécurité sociale et de l’éducation ont été inégalement répartis, et qu’il n’existe aucun programme pour les jeunes à risque dans le secteur arabe.

Nous, les dirigeants du public arabe, avons mis en garde par le passé contre le chaos créé par les armes circulant librement dans nos cités, et contre le fait que les enquêtes de police n’aboutissent pas à la punition des criminels, parce qu’elles ne sont pas menées sérieusement. Selon les données que j’ai reçues de la police, ces dernières années, le nombre d’inculpations à Umm al-Fahm pour l’utilisation d’armes s’élevait à 1% de toutes les inculpations. C’est un chiffre incroyable”, a dénoncé Jabarin, qui réclame une action sérieuse.

Le député Ahmad Tibi estime lui aussi que la police devrait mieux réussir à confisquer les armes illégales.

L’ancien et l’actuel Premier ministre ont proposé d’agir. Mais on ne juge pas un dirigeant politique sur ses déclarations, et encore moins sur ses actions, mais sur les résultats de celles-ci, sinon, on est un naïf soumis à ses préjugés, et l’on vote pour les mauvais dirigeants.

Les réunions, les commissions gouvernementales n’affectent en rien la vague de meurtres au sein de la population arabe. Une habitante de la ville, dont le fils a été tué l’année dernière, a déclaré au Yediot Ahronot qu’elle était restée silencieuse après le meurtre, car elle avait elle-même peur d’être tuée. De nombreux habitants des villes arabes ont tout simplement peur de sortir – les balles sifflent comme à Chicago.

Je répète ce chiffre : au total, 121 personnes ont été tuées dans la société arabe cette année.

© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org

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