Le plénum de la Knesset a approuvé mardi soir, en lecture préliminaire, un projet de loi soumis par le député Itamar Ben Gvir qui vise à accroître les pouvoirs accordés au ministre de la Sécurité nationale.
La proposition a été soutenue par 62 membres de la Knesset contre 53 qui ont voté contre, et elle sera transmise au Comité de réglementation de la Knesset qui, à son tour, déterminera le comité qui préparera le projet de loi pour sa première lecture.
Le projet de loi est le suivant :
- Un principe fondamental de la démocratie moderne est que l’échelon politique, c’est-à-dire les élus, définit et oriente la politique, et l’exécutif met en œuvre cette politique.
Ainsi en Israël, les FDI exécutent la politique du gouvernement et du ministre en charge et sont soumises à leurs instructions. - Afin de créer un cadre législatif cohérent, il est proposé d’appliquer le même arrangement à la police : que la police israélienne applique la politique du gouvernement et du ministre en charge.
Dans son discours de présentation du projet de loi, le député Ben Gvir a attaqué l’opposition, en disant :
« Le peuple est fatigué du terrorisme, de la violence sur les routes, de l’intimidation – cela s’est produit sous votre surveillance. Avec l’aide de Dieu, lorsque nous rétablirons la paix dans les rues – la gauche, les Arabes et l’ensemble du peuple d’Israël seront également heureux. »
Il a ajouté :
« Un régime policier est un régime ancien qui ne peut exister dans un pays démocratique. Nous sommes les défenseurs de la démocratie et nous nous battrons pour elle. Dans une démocratie, un ministre doit pouvoir déterminer la politique de son ministère. Alors il est vrai qu’il y a eu des ministres comme Omer Barlev qui ont fait des choses dans l’ombre, mais la voie à suivre est de le ministre détermine la politique du ministère, c’est pour cela que nous avons été élus. C’est le but de la démocratie. Il n’y a que dans les pays du tiers monde que le chef de la police est celui qui détermine sa politique. »
Ses propos sont certes fermes, mais ils ne dénotent aucun extrémisme, et ne représentent pas un danger pour la démocratie.
Le ministre de la Sécurité publique, Omer Barlev, n’a pas apprécié, et a répondu :
« Il s’agit d’un projet de loi dont l’essence est une seule chose – porter atteinte à l’indépendance de la police israélienne [c’est exact, ce que souhaite clairement Ben Gvir] et la transformer en un outil à utiliser par les politiciens [c’est à dire vers plus de démocratie]. Il ne vise pas à corriger, mais plutôt à détruire l’indépendance de la police israélienne et à porter gravement atteinte à la démocratie israélienne [Apparemment, c’est plutôt l’inverse]. Il s’agit d’un véritable coup d’État [LOL : Barlev a déjà oublié qu’il y a eu des élections ?]. Cette loi va transformer l’État d’Israël en un État policier [Ben Gvir a expliqué tout l’inverse !]. »
Récapitulons
- La démocratie repose sur trois branches : l’exécutif, le législatif et le judiciaire. L’exécutif, c’est le gouvernement. Il dispose, pour agir, de la force publique : l’armée, la police, les différents services de sécurité et de renseignement, et les administrations.
- Si la police ne dépend pas de son ministre de tutelle, alors il existe une rupture démocratique : l’exécutif ne dispose pas de tous les moyens nécessaires pour exécuter son programme, ce programme pour lequel le gouvernement a été élu.
- Et si la police est indépendante, comme le souhaite Barlev, alors elle se situe en dehors du processus démocratique, et rend des comptes qu’à elle-même. C’est ce qu’on appelle un régime policier, par opposition à une démocratie.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Source : Israelnationalnews