Ah, ces juifs caméléons

Un de mes amis m’a envoyé un article paru sur le Figaro, dont le titre «Comment écraser l’ennemi sans qu’il nous dévore le cœur» – Auteur Fabrice Hadjadj.

Le figaro n’a certes pas omis de spécifier en dehors des diplômes de l’auteur – philosophe chrétien d’origine juive Lauréat du prix Montherlant de l’Académie des beaux-arts et du prix du cardinal Lustiger de l’Académie française.

Ce qui sauta à mes yeux et m’arracha un sourire froissé, c’est surtout la définition auréolant le nom de Fabrice de Hadjadj : Philosophe chrétien d’origine juive – Tout comme l’était Jésus, tout comme le sont de nombreux chrétiens, philosophes, virtuoses, etc.

Jésus (Yéhoshua) était juif, né et circoncis juif, élève brillant au temple de Jérusalem, selon le Talmud. Versé dans la Cabale… connaisseur fervent de la bible et ses commentaires…

Il n’a jamais cherché à créer une nouvelle religion ni n’a cherché à devenir «Fils de la vierge Marie».

En somme, comment en est-il arrivé à ce statut ?

L’empereur Constantin, parti en guerre, arbora par complaisance, la croix et réussit à vaincre ses ennemis… Et depuis, il décréta à Rome, le Christianisme comme religion d’État.

«Constantin afficha sur son étendard la Sainte-Croix, appelée labarum. Quelques années plus tard, les armées de Constantin marcheront sur Rome, réduisant à néant l’armée d’un Maxence, tristement déchu».

Et c’est ainsi que le Christianisme naquit – avatar du judaïsme et du Mithraïsme d’où la naissance invérifiée de Jésus le 25 décembre.

Le culte de Mithra : bricolage amalgamant éléments mythologiques et rituels perses, grecs et surtout romains. Ce culte prend la forme d’un culte à mystères, de type initiatique. Mithra serait né d’une déesse vierge. Dans certaines cultures, le calendrier a commencé à l’origine dans la constellation de la Vierge, par conséquent, le Soleil serait «né d’une vierge». Mitra est une yazata (divinité mineure ou ange) née d’une vierge pour combattre le mal.

Mais tout cela importe peu. Ce qui importe néanmoins, c’est que depuis, le juif est traqué et le message de Jésus, piétiné. Si l’intention de Jésus était de combattre le mal, il a été créé en son nom. Ceux qui l’ont adopté sont devenus les bourreaux mêmes des juifs. Le christianisme sorti du socle juif s’est transformé en glaive ou… en mitraillette, selon les époques.

Et l’exemple de Jésus, a servi à Mahomet de feuille de route pour créer un autre avatar, tout aussi haineux et criminel que ne le fut le Christianisme à ses débuts, avant que celui-ci ne réalise le tort causé au nom de celui qui parlait de «compassion d’amour et de paix». Nostra aetate de Vatican II.

Le juif est poursuivi, traqué, humilié, expulsé… tant de brimades qui finiront par sa mort dans des camps de concentration ou dans sa demeure par des barbares musulmans, envahisseurs sauvages, assoiffés de sang, dont l’unique objectif est de tuer les juifs.

Il ne s’agit plus de contestations territoriales, mais bien de la haine du Juif ? Pourquoi ? Comment ne pas se poser cette question ? Et pourquoi ces juifs sentent-ils le besoin de jouer au caméléon en épousant les couleurs de leurs voisins chrétiens ? Déteindre, échapper à la vue… et jusqu’à quand ?

Fabrice Hadjadj, Mendelssohn, tant d’autres se sont réfugiés dans le cachot d’autres identités, sans jamais perdre ce triste et déshonorant qualificatif de juif.

Philosophes, tous les juifs sans exception le sont, à diverses latitudes. Ils ne pourront jamais échapper à ces fibres invisibles qui le rattachent à ses racines… Il brillera par son intelligence, résidu de ses connaissances bibliques qui feront de lui un génie, un virtuose mais n’éclipseront jamais cette empreinte héréditaire judaïque, qu’il exècre, sans pourtant l’empêcher occasionnellement de se désaltérer de ses richesses.

Le juif enfant philosophera dès le jour où il saura s’exprimer, car sa première phrase sera une question :

Pourquoi, demande l’enfant à son père, la première soirée de Pessah ?

Et le père devra lui répondre et lui expliquer les raisons de toute attitude, de tout accès, de toute chose, de la virgule, du point, du mot et de la phrase. Et il continuera à l’abreuver de ses connaissances, de ses légendes qui colportent tant de messages humains, tant d’amour et d’harmonie.

Il existe quatre sortes de personnes : celles qui posent des questions, des intelligents, des ignorants et toutes celles qui ont oublié de poser la question.

Et c’est la source même de la philosophie.

Le philosophe peut être un berger avec ses chèvres et ses moutons, un agriculteur et ses champs verdoyants, une femme dans sa maison, son ménage, sa cuisine et ses bambins… et tous philosopheront presque inconsciemment.

Ils observeront le blé qui pousse et qu’ils écraseront de leurs doigts pour sentir ses effluves savoureux. Le pâtre n’oubliera jamais de caresser la tête du nouveau-né et de voir son reflet dans ses yeux qui viennent à peine de s’ouvrir.

Alors, ces diplômes à quoi nous servent-ils si la philosophie est en nous et éclaire le monde à travers nous, de ses lumières ?

Oui, elle se joint au religieux qui dira à son fils : Nous souffrons tous du «mal d’être juif». Du mal de notre culpabilité d’être en vie, lorsque notre ennemi est mort de notre main.

Il lui dira aussi : nous sommes tous exposés à la violence et à la haine et nous devons leur répondre par l’humilité et le pardon. C’est la double leçon que nous pouvons tirer du sacrifice d’Isaac, si tu t’en souviens. Ce n’est pas comme preuve d’amour que Dieu avait demandé à Abraham de sacrifier son fils, c’est pour lui faire comprendre que même pour Son amour, on ne sacrifie pas une vie… toute vie.

Que le mal puisse contaminer les Israéliens ? Jamais au degré de les avilir. Ils ont respecté les règles humanitaires qui les ont menés à maintenir des attaques chirurgicales au lieu de combattre un ennemi qui grossissait à vue d’œil, et cela pour préserver les civils, qu’ils soient innocents ou pas.

De là, tout le mal trouve sa source.

Mais, en dépit de leur outrage, de leur colère justifiée et violente, ils persévéreront dans cette voie tout d’abord par respect à eux-mêmes.

© Thérèse Zrihen-Dvir, repris depuis son blog.

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