Le Moloch de Gaza

A Gaza, les portes de l’enfer se sont ouvertes bien avant les menaces du président américain ou celles des dirigeants israéliens. C’est le Hamas lui-même qui en a pris l’initiative le 7 octobre 2023. Les dirigeants de cette organisation terroriste en étaient parfaitement conscients. Cela est vrai tant pour ceux dits « de l’extérieur », à l’abri dans l’opulence de leurs résidences au Qatar, que pour ceux de « l’intérieur », qui avaient pris soin de se préparer de confortables demeures souterraines.

Préparée de longue date, l’offensive a débuté le 7 octobre par l’infiltration de milliers de terroristes qui se sont livrés aux pires atrocités dans les kibboutzim et localités limitrophes de la Bande de Gaza et les villages, tandis qu’une pluie de missiles s’abattait sur Israël. Le leader de la branche militaire du Hamas, Mohammed Deif, cité par Le Monde, s’en vantait le même jour, proclamant que « 5 000 roquettes avaient été tirées sur Israël tôt samedi pour lancer l’opération “Déluge Al-Aqsa” ». De fait, durant le seul mois d’octobre, le Hamas a lancé près de 9 000 roquettes Qassam sur l’ensemble du territoire israélien, de Dimona au sud jusqu’à Wadi Ara au nord, et jusqu’à Jérusalem à l’est du pays.

Il était donc parfaitement évident qu’Israël allait riposter : pour stopper les tirs, pour prévenir une nouvelle attaque et, par-dessus tout, pour libérer les otages que les terroristes avaient entraînés avec eux. C’est donc un déluge de feu qui s’est abattu sur la Bande de Gaza tandis que les forces armées israéliennes se préparaient à lancer une vaste offensive terrestre.

Les dirigeants du Hamas, on l’a vu, étaient prêts. À l’abri dans les kilomètres de tunnels qu’ils avaient construits avec les milliards d’aide internationale qu’ils avaient détournés, ils pouvaient évoluer sans crainte. La population, elle, se trouvait sans défense. Comme prévu. Le Hamas, sacrifiant comme le Moloch antique ses propres enfants, continua à mettre en danger les Gazaouis.

Des « valeureux combattants » embusqués derrière la fenêtre d’une chambre d’hôpital visaient des soldats israéliens et prenaient la fuite sans attendre la réplique, et tant pis pour le malade qui s’y trouvait. D’autres combattants se postaient dans une mosquée avec le même objectif. Des trappes sous des chambres d’enfants donnaient accès à des stocks d’armes, de munitions et même de missiles.

Et la machine de propagande de l’organisation terroriste tournait à plein rendement, amplifiant le nombre des « civils innocents » en décomptant les militants tués au combat. Elle pouvait compter sur le soutien de l’ONU, qui avait dès le début choisi son camp, et sur les médias qui acceptaient aveuglément les chiffres avancés par « le ministère de la Santé du Hamas ». La Croix-Rouge y mettait du sien, s’élevant contre des violations de ce qu’elle appelait « le droit humanitaire » de la part d’Israël, tout en manifestant une scandaleuse indifférence en ce qui concernait les supplices infligés aux otages.

Aujourd’hui, près d’un an et demi après le début d’une confrontation qu’ils ont programmée, les dirigeants du Hamas se refusent toujours à libérer les otages restants – et les habitants de Gaza de l’enfer dans lequel ils les maintiennent.

© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org

Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.

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