La Chambre des représentants des États-Unis a voté mardi à presque l’unanimité – excepté 19 Démocrates d’extrême gauche dont les antisémites Ilhan Omar et Rachida Tlaib – une résolution marquant le 75e anniversaire d’Israël.
Et grâce aux Républicains, la résolution n’inclue pas la proposition irréaliste de « solution à deux Etats », ni même l’importance de faire la paix avec l’Autorité palestinienne.
La résolution (H.Res.311) a été adoptée par 401 voix contre 19, bien que :
- 18 Démocrates progressistes et d’extrême gauche ont voté contre.
- Le groupe de pression post-sioniste J Street a protesté contre l’absence de soutien à une solution à deux États, mais n’a pas appelé à voter contre.
- Le pays est plus divisé que jamais, les Démocrates ayant glissé vers la gauche, et les Républicains étant devenus le parti du peuple et des travailleurs.
- Le président Biden est dominé par une administration très progressiste, et un parti Démocrate de plus en plus ouvertement critique de l’Etat juif – surtout lorsqu’un Premier ministre de droite est au pouvoir.
Ce vote indique que le soutien américain à Israël reste très solide, profond, et que, si les observateurs constatent un effritement réel du soutien Démocrate, celui ci restera marginal et temporaire.
Les résolutions précédentes, présentées tous les cinq ans pour marquer le jour de l’indépendance d’Israël, mentionnaient la « solution à deux États » ou « la paix avec les Palestiniens ».
Les dirigeants Démocrates du Congrès, par réflexe conditionné, et parce que ceux qui soutiennent la « solution à deux Etats » ne se posent pas de question, ne cherchent pas s’il existe d’autres options, ne s’interrogent pas sur les conséquences négatives si ce choix était retenu, ont voulu ajouter ces proposition, mais ça a été refusé par les Républicains, qui ont la majorité à la Chambre. Eux ont compris que la création de deux États n’est pas une solution, et qu’il faut en trouver d’autres – elles existent.
Bien que la résolution de mardi soit symbolique, elle est un baromètre du soutien du Congrès à Israël – le Sénat étant encore plus majoritairement favorable à Israël que la Chambre.
Jerry Nadler, un Démocrate de premier plan, a notamment déclaré :
« Nous sommes profondément fiers des relations solides, bipartites et multiformes que les États-Unis entretiennent avec Israël depuis 75 ans et qui sont fondées sur les nombreux intérêts et valeurs que partagent nos deux nations.
Contrairement aux résolutions précédentes honorant l’anniversaire et les réalisations d’Israël, cette résolution, principalement rédigée par des Républicains, a rompu la longue tradition bipartisane en reconnaissant l’importance de parvenir à une solution à deux États entre les Israéliens et les Palestiniens. Toutefois, le vote bipartisan massif sur la H. Res. 311 a été une occasion importante pour la Chambre d’exprimer officiellement son soutien à Israël, comme elle l’a fait en d’autres occasions similaires dans le passé ».
La législation a été coparrainée par les représentants Ann Wagner et Michael McCaul, deux Républicains, et les représentants Démocrates Kathy Manning et Brad Schneider, malgré le climat politique hyper-polarisé.
Faits remarquables
- En mentionnant le soutien aux accords d’Abraham, le texte n’a pas repris la requête de l’administration Biden « de faire avancer la paix avec les Palestiniens ».
- J Street, qui veut transformer Israël en un Etat non-juif, a déploré que la création d’un Etat palestinien soit absente, mais il n’a pas appelé les législateurs à voter contre.
« Nous regrettons que la résolution de la Chambre des représentants introduite pour marquer le 75e anniversaire historique d’Israël omette des engagements et des aspirations clés qui ont été au cœur des relations entre les États-Unis et Israël pendant des décennies », a déclaré Logan Bayroff, porte-parole du groupe, à Jewish Insider.
- AIPAC, qui vire de plus en plus du côté progressiste, a fait pression en faveur du projet et salué son adoption.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org