Premier acte : Le président de la commission des Affaires intérieures et de l’environnement, Waleed Taha (Ra’am), a réussi à promouvoir une loi sur l’électricité qui permet de connecter les maisons construites illégalement dans le secteur arabe au réseau électrique national IEC.
En début de semaine dernière, la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked et le président Taha sont parvenus à un compromis sur la loi sur l’électricité. Ils se sont mis d’accord sur le temps alloué dans le projet de loi aux comités de district pour décider des raccordements électriques – 45 jours, suivis de 120 jours supplémentaires pour que le ministre de l’Intérieur les approuve.
Second acte : Le président Taha a tenté de faire un coup dans le dos de Shaked pendant qu’elle était en voyage à l’étranger, et il a introduit des modifications à la version originale, qui avait été adoptée.
- Taha a ajouté un article qui permet le raccordement électrique des maisons illégales dont le tribunal a exigé la démolition.
- Il a également inscrit dans le projet de loi que les dépôts versés par les propriétaires dont le raccordement est refusé doivent être remboursés. Shaked avait exigé et obtenu le contraire lors de son comité ministériel.
- Lorsque les membres de sa commission de la Knesset ont demandé à voir les changements qu’il avait inscrits, le président Taha a refusé, affirmant qu’ils étaient “insignifiants” et que le protocole de la Knesset exige que les réunions des commissions soient dispersées à 14 heures. Finalement, il a retiré tous ses ajouts.
Troisième acte : Le député Yariv Levin (Likoud) veut un projet de loi pour permettre de connecter également les avant-postes “illégaux” en Judée et Samarie au même réseau. Et cela ne se produira sans doute pas, et vous allez comprendre pourquoi en fin de cet article – et ça va vous faire grincer des dents.
- Avant de soumettre sa proposition de connecter les avant-postes juifs au réseau de l’IEC, le député Levin a approché les députés de Yamina pour leur demander d’approuver son projet de loi.
Et c’est là que tout se complique…
Juridiquement parlant, le cas du raccordement au réseau électrique des maisons illégales du secteur arabe est différent de celui des avant-postes juifs en Judée et Samarie, car les avant-postes juifs ne font pas partie d’Israël. Vous avez bien lu, ils ne font pas partie d’Israël selon la loi israélienne en cours – pas au sens historique ni moral. God forbid !
Les avant-postes, implantations, constructions permanentes ou temporaires sont régis par une administration civile de l’armée, les FDI. Cela peut nous plaire ou pas – personnellement ça me déplaît, mais c’est ainsi depuis 54 ans.
Les gouvernements israéliens de gauche et de droite qui se sont succédés – y compris lorsque Benjamin Netanyahou dirigeait le pays, ont refusé de faire de la Judée et de la Samarie une partie intégrante d’Israël, de revendiquer la souveraineté sur la région.
Que va-t-il se passer ?
Les chances que Yamina soutienne la loi de Levin sont faibles. La loi, si elle est votée, a peu de chances d’apporter l’électricité aux avant-postes juifs.
En revanche, si les Arabes sont autorisés à connecter leurs lieux d’habitations illégaux au réseau électrique, et pas les juifs, je ne vous dis pas la mauvaise image du gouvernement Bennet aux yeux de ses quelques électeurs.
Le Likoud prévoit de défier Yamina de cette manière à plusieurs reprises, dans l’espoir de finir par briser la résistance de son parti et de provoquer de nouvelles élections.
Bon courage. Je déteste la politique, c’est un sale boulot, mais il faut bien que quelqu’un le fasse.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org